Un journal singapourien admire le football des jeunes vietnamiens

Le journal Todayonline a publié une analyse de l'expert du football asiatique John Duerden sur l'avenir du football vietnamien après la Coupe du monde U20.

Duong Van Hao se bat pour le ballon avec Jean-Kevin Augustin de France U20. Photo : AP.

L'équipe nationale argentine a été payée pour venir jouer à Singapour le 13 juin, mais avant cela, l'équipe U20 du pays sud-américain était au Vietnam pour un match amical, match de préparation pour la Coupe du monde U20 2017.

L'entraîneur visiteur, Claudio Ubeda, s'est dit impressionné après le match au stade Thong Nhat. « Les joueurs ici ont une bonne technique et sont rapides », a-t-il déclaré. « Le football est promis à un bel avenir ici. »

Le tournoi que viennent de vivre les élèves de l'entraîneur Hoang Anh Tuan en Corée a, dans une certaine mesure, prouvé que cette évaluation était correcte.

Le Vietnam n'a obtenu qu'un seul point pour sa première participation à une finale FIFA de football à 11, mais ses matchs contre la Nouvelle-Zélande, le Honduras et la France, championne d'Europe, ont montré le chemin parcouru et l'ampleur du chemin à parcourir. Le Vietnam a perdu 4-0 contre la France, 2-0 contre le Honduras et a fait match nul 0-0 contre la Nouvelle-Zélande. Mais il a fait preuve de concentration en défense et de détermination en attaque. La prochaine fois, les choses pourraient être différentes.

"Nous sommes fiers de ce que nous avons accompli lors de notre première participation à la Coupe du Monde", a déclaré à FIFA.com l'attaquant Tran Thanh, auteur du but qui a assuré notre place en phase finale.

« Nous apprenons aussi beaucoup des joueurs professionnels de très haut niveau lors de ce tournoi. Ce serait encore mieux si nous marquions au moins un but ici, mais je pense que c'est aussi une bonne chose d'inspirer la prochaine génération », a-t-il poursuivi.

Ces dernières années, le Vietnam a connu plus de succès que les autres pays d'Asie du Sud-Est au niveau du football junior. Photo : Duc Dong.

Oui, l'essentiel est de tirer les leçons et de revenir plus fort. Cela peut paraître cliché, mais regardez ce qui se passe dans le développement du football des jeunes au Vietnam.

Située dans les hauts plateaux du centre de ce pays se trouve l'académie Hoang Anh Gia Lai (HAGL), et elle est au cœur de nombreuses bonnes choses qui se produisent dans le football vietnamien.

C'est l'un des centres de formation les plus productifs au monde. Exploité avec l'assistance technique d'Arsenal suite à un accord signé en 2007, ce projet à long terme a formé certains des meilleurs joueurs d'Asie du Sud-Est.

« C'est une académie bien gérée et, lorsque j'y étais, j'ai vu beaucoup de jeunes talents », a déclaré Alfred Riedl, ancien sélectionneur du Vietnam, du Laos et de l'Indonésie. « Les installations sont très bien adaptées aux joueurs. S'ils restent patients dans cet entraînement, ils en récolteront les fruits un jour. »

Et la patience était là.

L'Académie HAGL existe depuis dix ans et ses fruits commencent à se faire sentir. En février, l'équipe U23 du Vietnam a battu l'équipe U23 de Malaisie 3-0. Ce résultat n'était pas surprenant compte tenu de l'évolution récente du football entre les deux pays, mais neuf joueurs de l'équipe vietnamienne ce jour-là, soit la moitié de l'effectif, étaient issus de l'Académie HAGL.

Lors de la Coupe AFF 2016, les diplômés de cette académie occupaient tous une place solide en équipe première. Vu Van Thanh, Nguyen Van Toan, Nguyen Tuan Anh, Nguyen Cong Phuong et Luong Xuan Truong étaient tous jeunes et impressionnants. Mais pour une raison difficile à expliquer, le Vietnam s'est ensuite incliné face à l'Indonésie en demi-finale.

