Un changement de cap dans la diplomatie de défense et la nouvelle mission de l'Armée populaire vietnamienne
Dans les guerres de résistance nationales, les affaires étrangères, y compris la diplomatie de défense, constituent des fronts importants, devenant une « stratégie » pour protéger la patrie tôt et à distance.
Le lieutenant-général Nguyen Chi Vinh, membre du Comité central du Parti et vice-ministre de la Défense nationale, l'a souligné dans une interview accordée au magazine Propaganda.
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| Lieutenant-général Nguyen Chi Vinh - Membre du Comité central du Parti, vice-ministre de la Défense nationale. |
Le peuple vietnamien aime la paix.
PV:En tant que soldat, devenu par la suite diplomate militaire et chercheur en stratégie de défense, pourriez-vous analyser la valeur de la « stratégie » consistant à protéger la patrie tôt et à distance par des moyens pacifiques ?
Lieutenant-général Nguyen Chi VinhAvant tout, je tiens à affirmer que l'amour de la paix est une tradition remarquable, une beauté culturelle typique du peuple vietnamien. Au cours des milliers d'années d'histoire consacrées à la construction et à la défense du pays, le peuple vietnamien a dû mener de nombreuses guerres de résistance contre les envahisseurs étrangers pour conquérir et préserver l'indépendance et la liberté de la patrie. Ayant traversé de longs et âpres combats, enduré d'innombrables pertes et sacrifices, notre peuple, plus que tout autre, reconnaît la valeur de la paix, de l'indépendance et de la liberté.
C’est pourquoi nos ancêtres, d’hier et jusqu’à l’époque d’Hô Chi Minh, ont été déterminés à maintenir des relations pacifiques, harmonieuses et amicales avec leurs voisins, afin de prévenir la guerre et de préserver l’intégrité territoriale et la souveraineté de la patrie. Nous l’appelons la « stratégie » de la protection précoce et à distance de la patrie par des moyens pacifiques. Bien que nous ayons remporté la victoire, nous n’avons pas cherché à conquérir le pouvoir, l’hégémonie, ni à envahir de territoires, contrairement à de nombreux autres pays et peuples en développement.
Sous les dynasties Ly, Tran, Le, puis Quang Trung-Nguyen Hue, après avoir vaincu les envahisseurs du Nord, nous leur avons fourni chevaux, véhicules et vivres pour leur retraite. La plus grande aspiration de notre peuple est la paix. Mais notre caractère et notre force intérieure sont faits pour la paix ; nous ne dépendons de personne, nous ne sommes asservis à personne.
PV:En temps de paix, la diplomatie, notamment la diplomatie de défense, est une activité essentielle pour prévenir et repousser le risque de guerre et protéger la patrie. Quel est donc le changement observé dans la diplomatie de défense vietnamienne ?
Lieutenant-général Nguyen Chi VinhNous avons combattu et vaincu pour recouvrer notre indépendance, notre liberté et notre unité nationale. Nous avons combattu pour la paix, c'est pourquoi nous attachons une grande importance aux facteurs et aux éléments nécessaires à son instauration.
Premièrement, nous entretenons la paix et l'amitié avec les pays amis. Deuxièmement, nous cultivons la paix et l'amitié afin d'obtenir le soutien d'autres pays du monde pour la construction de notre nation. Troisièmement, même avec les parties adverses, nous sommes toujours prêts à faire la paix si elles respectent l'indépendance et la souveraineté du Vietnam et renoncent à toute invasion de notre pays.
Par conséquent, en cette période de rénovation, notre Parti accorde une grande importance à l'intégration internationale et à la diplomatie de défense. Le tournant décisif fut la 8e Conférence centrale de la 9e législature, qui adopta la Résolution sur la stratégie de défense nationale dans la nouvelle situation. Cette résolution stipulait que la protection de la Patrie est indissociable de la protection de la paix ; nous devons protéger la Patrie au plus tôt et à distance. Nous sommes amis des pays du monde entier, nous sommes des membres responsables de la communauté internationale. Dans cette résolution, nous ne faisons plus de distinction entre amis et ennemis, mais nous nous intéressons aux objets et aux partenaires. Un objet comporte une dimension de partenaire, et un partenaire une dimension d'objet ; on n'est jamais totalement ami, ni totalement ennemi.
