Le secret de l'attentat terroriste de Paris du 13 novembre vient d'être découvert
L'enquête sur les attentats de Paris a révélé une organisation dont les plans d'attaque étaient bien plus vastes qu'on ne le pensait initialement.
Il s'agit d'un réseau composé de nombreux groupes, avec un grand nombre de membres, des objectifs divers... opérant sur une vaste zone en Europe.
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La douleur des attentats de Paris est encore présente au cœur de la France. (Photo : News18) |
Lors d'une enquête fin mars 2016, après les attentats de Bruxelles, un ordinateur a été retrouvé dans une poubelle à côté d'une des cachettes djihadistes de la rue Max-Roos, à Schaerbeek, un des quartiers de Bruxelles, la capitale belge.
L'ordinateur stockait également des documents aux contenus variés : testaments, listes de cibles (zone commerciale de La Défense, zone de Civitas…), recherches sur les explosifs… et même la structure d'un réseau. Le plan de l'attentat terroriste de la nuit du 13 novembre et des attentats à venir…
Groupes divers
Le dossier, dont le nom de code est « 13/11 », se compose de plusieurs parties. La première partie est intitulée « Groupe Omar », la deuxième « Groupe français », la troisième « Groupe irakien », la quatrième « Groupe Schiphol » et la cinquième « Groupe Metro ».
Les noms de chaque groupe sont liés aux auteurs des attentats : « Omar » est le pseudonyme d'Abdelhamid Abaaoud, chef du groupe terroriste qui a attaqué des cafés du 11e arrondissement de Paris. Le groupe qui a perpétré le massacre du Bataclan était composé de kamikazes français (Foued Mohamed-Aggad, Samy Amimour et Ismaël Omar Mostefaï). Les deux kamikazes du Stade de France étaient de nationalité irakienne.
Les enquêteurs ne savent pas grand-chose sur les deux derniers groupes. Le groupe « Metro » prévoyait-il initialement d'attaquer le métro parisien, avant de se tourner vers celui de Bruxelles le matin du 22 mars ? Et le groupe « Schiphol » était-il impliqué dans le complot visant à attaquer l'aéroport d'Amsterdam du même nom ? L'enquête montre que le groupe « Schiphol » prévoyait d'agir dès le 13 novembre.
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La police belge a renforcé sa sécurité après une série d'attentats à Bruxelles. Photo : AP |
Deux suspects liés au projet ont été arrêtés par hasard lors de la traque des auteurs des attentats de Paris et Bruxelles.
Le prénommé Sofien A., 23 ans, d'origine tunisienne, a été interrogé le 18 mars dernier, au domicile même de Salah Abdeslam, rue des Quatre-Vents, quartier Molenbeek.
Le deuxième nom est Ossama K., 23 ans, d'origine syrienne, de nationalité suédoise, arrêté le 8 avril à Anderlecht, en compagnie de Mohamed Abrini, "l'homme au chapeau" de l'attentat de l'aéroport de Bruxelles.
On sait peu de choses sur Sofien A., si ce n'est qu'il avait l'intention de devenir un martyr. Sofien A. s'est rendu en Syrie, où il hésitait entre apprendre à fabriquer des explosifs et devenir combattant pour l'EI. Il a peut-être été impliqué dans des complots terroristes en Tunisie.
Quant à Ossama K., on sait seulement qu’il a quitté la Suède pour la Syrie début 2015.
Un autre groupe de commandos
La sous-commission antiterroriste française (SDAT) a pu confirmer que Sofien A. et Ossama K. étaient montés à bord du bus Eurolines reliant la gare de Bruxelles-Nord à Amsterdam le 13 novembre 2015. Ils utilisaient de fausses cartes d'identité. Interrogé, Ossama K. a déclaré avoir réservé une chambre d'hôtel à Amsterdam pour une nuit et avoir prévu de rentrer le jour même. Pourquoi n'ont-ils pas réagi ? Avaient-ils besoin de plus de force ? Ces questions restent sans réponse.
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Salah Abdeslam a été extradé de Belgique vers la France. (Photo : AP) |
Les enquêtes se sont désormais étendues à la Hongrie, où l'analyse du téléphone et des transferts d'argent de Salah Abdeslam suggère qu'il a été en contact avec une personne ou un groupe de coursiers dans le pays pendant plusieurs mois, au moins de fin août à début novembre 2015.
L'enquête a également permis de découvrir un autre groupe de commandos qui avait lui aussi suivi la route des Balkans, mais qui n'était pas arrivé à temps pour participer aux événements du 13 novembre. Ce groupe, connu sous le nom d'« Autrichiens », a été interrogé en décembre 2015 à Salzbourg, dans un centre de réfugiés.
Le groupe de quatre personnes a été arrêté en Autriche. Deux d'entre eux ont avoué avoir perpétré l'attentat de Paris du 13 novembre 2015. Ils se trouvaient dans le même train que le kamakaze irakien qui a fait exploser le Stade de France, mais ont été bloqués en Grèce pendant 25 jours après la découverte de leurs faux papiers.
Éléments connexes
D'autres éléments, toujours en fuite, sont également soupçonnés d'entretenir des liens avec des membres de l'organisation franco-belge, bien qu'ils n'aient pas participé directement aux attentats. Le fait que ces complices présumés soient toujours en fuite inquiète d'autant plus les enquêteurs qu'après les événements du 13 novembre, les membres survivants de cette organisation ont montré leur détermination à mener à bien leur mission par les attentats du matin du 22 mars 2016.
Pour préparer les attentats, l'organisation disposait d'une solide base logistique. Près de douze bases furent découvertes au fil du temps, la plupart situées autour de Bruxelles (Auvelais, Charleroi, Schaerbeek, Jette, Forest, Laeken, Etterbeek, Anderlecht…). Une vie secrète très organisée, où chaque membre assumait un rôle : louer des appartements sous de faux noms, aller au marché, travailler comme chauffeur pour transporter du matériel…
Le groupe de Salah Abdeslam a depuis été partiellement réhabilité. Selon le témoignage de l'un des interrogateurs, Salah Abdeslam est arrivé dans la nuit du 14 novembre, peu après les attentats de Paris, dans un appartement de Schaerbeek, rue Henri-Bergé, où étaient fabriquées des ceintures explosives. Il a ensuite été transféré pendant un mois (en décembre 2015) dans un appartement au neuvième étage de la résidence de Jette, en banlieue bruxelloise. Il y a rencontré ses complices Mohamed Abrini et Ossama K.
Début janvier 2016, les trois hommes se sont installés rue Dries à Forest. C'est là que, le 15 mars, lors d'un raid, une équipe d'enquêteurs a affronté les commandos et échangé des coups de feu avec eux. Salah Abdeslam a été arrêté le 18 mars, trois jours plus tard. Ces incidents ont peut-être incité cette organisation à commettre des attentats à Bruxelles le matin du 22 mars 2016.
Selon VOV