La jeune génération de joueurs vietnamiens est très appréciée, mais son développement nécessite de la patience. Photo : Duc Dong.

Steve Darby, ancien entraîneur de Home United, club de S. League, et de nombreux autres clubs d'Asie du Sud-Est, ainsi que de l'équipe féminine vietnamienne, est un fervent supporter de l'académie HAGL, notamment parce qu'elle est à but non lucratif. « Des milliers de jeunes sont repérés chaque année et les 18 meilleurs sont sélectionnés pour intégrer l'académie HAGL », a déclaré l'entraîneur anglais.

« Il existe des méthodes d'entraînement standardisées, des matchs et des déplacements dans d'autres académies internationales. Depuis de nombreuses années, cela constitue le pilier de la formation des jeunes footballeurs au Vietnam », a déclaré Darby.

Il existe d'autres académies qui ont vu le jour plus tard, et parmi elles, PVF (abréviation de Vietnam Youth Football Development Fund) est même mieux notée que HAGL par certains.

Tout cela se fond dans un environnement footballistique qui se renforce chaque année et selon Darby, la patience est la clé à tous les niveaux.

« Les clubs accordent des contrats à long terme aux entraîneurs locaux et les maintiennent malgré les critiques de la presse. Les médias vietnamiens sont très pointilleux », a déclaré Darby. « Mais la Fédération vietnamienne de football a démontré les avantages d'une planification à long terme. Elle a su exploiter le sponsoring de la FIFA et de l'AFC, en construisant un centre d'entraînement de haute qualité à My Dinh (Hanoï) », a-t-il poursuivi.

L'utilisation judicieuse des fonds a également été bénéfique pour le Myanmar. La fédération de football du pays entretient des liens étroits avec la FIFA, attirant des investissements et des financements de l'instance dirigeante du football mondial au cours de la dernière décennie, contribuant ainsi à l'ouverture d'académies dans tout le pays.

Le Championnat national du Myanmar a également été créé il y a dix ans et attire les entreprises nationales.

« Il y a beaucoup de talent brut là-bas, partout dans le pays », a déclaré Raddy Avramovic, qui a mené Singapour à trois titres de l'AFF Cup entre 2003 et 2012 avant un bref passage au Myanmar.

« En fait, on voit des gens jouer au football dans les villages et dans la rue. Il existe encore un certain scepticisme quant au lien entre les jeunes talents et leurs clubs et académies. Ce phénomène se produit et il faudra du temps pour le résoudre », a-t-il déclaré.

Le pays s'est également qualifié pour la Coupe du monde U20 2015, offrant aux jeunes talents un avant-goût du football international et les aidant à prendre un bon départ lors de la Coupe AFF 2016. Des joueurs comme Aung Thu attirent l'attention dans toute l'Asie.

Le Myanmar vise à atteindre la finale régionale d'ici 2020 et à remporter son premier titre d'ici 2024. Il espère se qualifier pour la Coupe d'Asie 2023.

Les deux pays ont beaucoup de travail à faire.

Le Myanmar aura besoin d'installations plus performantes et mieux réparties, ce qui coûtera du temps et de l'argent. Au Vietnam, l'objectif d'amélioration de la V-League, qui n'a pas été aussi performante que prévu, mérite une attention accrue. Le spectre du trucage de matchs a freiné les investissements d'entreprises pourtant prospères. Les autorités s'efforcent également de lutter contre ce problème.

La résolution des problèmes de la V-League est également extrêmement importante pour le développement du football en général au Vietnam. Photo : Ngoc Dung.

En cas de succès, la V-League et l'équipe nationale vietnamienne pourraient être suffisamment fortes pour rivaliser avec la Thaïlande pour la suprématie régionale et devenir une force en Asie. La participation à la Coupe du monde des moins de 20 ans pourrait être considérée comme un début.

« Le potentiel est énorme. Ce pays compte environ 100 millions d'habitants et ils aiment le football. Il y a très peu de concurrence pour devenir athlète de haut niveau, car tout le monde veut devenir joueur », a déclaré Darby.

Et parmi eux, de plus en plus de gens deviennent de bons joueurs.

Selon VNE