Société

« Les vieilles ombres du passé » : un voyage en train au pays des souvenirs

Do Hoang Giang DNUM_BIZBCZCACE 10:29

Il y a des souvenirs qui sommeillent dans le tiroir du temps, comme recouverts de poussière, mais un seul mot, une seule petite image suffit à les réveiller tous. « Old Shadows of the Past » de Trinh Dinh Nghi est comme une douce brise qui souffle sur ces souvenirs, capturant chaque fragment de temps, chaque son lointain pour reconstituer l'image complète d'un paysage empli d'humanité.

Lisez le recueil d'essais « Les Vieilles Ombres du Passé » de l'écrivain Trinh Dinh Nghi, publié par la Maison d'Édition de l'Association des Écrivains en décembre 2024. Ce recueil d'essais marque un retour après « l'agitation », non pas bruyant mais silencieux, tranquille comme les pas d'un ancien dans les champs en fin d'après-midi. En lisant « La Saison des Récoltes Passée et Présente », je revois l'image de ma mère portant une lourde charge de riz sur ses épaules, celle de mon père suant sous le soleil de fin de saison. Marmites de riz frais, bols de soupe de crabe chatoyante ou une marmite de soupe rustique et simple aux « pousses d'igname » prennent soudain les saveurs luxueuses d'une époque révolue. Puis, au fil des pages littéraires, nous réalisons soudain que le bonheur se résume parfois à un plat de « carassin braisé aux feuilles d'alun noir », une « saison des sardines » aux effluves parfumés de galanga et de sauce soja, évoquant un repas familial empli d'amour malgré nos faibles moyens.

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L'auteur Trinh Dinh Nghi et le recueil d'essais « Vieilles ombres de la saison passée ».

Dans « Les Vieilles Ombres du Passé », Trinh Dinh Nghi nous emmène à travers les saisons où les fleurs de coton rouge flamboient dans le ciel, à travers celles où les fleurs de xoan violettes se parent de souvenirs. Le son vif des tambours du village pendant les fêtes ou la fête de la Mi-Automne, le chant des enfants qui applaudissent dans la nuit lumineuse au clair de lune. Les images authentiques du Nouvel An lunaire, où les gens sont heureux, laissant derrière eux les soucis de l'année passée, « libérant la vie » ensemble pour accueillir un nouveau départ pur. Au cœur du réveillon du Nouvel An, se baignant dans l'eau parfumée traditionnelle des feuilles, les gens semblent se débarrasser de la poussière de la vie, légers et sereins, pour croire en une nouvelle année paisible.


En lisant Trinh Dinh Nghi, on a l'impression d'être assis sur le porche d'une vieille maison, à regarder les douces fleurs d'herbe voleter au vent, à laisser son cœur s'apaiser au milieu de l'agitation de la vie. Les lignes sont aussi légères que la fumée d'une cuisine de campagne, s'élevant d'une cuisine pauvre, avec des parents travailleurs et des frères et sœurs qui gazouillent autour d'un repas simple.

Dans ses écrits, tout un espace rural apparaît : « le village Mieu, ancien et nouveau », où l'on se rend au marché de campagne à la « saison du riz vert » ; « la saison du nieng », où les mains maternelles créent rapidement une saveur unique pour un temps lointain. En lisant « Un mot du village » du poète Binh Nguyen Trang et « Tu Ngam », on perçoit l'attachement profond de son cœur : où que l'on aille, quoi que l'on fasse, la campagne demeure le but ultime de l'amour et des souvenirs.


« Les Vieilles Ombres du Passé » dépeint non seulement la culture d'une campagne, mais aussi le flux de l'humanité, avec une perspective tolérante et profonde. L'écriture de Trinh Dinh Nghi est douce et simple comme une confession, mais elle est emplie d'une profonde humanité. Les jurons et les rires de nombre de ses œuvres ne sont pas amers, mais pétillants de bonté et de compassion pour la vie et les gens. Tel un plateau de « repas de campagne », sans bousculade ni compétition, une saison de pivoines s'épanouissant tranquillement, pure comme les sentiments de ceux qui conservent encore ce qu'on appelle « l'ombre ancienne » au cœur d'une vie en mutation rapide.


Trinh Dinh Nghi a écrit avec tout le cœur d'une personne expérimentée, un vagabond infatigable dans le monde, mais a finalement choisi de retourner dans sa ville natale, ramassant chaque souvenir perdu pour tisser un espace de campagne paisible, imprégné du souffle du passé.

Ce recueil d’essais n’est donc pas seulement fait pour être lu, mais aussi pour réfléchir, pour aimer, pour se souvenir, pour rire et pleurer avec ce qui est autrefois familier.
C'est un billet de train qui nous ramène au pays des souvenirs, là où vivent les ombres de la mère et du père, les bambouseraies, les rizières et les fleurs de coton rouge qui brûlent dans l'après-midi de campagne. Toucher les pages du livre, c'est toucher sa propre nostalgie, si douce et poignante.

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« Les vieilles ombres du passé » : un voyage en train au pays des souvenirs
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