Les mauvais votes ne sont pas nécessairement mauvais.
La Chambre de commerce et d'industrie du Vietnam (VCCI) vient de publier un rapport sur le vote des meilleures et des pires réglementations juridiques.
Le rapport ne plaira peut-être pas à tout le monde, mais la manière dont l’enquête est menée est importante, car elle montre la capacité du gouvernement à écouter et à interagir avec la population.
Examinons quelques réglementations éloignées de la réalité, voire trop différentes. Si Mark Zuckerberg vivait au Vietnam, Facebook aurait eu du mal à naître, simplement parce qu'il faut être titulaire d'un diplôme universitaire ou supérieur pour créer un réseau social.
C'est parce que Mark a créé le réseau social alors qu'il était encore… étudiant. Ou encore, une entreprise qui souhaite proposer des services d'agence maritime doit disposer de son propre personnel juridique. Peu importe la renommée du cabinet d'avocats qu'elle engage, ce n'est pas suffisant.
Ou bien il existe des réglementations confuses. Par exemple, les imprimeries qui importent des machines à découper le papier, des plieuses de livres… doivent se rendre à Hanoï pour demander une autorisation.
Investir à l'étranger, en cas de perte ou de transfert d'argent, nécessite une autorisation gouvernementale. Cette réglementation est-elle différente de celle qui s'applique si vous n'êtes pas autorisé à le faire ? Vous devez serrer les dents et continuer, même en cas de perte, car telle est la réglementation.
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Certaines normes évoluent également trop rapidement par rapport à celles des pays avancés, comme l'obligation pour les eaux usées provenant de l'élevage de poulets, de porcs et de vaches d'atteindre la valeur A, ce qui signifie que l'eau est potable. Ou alors, avec une seule réglementation, de nombreux fournisseurs pourraient immédiatement s'offrir un marché colossal !
La réglementation selon laquelle chaque voiture doit être équipée d'un extincteur, si elle est strictement appliquée, avec 3,5 millions de voitures de moins de 9 places, un marché d'approvisionnement en équipements d'extincteur estimé à au moins plus de 1 000 milliards de VND sera créé...
Heureusement, selon le VCCI, au moins 7 des 30 réglementations mal notées ont été révisées, et 13 autres sont en cours de révision.
Mais outre les ministères et secteurs qui ont modifié des réglementations inappropriées, de nombreux endroits restent silencieux. Sur un total de 237 documents juridiques nominés, le taux de bons documents est presque deux fois plus élevé que celui des mauvais documents.
Un tiers des 123 documents juridiques mal classés sont des circulaires ministérielles. Cela montre que les difficultés et les problèmes rencontrés par les entreprises et leurs activités proviennent du niveau ministériel.
La délivrance des documents juridiques relève de l'autorité compétente. Cependant, si nous souhaitons véritablement bâtir un gouvernement créatif et au service de ses clients, la réglementation doit impérativement être interactive, et tant les parties émettrices que celles qui la mettent en œuvre la jugent raisonnable.
Le sondage du VCCI, qui désigne les ministères dont les réglementations ont été les plus mal votées, vise à susciter des changements sains au sein des agences de gestion de l'État.
Ce serait un gaspillage si, au lieu de rechercher la connaissance, nous restions silencieux et ignorions les jugements sociaux, même s’ils proviennent d’une enquête.
Il est également souhaitable que davantage de prudence soit mise en place lors de l'introduction de nouvelles réglementations visant à réduire la mauvaise qualité des réglementations. Pour ce faire, les autorités doivent consulter les entreprises, les citoyens et les experts.
Ce n’est qu’à ce moment-là que le Vietnam pourra rapidement perfectionner ses institutions conformément aux pratiques internationales et aux mécanismes du marché – comme s’y est engagé le Premier ministre Nguyen Xuan Phuc lors du Forum économique mondial qui s’est tenu plus tôt cette année à Davos, en Suisse.
Selon TTO