Le ministre Bui Quang Vinh évoque les pratiques douteuses en matière de sollicitation et d'octroi d'investissements, ainsi que le harcèlement dans ce domaine.

October 26, 2014 20:15

Les inexactitudes des chiffres statistiques, les interrogations sur le déclin des investissements étrangers et les perspectives concernant les politiques d'investissement public à moyen terme sont autant de questions soulevées dans la rubrique « Questions du public, réponses du ministre » de cette semaine. Le ministre du Plan et de l'Investissement, Bui Quang Vinh, répond à ces préoccupations.

Les inexactitudes des chiffres statistiques, les interrogations sur le déclin des investissements étrangers et les perspectives concernant les politiques d'investissement public à moyen terme sont autant de sujets abordés dans la rubrique « Questions du public, réponses du ministre » de cette semaine. Le ministre du Plan et de l'Investissement, Bui Quang Vinh, répond à ces préoccupations.

Ministre de la Planification et de l'Investissement Bui Quang Vinh

** La première question nous vient d'un retraité qui a écrit à cette rubrique : Monsieur le Ministre, même le Premier ministre Nguyen Tan Dung a dû s'exclamer : « Dans toutes les provinces où j'ai travaillé, le PIB oscillait entre 9 et 14 %, alors qu'à l'échelle nationale, il n'atteignait que 5,8 %. Le Premier ministre a reconnu que la méthode actuelle de calcul du PIB des provinces et des villes est inexacte, déconnectée de la réalité et différente des normes internationales. Monsieur le Ministre, vous savez mieux que quiconque combien les statistiques sont importantes pour le développement de chaque pays. Quand allez-vous enfin harmoniser les chiffres et présenter à la population une image plus réaliste de l'économie ? »

Ministre Bui Quang VinhOn peut affirmer que cette pratique est superflue dans notre gestion macroéconomique, car la grande majorité des pays du monde ne calculent le PIB qu'au niveau national ; rares sont ceux qui le calculent par région ou localité. Or, plusieurs problèmes se posent : premièrement, le calcul du PIB par localité manque de précision, car de nombreux éléments sont comptabilisés deux fois ou omis.

Par exemple, de nombreux secteurs d'activité opérant à l'échelle nationale, comme le secteur bancaire, ne peuvent plus répartir leurs coûts entre les 63 provinces et villes, ce qui entraîne des doublons. Il en va de même pour les impôts, les assurances, la défense et la sécurité. De même, certaines entreprises, bien que leur siège social soit à Hanoï, exercent des activités économiques dans différentes localités, rendant ainsi le calcul des montants à allouer à ces dernières imprécis.

Deuxièmement, nos données d'entrée au niveau local sont également inexactes, ou d'autres problèmes créent des divergences de données entre les niveaux central et local.

Notre objectif est de ne calculer progressivement que le PIB national. Nous avons mis en place un processus et une réforme afin de restreindre les données. Cette méthode de calcul est entrée en vigueur en 2016. Le Premier ministre a approuvé le plan du ministère du Plan et de l'Investissement selon lequel les collectivités territoriales fourniront les données, et le gouvernement central calculera le PIB de chaque collectivité.

Ainsi, la répartition des coûts nationaux, tels que les services bancaires et d'assurance, sera plus précise et plus pertinente. La mise en œuvre débutera en 2016, car l'ancienne méthode de calcul doit être maintenue pour la période 2011-2015 afin d'assurer la cohérence avec le plan quinquennal élaboré par les collectivités locales. J'espère que d'ici là, l'écart entre ces données sera considérablement réduit.

**Voici une question d'un habitant de Phu Yen : Monsieur le Ministre, au cours des neuf premiers mois de cette année, les investissements directs étrangers au Vietnam n'ont dépassé que 11 milliards de dollars américains, soit une baisse de 25,5 % par rapport à la même période l'an dernier. J'ai lu dans la presse et écouté la radio que de nombreux projets de plusieurs millions, voire milliards de dollars, ont été abandonnés et remplacés par des projets d'envergure. Il y a quelques années, dans ma province même, un investisseur américain réalisait un projet de plusieurs dizaines de milliards de dollars, mais son autorisation a été révoquée. En tant que Ministre du Plan et de l'Investissement, ressentez-vous de l'impatience ?

Ministre Bui Quang VinhIl ne faut pas comparer l'attraction des IDE cette année avec celle de l'année dernière, car attirer les investissements directs étrangers est un processus aléatoire. La décision d'investir ou non dépend non seulement de la volonté du Vietnam d'investir, mais aussi des investisseurs étrangers eux-mêmes. Ces derniers sont exposés aux aléas des entreprises étrangères, ou bien ils font faillite, englués dans les projets de leurs propres sociétés.

De plus, en raison de problèmes géopolitiques, leur déclin économique ne dépend pas uniquement de nombreux autres facteurs.

Ainsi, une augmentation ou une diminution ne peut être considérée comme un point positif ou négatif pour attirer les investissements au Vietnam ; ce n'est pas tout.