Forts de cette nouvelle prise de conscience, nous renforçons et développons nos relations internationales. Nous le faisons par deux voies, bilatérale et multilatérale, et nous privilégions les relations avec les pays qui constituent des facteurs de conflit. Par exemple, les pays qui ont été en guerre contre nous par le passé ou ceux avec lesquels nous avons des différends territoriaux. Nous les considérons comme des partenaires de coopération essentiels pour réduire progressivement ces facteurs, régler les problèmes persistants, coexister pacifiquement et nous développer ensemble.
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PV:Dans cet esprit, comment la Commission militaire centrale et le ministère de la Défense nationale comptent-ils le mettre en œuvre, Monsieur ?
Lieutenant-général Nguyen Chi VinhLa politique constante de la Commission militaire centrale et du ministère de la Défense nationale définit la mission commune comme suit : protéger le territoire, l’indépendance et la souveraineté du pays. La seconde mission est de protéger les intérêts nationaux, en particulier le régime socialiste, le Parti et le peuple. La troisième mission est de garantir une paix durable pour le pays. Tels sont les trois objectifs communs de la protection de la patrie et les missions du ministère de la Défense nationale et de l’armée.
Il s'agit d'une prise de conscience inédite de la mission de protection de la Patrie, de la mission de défense nationale dans le contexte actuel. Qu'est-ce que cela signifie ? L'armée doit d'abord être renforcée sur les plans politique, organisationnel, matériel, de la formation et des qualifications ; elle doit être parfaitement entraînée pour être opérationnelle au combat, disposer d'un front politique solide et être un pilier inébranlable pour la protection du Parti, du régime et de la Patrie. Il est impératif de moderniser l'armée au quotidien et d'adapter son équipement aux nouvelles missions et aux exigences du contexte actuel. Le renforcement de la diplomatie de défense constitue donc un enjeu crucial.
Le renforcement de nos relations ne vise pas à établir des partenariats mutuellement avantageux, ni à soulever la question des bénéfices ou des inconvénients, ni à analyser ce que nous pouvons en retirer. Le principal avantage réside dans le renforcement de notre posture de défense nationale, une posture qui nous est inculquée de l'extérieur. Les peuples du monde, les pays amis, les pays partenaires et les pays voisins nous soutiennent dans la construction et la protection de la patrie. Ils sont prêts à se tenir à nos côtés lorsque notre pays est menacé d'invasion. C'est précisément le rôle de la diplomatie de défense.
C’est pourquoi, ces dernières années, sous l’égide très claire de la Commission militaire centrale, la diplomatie de défense a connu de nouveaux développements afin de mener à bien les missions de défense dans la situation actuelle.
Les officiers et les soldats portaient le tableau « Oncle Hô marche toujours avec nous » sur le chemin qui leur permettait de recevoir leur mission.
PV:Vous venez de dire qu'en matière de relations étrangères, nous accordons une grande importance aux relations avec les pays qui furent autrefois ennemis, et avec les grandes puissances. Or, des désaccords et des tensions surgissent souvent entre ces dernières, et il arrive même qu'elles s'entendent pour nuire à notre pays. Quelles sont les solutions dont nous disposons face à de tels problèmes ?
Lieutenant-général Nguyen Chi VinhIl existe toujours de nombreux désaccords entre grandes puissances et nations, notamment dans un contexte d'intérêts stratégiques de plus en plus imbriqués. Nous ne sommes en compétition avec aucun pays, mais nous sommes prêts à tout mettre en œuvre pour protéger nos intérêts légitimes. À titre d'exemple, la souveraineté sur la mer de Chine méridionale constitue un intérêt légitime, reconnu par le droit international.
Il ne faut pas présumer qu'un pays est « menaçant » simplement parce que plusieurs pays le souhaitent. Si nous ne défendons pas fermement une politique étrangère indépendante et autonome, quitte à parfois pencher d'un côté ou de l'autre, le relâchement de notre vigilance est très dangereux. Si nous ne gérons pas ces questions avec calme et finesse, nous risquons de transformer nos amis en ennemis. En cas de désaccord, notamment dans nos relations avec les grandes puissances et nos voisins, nous devons trouver le moyen de les gérer avec sérénité, dans une perspective de long terme et avec une vision stratégique.
Pour les grandes puissances qui nourrissent des ambitions pour les intérêts de notre pays, il convient de se souvenir d'une maxime de l'Oncle Hô : « Avec ce qui est immuable, répondez à tous les changements. » Qu'est-ce qui est immuable ? Ce sont nos intérêts légitimes, reconnus par l'histoire, le droit international et la communauté internationale. Mais si nous baissons la garde, nous perdrons notre régime. Et le régime socialiste est une valeur vietnamienne, il est l'intérêt national du Vietnam.
