Comment les géants de la technologie partagent-ils les données des utilisateurs avec les forces de l’ordre ?
En fait, les géants de la technologie du monde entier tels qu’Apple, TikTok, Google et Facebook sont prêts à partager les informations des utilisateurs avec les forces de l’ordre sur demande, avec un taux d’approbation allant jusqu’à 70 à 80 %.
À l'ère du numérique, les réseaux sociaux sont devenus indispensables à nos vies. Cependant, derrière cette commodité et cette connectivité, une question préoccupante se pose : comment les plateformes de réseaux sociaux partagent-elles les données des utilisateurs avec les forces de l'ordre ?

L'arrestation de Pavel Durov, PDG de Telegram, a soulevé de sérieuses questions quant à la sécurité des données des utilisateurs. La « forteresse imprenable » que Pavel Durov avait jadis bâtie s'effondrera-t-elle sous la pression des forces de l'ordre ? Cette question inquiète des millions d'utilisateurs pour leur vie privée et soulève de sérieuses questions quant à l'avenir de la plateforme.
Telegram, déguisée en application de messagerie sécurisée, devient de plus en plus une porte d'entrée vers le cyberespace. Sa facilité d'accès et son haut niveau de sécurité en font un outil puissant pour ceux qui cherchent à contourner la loi. Sans avoir à maîtriser des technologies complexes ni à explorer les recoins obscurs du réseau, n'importe qui peut accéder aux services obscurs directement sur Telegram, transformant une application de messagerie classique en un outil pour des activités illégales.
L'histoire de Pavel Durov et de Telegram a révélé une vérité surprenante. Bien qu'elle soit présentée comme une application de messagerie extrêmement sécurisée, Telegram ne chiffre pas toutes les conversations par défaut. Cela signifie que les activités illégales sur la plateforme peuvent être entièrement surveillées par les autorités.
Bien que se présentant comme un refuge pour les utilisateurs soucieux de leur vie privée, Telegram a un jour « trahi » la confiance de ses utilisateurs en transmettant des données aux autorités allemandes. Cet incident soulève la question suivante : existe-t-il d’autres cas similaires dont nous ignorons l’existence ?
Bien qu'ils affirment toujours que la confidentialité des utilisateurs est une priorité absolue, les géants technologiques comme Apple, Google, TikTok et Meta trahissent souvent leurs pratiques lorsqu'ils sont confrontés à des demandes de données émanant des autorités. Les statistiques montrent qu'en moyenne 70 à 80 % de ces demandes sont approuvées, ce qui révèle la dure réalité du niveau de protection des données dont nous bénéficions.

Facebook, l'empire des réseaux sociaux multimilliardaire de Mark Zuckerberg, a reçu et approuvé un nombre considérable de demandes de données utilisateurs de la part des forces de l'ordre. Rien qu'au premier semestre 2023, Facebook a reçu près de 270 000 demandes et a accepté de divulguer des informations personnelles à près de 77 % d'entre elles.
Google, le géant mondial de la recherche, ne fait pas exception à la règle. Selon son rapport de transparence, en mai 2023, jusqu'à 81 % des demandes des forces de l'ordre ont été approuvées par Google, ce qui a entraîné la divulgation de tout ou partie des informations utilisateur concernées.
De même, Apple, marque technologique reconnue pour son engagement en matière de confidentialité, ne fait pas exception à cette tendance. Au premier semestre 2023, la « pomme mordue » a reçu près de 18 000 demandes de données de la part des autorités et a approuvé 83 % de ces demandes.
Étonnamment, même TikTok, plateforme populaire auprès des jeunes, n'est pas exemptée de partager les données de ses utilisateurs avec les forces de l'ordre. En 2023, TikTok a reçu plus de 10 000 demandes de données, ce qui montre que l'exploitation des données personnelles sur ce réseau social est fréquente et à grande échelle.
Imaginez que TikTok reçoive chaque jour des dizaines de demandes d'accès aux informations personnelles de ses utilisateurs de la part des autorités. Ces demandes, notamment urgentes, témoignent de la gravité du problème.
Le rapport de transparence de TikTok révèle une nette différence dans le niveau de divulgation des données des utilisateurs selon les pays. Aux États-Unis, 71 % des informations personnelles des utilisateurs ont été partagées, contre 68 % au Royaume-Uni et 57 % en Australie. Cela suggère que le niveau de protection des données sur TikTok peut varier considérablement selon le pays de l'utilisateur.
Cela montre que les forces de l'ordre peuvent facilement accéder aux données personnelles des utilisateurs sur les plateformes de médias sociaux. Le transfert d'informations est régulier et ne semble pas rencontrer d'obstacles majeurs.
Selon le New York Times, les forces de l’ordre peuvent nous demander presque n’importe quel type de données personnelles, depuis des informations de base comme le nom, l’adresse, le numéro de téléphone jusqu’à des données plus détaillées sur l’activité en ligne comme les e-mails, les SMS, l’historique des appels et même les photos et vidéos personnelles.
Plus inquiétant encore, dans de nombreux cas, nous ignorons même quand nos données personnelles ont été communiquées aux forces de l'ordre. Les entreprises technologiques sont souvent liées par des accords de confidentialité, ce qui nous oblige à attendre des mois, voire des années, pour le savoir.
Les géants de la technologie sont connus pour leur discrétion quant au partage des données des utilisateurs avec les forces de l'ordre. Au lieu de fournir des détails, ils offrent souvent des réponses vagues, comme si « certaines » informations avaient été partagées, ce qui rend difficile pour les utilisateurs de comprendre l'étendue de la violation.
Les utilisateurs doivent donc être prudents dans leurs actions sur les réseaux sociaux. En cas de violation accidentelle ou intentionnelle de la loi, des entreprises technologiques comme Apple, Google, TikTok et Meta peuvent fournir aux forces de l'ordre une grande quantité d'informations personnelles vous concernant.