Par conséquent, il est nécessaire de calculer les investissements étrangers sur une période donnée afin d'obtenir des résultats suffisants, car, à l'instar du calcul de l'ICOR, ils doivent avoir un impact sur les années suivantes. Une évaluation des investissements étrangers sur une période de cinq ans est donc appropriée.

De plus, bien que Phu Yen soit une petite province, de nombreux projets d'envergure y sont voués à l'échec. Par ailleurs, certains projets virtuels, menés par des intermédiaires internationaux, n'ont pas de finalité légitime. Sans vigilance, nombre de ces projets risquent de ne jamais aboutir.

Le ministère du Plan et de l'Investissement a publié de nombreux documents rappelant aux collectivités locales la nécessité de faire preuve de prudence face aux grands projets et de rendre compte au gouvernement. Ces projets ont certes engendré des gaspillages, mais dans une moindre mesure. Dans certaines zones industrielles, il est vrai que des investissements ont été réalisés dans des projets qui se sont avérés inefficaces, et nous avons ordonné le retrait de leur autorisation d'exploitation.

Un autre citoyen, intéressé par le secteur des investissements publics, a écrit à cette rubrique : « Nous avons récemment lu dans le journal que le ministre a annoncé que la politique d’investissement public à moyen terme supprimerait le mécanisme de demande et d’attribution. Le ministre pourrait-il expliquer plus clairement comment il envisage de supprimer ce mécanisme en matière d’investissement ? »

Ministre Bui Quang VinhLe problème, c'est que normalement, un projet de groupe C prend 3 à 4 ans, un projet de groupe B 4 à 5 ans, et un projet de groupe A encore plus longtemps. Donc, si vous décidez d'investir dans un projet, vous devez savoir où trouver l'argent ; vous ne pouvez pas attendre de signer un projet d'investissement et ensuite courir après les capitaux. Nous l'avons fait par le passé.

Pour résoudre ce problème, il faut d'abord examiner les budgets centraux et locaux, choisir des projets importants ayant un impact à l'échelle nationale et investir.

Par conséquent, nous avons proposé au gouvernement de publier la directive 1792 pour remédier à cette situation.

Jusqu'à présent, la loi sur l'investissement public constitue essentiellement une mise à jour de la directive gouvernementale 1792 visant à apporter des solutions efficaces en matière d'investissement public, et notamment à utiliser cette ressource de la manière la plus efficiente possible alors que notre capital est limité.

Ce sujet comporte de nombreux points. Avant de signer une décision d'investissement dans un projet, il est impératif d'examiner si la politique est réellement efficace et de la fonder sur des principes théoriques d'efficacité économique. Il faut également être responsable de la provenance des fonds investis pour mener à bien le projet et ne pas en prolonger indéfiniment les délais. C'est la condition préalable à l'efficacité du projet ; il s'agit là du plan d'investissement public à moyen terme.

Parce que l'investissement public à moyen terme signifie que nous devons prendre en compte de nombreux enjeux et ressources sur 5 ans, liés au plan de développement socio-économique d'un pays, d'une localité, d'un ministère et d'un secteur d'activité, et constituer les ressources nécessaires à la mise en œuvre de cet enjeu, cette ressource est l'investissement public.

De plus, le gouvernement doit annoncer le montant des fonds qu'il allouera aux collectivités locales au cours des cinq prochaines années, afin de leur donner l'initiative de les mobiliser. Ainsi, les collectivités locales et les ministères sauront de quels fonds il dispose pour les cinq prochaines années et quels projets soumettre à l'examen du gouvernement central.

À ce moment-là, ils n'auront plus besoin de se démener pour trouver des financements ; ils pourront les utiliser avec plus de souplesse. S'ils n'utilisent pas la totalité des fonds cette année, ils les reporteront à l'année suivante. Il s'agit d'une question de transparence, conforme aux pratiques internationales, et nos projets d'APD doivent rendre compte des sommes dépensées afin de pouvoir nous fournir des financements suffisants.

De cette manière, les collectivités locales et les entreprises peuvent se sentir en sécurité car elles savent que lorsqu'elles remportent des appels d'offres pour des projets, elles disposeront des fonds nécessaires, ce qui réduira la dette publique et leur permettra de ne pas dépasser le volume prévu.

À titre d'exemple concret, dès notre prise de fonction à la tête du Ministère, nous avons demandé au Gouvernement et à l'Assemblée nationale de transférer l'intégralité du capital des obligations d'État de la période 2011-2015 vers le moyen terme. Nous avons également précisé le nombre de portefeuilles concernés, laissant à l'Assemblée nationale la responsabilité de répartir les fonds entre eux. Ces fonds seraient ensuite alloués annuellement. Depuis lors, aucun ministère ni aucune collectivité locale n'a formulé une telle demande auprès du Ministère du Plan et de l'Investissement.

Je pense qu'il s'agit de la mesure la plus fondamentale et la plus élémentaire pour limiter la mendicité et le harcèlement dans ce domaine.

** Merci beaucoup, Monsieur le Ministre !

Selon VOV

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