Qu’entend-on donc par « en perpétuelle évolution » ? L’évolution constante de la situation régionale et de nos relations avec les pays, qu’ils soient grands ou voisins, soulève sans cesse la question des intérêts, de ce qui est avantageux et de ce qui est désavantageux. Nous privilégions l’immuable et devons le préserver avec soin. Dans nos relations, nous devons choisir ce qui nous est bénéfique et agir en conséquence, et nous abstenons de faire ce qui ne l’est pas. Nul ne peut nous y contraindre, pourvu que nos actions soient conformes au droit international et à la morale de notre époque.
Dans un contexte aussi instable que celui d'aujourd'hui, marqué par les conflits entre grandes puissances, les guerres commerciales, les engagements militaires, les menaces de recours à la force, les problèmes nucléaires et les différends territoriaux, notre pays maintient un environnement pacifique, stable et propice au développement, confirmant ainsi l'excellence de notre Parti. Les décisions prises par le Parti dans la gestion des questions sensibles, tant avec les autres pays qu'entre eux, sont toujours judicieuses et pertinentes.
Notre position est d'entretenir des relations d'amitié et de confiance avec tous les pays, de ne jamais former d'alliance ni de nous associer à un pays pour s'opposer à un tiers, ni de nous allier à un pays pour en affronter un autre. Bien entendu, avec les grandes puissances, la relation est plus profonde : nous investissons davantage de ressources et d'efforts. Mais notre respect pour les petits et les grands pays est le même. Nous ne considérons jamais le Laos comme un pays inférieur à la Chine, ni le Cambodge comme un pays à part entière ; nous respectons des pays comme la Thaïlande ou les États-Unis de la même manière. Grâce à cette approche, nous préservons la stabilité et je suis convaincu que nous pourrons maintenir cette situation afin de favoriser le développement du pays.
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| Des officiers militaires vietnamiens participent aux forces de maintien de la paix des Nations Unies. |
Le maintien de la souveraineté sur la mer Orientale est associé à la paix
PV:Monsieur, la lutte pour la protection de la souveraineté en mer Orientale est une question complexe et délicate. Comment les affaires étrangères peuvent-elles contribuer à sa résolution ?
Lieutenant-général Nguyen Chi VinhLa question de la souveraineté sur la mer de Chine méridionale est un enjeu majeur pour notre Parti et notre État. Tous les organismes, départements, branches et collectivités locales doivent s'y associer, mais le principal organe consultatif est le Gouvernement, et plus particulièrement le service diplomatique. La Défense nationale est pleinement impliquée dans le dossier de la mer de Chine méridionale et doit même se considérer comme un acteur essentiel du maintien de cette souveraineté.
L'objectif du Vietnam n'est pas seulement la souveraineté, mais aussi la paix, la stabilité et le développement. Maintenir sa souveraineté sur la mer de Chine méridionale tout en laissant des conflits se produire n'est pas ce que souhaite le Vietnam. La première priorité est de garantir notre souveraineté effective. De nombreux pays sont aux prises avec la piraterie, le trafic d'êtres humains, la contrebande et les migrations maritimes, un problème international courant. Or, la mer de Chine méridionale est toujours stable ; contrairement à d'autres grandes mers, elle est exempte de trafic d'êtres humains, de migrations et de piraterie.
Nous devons lutter pour reconquérir et protéger notre souveraineté sur les archipels de Hoang Sa et Truong Sa, ainsi que sur nos infrastructures techniques situées sur les îles relevant de notre souveraineté. Nous devons protéger les pêcheurs, préserver les zones de pêche et les aider à stabiliser leur activité. Nous contribuons à soutenir les populations afin qu'elles puissent non seulement gagner leur vie dignement et participer à leurs activités maritimes, mais aussi contribuer directement à la protection de la souveraineté maritime du Vietnam. Car tant qu'il y aura des hommes, il y aura des terres, et tant qu'il y aura des hommes, il y aura des mers. Nous appliquons la loi, mais nous traitons toujours avec humanité les pêcheurs étrangers lorsqu'ils pénètrent dans les eaux vietnamiennes.
