La vie tragique des « esclaves sexuels de masse » dans les camps de réfugiés

June 3, 2015 06:04

Les femmes rohingyas vivant dans des camps de réfugiés le long de la frontière entre la Thaïlande et la Malaisie ont été contraintes à l’esclavage sexuel de masse par des trafiquants et des gardiens de camps.

Nur Khaidha Abdul Shukur, 24 ans, détenue dans le camp pendant huit jours avec son jeune enfant, a raconté que chaque nuit, deux ou trois jeunes et belles femmes rohingyas étaient emmenées par les gardes du camp. « Elles étaient victimes de viols collectifs. Plus tard, elles sont tombées enceintes », a déclaré Nur Khaidha au journal malaisien Bernama.

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Une femme a été contrainte à l'esclavage sexuel par des trafiquants d'êtres humains (Photo : Reuters).

Elle a déclaré que la plupart des femmes rohingyas étaient souvent emmenées par les gardes du camp pendant plusieurs jours pour satisfaire leurs besoins sexuels.

« Je ne leur ai pas demandé à leur retour au camp, mais je suis sûre de savoir ce qui leur est arrivé », a-t-elle déclaré. Nur Khaidha a expliqué que les femmes emmenées ne parlaient souvent pas à leur retour, n'étaient pas autorisées à parler et étaient menacées de coups si elles en parlaient à qui que ce soit.

Les deux femmes enceintes dont Nur Khaidha a parlé ont été emmenées dans un autre camp pendant plus de six mois, a-t-elle expliqué, pour se préparer à l'accouchement. Quinze femmes rohingyas du camp où elle se trouve sont enceintes de cette manière. Cinq d'entre elles ont accouché et ont été emmenées dans un autre camp.

Dans le camp de réfugiés rohingyas, toute femme risque d'être victime d'un viol collectif, même celles qui ont de jeunes enfants. « Chaque soir, je prie pour ne pas en être victime », a-t-elle confié.

Nur Khaidha, originaire de Maungdaw, au Myanmar, a migré avec son mari et leur jeune enfant. Ils ont traversé la mer d'Andaman en bateau pour rejoindre la Malaisie. Il y a quelques mois, le couple a été séparé à la frontière entre la Thaïlande et la Malaisie et placé dans deux camps différents, en attendant d'entrer en Malaisie.

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Cette femme raconte avec émotion son évasion d'un « asile sexuel » (Photo AFP).

Le mari de Nurul Amin Nobi Hussein, 25 ans, interrogé par Bernama, a également confirmé les mêmes informations. Il a déclaré avoir été témoin de cas de femmes rohingyas contraintes à l'esclavage sexuel par des trafiquants dans les camps de réfugiés du côté malaisien.

« Nous avons entendu les femmes crier et appeler à l'aide lorsqu'elles ont été violées. Les cris étaient très proches de notre camp, mais il faisait sombre et nous ne pouvions pas voir ce qui se passait », a déclaré le mari, selon l'AFP.

L'AFP a déclaré qu'il n'avait pas été possible de vérifier l'histoire de Nur Khaidha et de sa femme auprès des autorités compétentes.

La secrétaire d'État adjointe américaine Anne Richard, qui a visité des camps de réfugiés pour en savoir plus, a déclaré aux journalistes le 1er juin qu'elle avait rencontré de nombreuses femmes réfugiées en Malaisie.

« Je comprends, ils traversent une période difficile. Ils n'ont l'air de rien », a-t-elle déclaré.

L'histoire des migrants rohingyas et bangladais a récemment attiré l'attention de la communauté internationale, la Thaïlande et la Malaisie ayant identifié de nombreux camps de réfugiés illégaux établis sur leur territoire. Par ailleurs, des tombes de personnes décédées à proximité de ces camps seraient celles de réfugiés.

Les Rohingyas et les Bangladais migrent par la mer vers la Malaisie, la Thaïlande et l'Indonésie et installent des camps dans les zones frontalières. Un groupe de trafiquants présumés organise ces dangereuses traversées en bateau pour les Rohingyas et les Bangladais.

La Thaïlande et la Malaisie affirment avoir arrêté des dizaines de fonctionnaires locaux et de policiers impliqués dans ces affaires de trafic d’êtres humains.

(Selon TNO)

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