« Alerte rouge » des « loups solitaires » ?
(Baonghean) - Bien que l'opération de libération d'otages dans un café du centre-ville de Sydney (Australie) soit terminée et que l'auteur ait été éliminé, le monde est toujours sous le choc de cette attaque audacieuse.
Bien qu'aucune conclusion officielle n'ait été établie quant à l'appartenance de l'auteur à une organisation terroriste, il est clair que cet attentat rappelle les attaques de « loups solitaires », des actes terroristes individuels commis par des terroristes ou des extrémistes. Il pose également de nombreux défis en matière de sécurité pour tous les pays du monde.
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Haron Monis – « le loup solitaire » – l'auteur de la prise d'otages à Sydney. Photo : Internet. |
L'Australie, alliée active des États-Unis dans la lutte contre le groupe État islamique en Irak et en Syrie, est pleinement consciente de la menace de représailles de la part des groupes terroristes. C'est pourquoi elle a annoncé une série de mesures visant à prévenir d'éventuelles attaques de représailles de la part d'islamistes radicaux et de combattants de retour de la guerre au Moyen-Orient. Elle a augmenté les ressources financières consacrées aux activités de sécurité et de renseignement et a promulgué de nouvelles lois antiterroristes plus strictes. Malgré ces efforts, la prise d'otages au cœur de Sydney illustre les difficultés et les défis auxquels l'Australie, comme le monde entier, est confrontée pour prévenir une nouvelle forme de terrorisme, celle du « loup solitaire », encouragée par le groupe État islamique en Irak et en Syrie.
Le terme « loup solitaire » a été évoqué dans les médias occidentaux dans les années 1990, le décrivant comme un modèle particulier d'extrémisme. Contrairement aux organisations terroristes, les attaques de « loup solitaire » sont le fait d'individus ou de petits groupes opérant en secret. Pour en revenir à l'enlèvement audacieux en Australie, bien que les motivations de l'auteur restent incertaines, sa personnalité et ses actes extrêmes rappellent les attaques de type « loup solitaire ». Lors de la première conférence de presse suivant la fin de l'opération de libération des otages, le Premier ministre australien Tony Abbott a affirmé que Man Haron Monis, l'homme armé iranien qui a pris des otages dans un café du centre de Sydney, était un extrémiste fanatique.
Il a un passé de crimes violents, a été reconnu coupable de complicité de meurtre l'année dernière et libéré sous caution. Il est accusé de dizaines d'agressions sexuelles. En 2012, il a été reconnu coupable d'avoir envoyé des messages haineux aux familles de soldats australiens tués en Afghanistan. Monis se décrit souvent comme un imam musulman agissant comme un « guérisseur spirituel ». Il publie également des photos d'enfants morts à la guerre sur son site web, imputant la responsabilité de cette tragédie aux frappes aériennes américaines et australiennes.
L'extrémisme fanatique de Monis est perçu comme comparable à celui des « loups solitaires » à l'origine d'attentats qui ont choqué le monde. Parmi eux figurent Mohamed Merah, défenseur autoproclamé de l'islam, qui a tué sept personnes à Toulouse (France) en 2012 ; Anders Behring Breivik, auteur de deux attentats terroristes qui ont fait 93 morts en Norvège en 2011 ; Nidal Malik Hasan, également musulman extrémiste, qui a massacré treize personnes à la base militaire de Fort Hood, au Texas, en 2009… et, plus récemment, Zehaf-Bibeau, le terroriste qui a ouvert le feu juste devant le Parlement canadien.
De toute évidence, alors que la coalition menée par les États-Unis tente de contrer les forces du groupe autoproclamé État islamique (EI) au Moyen-Orient, dans les pays occidentaux, les attaques terroristes perpétrées par des « loups solitaires » constituent également une grave menace pour la sécurité. Moins entraînés et moins capables de mener des attaques majeures, ils suscitent néanmoins la panique, l'agitation et la peur au sein de la population, tout autant que des attaques de grande ampleur. Cette réalité montre que l'influence et la croissance de l'extrémisme sont véritablement inquiétantes. Les analystes qualifient d'ailleurs cette situation de nouvelle phase du terrorisme. Des pays réputés pour être les plus pacifiques et les plus sûrs au monde figurent désormais sur la liste des cibles d'attaques des extrémistes. Il est donc compréhensible qu'immédiatement après l'attentat en Australie, les dirigeants de nombreux pays aient appelé à des mesures de renforcement de la sécurité, craignant la possibilité d'attaques de type « loups solitaires ».
Alors pourquoi l'extrémisme est-il si répandu ? Les experts affirment que la mondialisation, à laquelle tous les pays s'adonnent, offre un environnement idéal au développement de groupes ou d'individus extrémistes. Il s'agit d'un danger véritablement imprévisible. La menace des « loups solitaires » représente un défi majeur pour les équipes de sécurité nationale, qui doivent l'identifier et la surveiller, car les attaques de petite ampleur sont très difficiles à prévenir. Le problème est d'éliminer la cause profonde des « loups solitaires », à savoir le terrorisme extrémiste. Or, cela semble être un défi et une guerre de longue haleine, dont la lutte contre l'État islamique (EI) autoproclamé est un exemple typique. Cette réalité exige une coopération internationale plus active dans la lutte contre l'extrémisme.
Thanh Huyen