PV:Est-ce grâce à de tels fondements juridiques et à de telles politiques que nous bénéficions toujours d'un soutien sur la question de la souveraineté sur la mer Orientale ?
Lieutenant-général Nguyen Chi VinhC'est exact. La souveraineté du Vietnam sur la mer de Chine méridionale est légitime et légale. Actuellement, dans les instances de coopération bilatérale et multilatérale en matière de défense, les questions de sécurité, et notamment la sécurité maritime, sont au cœur des préoccupations. Le maintien de la paix et le respect du droit international en mer de Chine méridionale ont contribué, de manière indirecte, à la stabilisation de la sécurité maritime générale. Ainsi, les intérêts de notre pays convergent avec les intérêts communs du monde. C'est pourquoi, sur la scène internationale, lorsque nous abordons la question de la souveraineté sur la mer de Chine méridionale et de la sécurité maritime, la plupart des pays (à l'exception de la Chine) partagent la position du Vietnam.
Nous avons choisi le bon objectif. Par conséquent, dans les instances de coopération internationale, nous devons toujours soulever cette question. Nous devons rester fermes sur ce point, protéger résolument et avec persévérance la souveraineté en mer, résoudre les désaccords et les conflits par des moyens pacifiques, sur la base du droit international, notamment des dispositions de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer de 1982 et des engagements régionaux tels que la Déclaration sur la conduite des parties en mer Orientale (DOC), en vue de l'élaboration d'un Code de conduite des parties en mer Orientale (COC).
Concernant la question de la souveraineté sur la mer de Chine méridionale, la diplomatie de défense a été menée avec un grand dynamisme et une grande efficacité. Tout en luttant avec constance et détermination pour protéger cette souveraineté, y compris face à la Chine, nous accordons une importance particulière à nos relations d'amitié et de coopération avec ce pays et recherchons de nouveaux axes de coopération afin de renforcer la confiance mutuelle. Ce sont là les principaux leviers que l'armée doit mettre en œuvre pour contribuer à la protection de la souveraineté vietnamienne sur la mer de Chine méridionale.
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| Les officiers et les soldats portaient le tableau « Oncle Hô marche toujours avec nous » sur le chemin qui leur permettait de recevoir leur mission. |
Nouvelle mission de l'Armée populaire vietnamienne
PV:Monsieur, la participation du Vietnam aux forces de maintien de la paix des Nations Unies constitue un développement récent de sa diplomatie de défense. Sur quels fondements le Vietnam a-t-il pris cette décision ?
Lieutenant-général Nguyen Chi VinhLorsque nous nous déclarons partenaire fiable, membre responsable de la communauté internationale, et que nous participons à des forums internationaux, notre première demande au monde est de nous respecter, de respecter nos intérêts, et de respecter notre indépendance et notre souveraineté.
Lorsque nous adhérons à des organisations internationales telles que les Nations Unies et l'ASEAN, nous bénéficions de leur soutien inconditionnel. Ainsi, en y adhérant, le Vietnam se doit de contribuer à la stabilité et à la paix dans le monde. Dans cet esprit, la politique stratégique du Vietnam consiste, outre la protection de la patrie, à participer à la protection de la paix et de la stabilité dans la région et dans le monde. Il s'agit là de l'enjeu stratégique de défense actuel. La participation du Vietnam aux forces de maintien de la paix des Nations Unies doit être responsable et efficace, et non se limiter à promouvoir l'image du pays.
Bien sûr, lorsqu'ils participent aux forces de maintien de la paix des Nations Unies à l'étranger, chaque officier et chaque soldat est un messager de paix, un messager culturel et un messager de la puissance militaire du Vietnam.
PV:Comment s'est déroulé le processus de préparation de la participation du Vietnam à cette mission ?
Lieutenant-général Nguyen Chi VinhCeci est le fruit d'un long processus de recherche et de préparation, mené avec proactivité et rigueur. Notre Parti et notre État encouragent la recherche et la participation, mais nous devons faire preuve de la plus grande prudence, établir une feuille de route détaillée et définir clairement les objectifs et les exigences. Notre participation doit être synonyme de succès et d'efficacité. En 1993, le Vietnam a commencé à contribuer financièrement à cette activité.
