Mme Rousseff met fin à une audience de 14 heures devant le Sénat

(Baonghean.vn) – Lors d'une audience de 14 heures devant le Sénat, la présidente suspendue Dilma Rousseff a clamé son innocence et qualifié le vice-président Michel Temer de « mécanicien de coup d'État ». Mme Rousseff a également averti les parlementaires brésiliens que l'histoire les jugerait pour avoir renversé un président démocratiquement élu.

Mme Dilma Rousseff lors d'une audition devant le Sénat. Photo : AP.

Lors de l'audience qui vient de s'achever, Dilma Rousseff s'est présentée avec sa détermination habituelle. « Je sais que je serai destituée, mais ma position est très claire. Je ne reconnais aucune culpabilité », a déclaré Mme Rousseff.

De nombreux parlementaires l'ont écoutée attentivement, contrairement aux précédentes séances consacrées à la destitution de la présidente. Les avocats de Mme Rousseff et de ses détracteurs étaient également présents lors de son audition.

En 2015, à mi-chemin de son second mandat, Mme Rousseff a été accusée d'avoir enfreint les règles financières pour dissimuler une mauvaise gestion du budget national. Cependant, Mme Rousseff a affirmé n'avoir rien fait de mal.

Mme Rousseff a rappelé au Sénat qu'elle avait été réélue présidente pour un second mandat avec plus de 54 millions de voix, et a affirmé qu'elle respectait toujours la Constitution et s'efforçait de faire le meilleur pour le pays et le peuple brésilien.

Ancienne guérilla emprisonnée et torturée pendant la dictature, Mme Rousseff a évoqué le lien entre ses expériences passées et présentes : « Même si je ne peux rien faire, je connais l’amertume de l’injustice. »

Mme Rousseff a déclaré que début 2015, les députés de l'opposition avaient créé l'instabilité en refusant d'aborder les problèmes du système financier et en créant délibérément un scandale dans le contexte des difficultés économiques du pays. Elle a également accusé le vice-président Michel Temer d'être un « maître du coup d'État ». M. Temer assure actuellement l'intérim de la présidence, tandis que Mme Rousseff est suspendue de ses fonctions. Si Mme Rousseff est officiellement démise de ses fonctions, M. Temer occupera ce poste jusqu'en décembre 2018.

Dans son discours final, elle a appelé les 81 députés à la soutenir : « J’ai besoin de vous tous, quel que soit votre parti. »

Pour destituer Mme Rousseff, au moins 54 des 81 députés doivent voter en sa faveur. Selon un précédent sondage, 52 députés se sont déclarés favorables à la destitution de Mme Rousseff, 18 y étaient opposés et 11 étaient indécis.

Le Sénat brésilien devrait décider de la démettre de ses fonctions ou non tôt le matin du 30 août (heure locale, ce soir heure du Vietnam).

Diep Khanh

(Selon ABC)