Les manifestations des « gilets jaunes » dégénèrent en violences à Paris
Le ministère français de l'Intérieur a déclaré que le 13e week-end de manifestations avait impliqué 12 000 personnes, mais une source a avancé le chiffre à 21 000.
Les manifestants des « gilets jaunes » défilent devant l'Arc de Triomphe à Paris le 9 février. Photo :Reuters |
La 13e semaine de manifestations de milliers de « gilets jaunes » à Paris, en France, le 9 février, a dégénéré en violences lorsqu'ils ont tenté de prendre d'assaut les bâtiments de l'Assemblée nationale et du Sénat, selonReutersLes manifestants ont jeté des débris sur les forces de sécurité, incendié des voitures, des motos et des poubelles alors qu'ils marchaient vers les Invalides et la Tour Eiffel.
Le ministre français de l'Intérieur, Christophe Castaner, a exprimé son « dégoût » lorsque des manifestants ont incendié un véhicule militaire antiterroriste. Ce type de véhicule est monnaie courante à Paris depuis les attentats de 2015.
Les responsables politiques ont également condamné l'attaque contre le domicile de Richard Ferrand, président de l'Assemblée nationale et proche collaborateur d'Emmanuel Macron. Ferrand a publié sur Twitter des photos montrant un salon calciné et a indiqué que la police avait découvert des matériaux imbibés d'huile.
La police a utilisé des matraques et tiré des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants à Paris. Un homme a eu quatre doigts sectionnés alors qu'il tentait de ramasser une grenade utilisée par la police pour disperser la foule. Un autre s'est retrouvé devant un cordon de policiers anti-émeute, le visage ensanglanté.
Le ministère de l'Intérieur a estimé le nombre total de manifestants en France à 12 000, dont 4 000 à Paris. Cependant, des sources policières ont indiqué que ce chiffre était plus élevé, avec 21 000 manifestants participant à des rassemblements hors de Paris.
Véhicule militaire antiterroriste incendié par des manifestants près de la Tour Eiffel le 9 février. Photo :AFP |
« Nous sommes des adultes, pas des enfants », a déclaré Hugues Salone, ingénieur informatique parisien qui a participé à la manifestation. « Nous voulons vraiment faire valoir notre droit de choisir, et non celui des politiciens. »
Les leaders du mouvement des « gilets jaunes » ont condamné la police pour avoir blessé des manifestants, mais ont également appelé à la cessation des violences pendant la marche. La police a indiqué que 31 manifestants avaient été arrêtés.
Le mouvement des « gilets jaunes », du nom des gilets de protection jaunes que les Français sont obligés de porter dans leurs voitures, a éclaté à la mi-novembre 2018. Les manifestations se sont d’abord concentrées sur les projets du gouvernement d’augmenter les taxes sur les carburants, mais se sont ensuite élargies pour inclure des critiques du président Macron et une colère face aux impôts et au coût élevé de la vie.
Macron a tenté d'atténuer la crise en décembre en annonçant un plan de 10 milliards d'euros (11,4 milliards de dollars) pour soutenir les retraités et les travailleurs à faibles revenus et en abandonnant le projet d'augmentation des taxes sur les carburants. Mais il s'est opposé à toute modification des baisses d'impôts pour les plus riches, arguant qu'elles encouragent l'investissement.