En 2005, nous avons dépêché des groupes de travail intersectoriels pour visiter des pays tiers, étudier la situation et participer à des formations internationales sur le maintien de la paix, en vue du déploiement de nos forces. Une étape particulièrement importante a été franchie en 2013, lorsque le Politburo a approuvé le « Plan global de participation du Vietnam aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies ». En mai 2014, nous avons envoyé nos deux premiers officiers rejoindre la mission de maintien de la paix des Nations Unies au Soudan du Sud. L’envoi de forces pour participer aux opérations de maintien de la paix de l’ONU a constitué une décision décisive pour l’intégration internationale du Vietnam.
Depuis 2014, nous avons déployé près de 30 officiers dans des pays africains comme le Soudan du Sud et la République centrafricaine pour mener des missions internationales, étudier la situation et effectuer des travaux préparatoires. En octobre 2018, nous avons déployé avec succès le premier hôpital de campagne de niveau 2 au Soudan du Sud, composé de 63 officiers et soldats. Cette fois-ci, la délégation comprenait 10 femmes officiers et soldats.
Pour pouvoir envoyer une unité participer à une telle opération, il faut tout d'abord se préparer aux questions de coopération internationale. Les Nations Unies ont invité le Vietnam à y participer ; nous pourrons donc y prendre part. Ensuite, il faut préparer la phase de planification. Cette phase permet de définir clairement nos actions. Troisièmement, il est essentiel de gérer les aspects juridiques nationaux liés à l'envoi de forces à l'étranger pour des missions internationales, afin d'éviter une opinion publique négative. Quatrièmement, il faut préparer la phase d'entraînement. C'est probablement l'étape la plus difficile : nous devons préparer la formation linguistique, le niveau technique en médecine militaire, le droit international, la santé… L'entraînement impose de nouvelles exigences, car tous les critères d'évaluation lors des compétitions interétatiques sont conformes aux normes internationales (même si notre niveau, notre bravoure et nos capacités de combat sont excellents). Chaque compétition est source d'inquiétude, mais nous constatons que nos soldats obtiennent de bons résultats. Cinquièmement, il faut garantir les infrastructures et l'équipement techniques. Sixièmement, il est crucial de veiller au bien-être mental et spirituel des officiers et des soldats, car ils devront participer à des opérations de maintien de la paix des Nations Unies pendant une longue période, sans parler des déploiements dans des pays africains où les maladies infectieuses sont nombreuses, les climats rigoureux et l'éloignement prolongé de leurs familles…
PV:Monsieur, outre le service de santé militaire, intervenons-nous dans d'autres domaines ?
Lieutenant-général Nguyen Chi VinhTout d'abord, nous interviendrons dans le domaine de la médecine militaire. D'ici 2020 au plus tard, nous déploierons des forces du génie. Leurs missions sont totalement différentes de celles de la médecine militaire, et leur effectif pourrait atteindre 300 hommes. Actuellement, les Nations Unies ont proposé que le Vietnam envoie davantage de délégations au sein des forces de maintien de la paix, mais je tiens à préciser que le Vietnam n'enverra que d'autres types de forces, telles que des forces de sécurité et des forces de renseignement.
La politique du Vietnam est de ne participer aux activités de maintien de la paix que sur résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies, dans les zones où un accord de paix existe entre les parties concernées, pour des activités à but pacifique, humanitaire et de reconstruction, et de ne pas participer à des missions coercitives ni à des opérations de combat.
PV:Comment est envisagée la sécurité absolue des officiers et soldats vietnamiens participant à la force de maintien de la paix des Nations Unies ?
Lieutenant-général Nguyen Chi VinhPremièrement, la signature d'accords avec les Nations Unies est toujours à l'initiative du Vietnam (choix des forces, nombre de participants, destination, activités, etc.). Deuxièmement, le Vietnam se réserve le droit de refuser toute demande qu'il juge insatisfaisante ou dépassant les capacités de ses unités. Troisièmement, la sécurité est notre priorité absolue dans l'exécution de nos missions. Par conséquent, le Vietnam ne participe pas aux opérations de combat ni aux missions qui mettent en danger ses soldats.
Permettez-moi de vous raconter un détail intéressant. Lorsque nos soldats traversaient une zone de conflit, ils arboraient le drapeau vietnamien et le mot « Vietnam » était inscrit sur leurs véhicules. Ils étaient accueillis par les forces gouvernementales comme par les forces d'opposition, sans que cela ne provoque d'affrontement, afin de garantir leur sécurité. Cela prouve que le Vietnam est respecté et apprécié par de nombreux amis internationaux.
PV:Merci, monsieur.






