Les parlementaires irakiens condamnent la visite surprise du président Trump
Les législateurs irakiens affirment que la visite du président Donald Trump en Irak est une « violation de la souveraineté territoriale du pays ».
Le 26 décembre, les parlementaires irakiens ont condamné la visite surprise du président Donald Trump aux troupes américaines en Irak, la qualifiant de « violation de la souveraineté territoriale de l'Irak ». Ils ont ajouté qu'une rencontre entre Trump et le Premier ministre irakien Adel Abdul Mahdi avait également été annulée en raison de désaccords sur son déroulement.
Le président Donald Trump et la première dame Melania Trump rencontrent des soldats en Irak. Photo : New York Times. |
Le chef du bloc Islah au parlement irakien, Sabah al-Saadi, a appelé à une session d’urgence du parlement pour « discuter de cette violation flagrante de la souveraineté de l’Irak et trouver des moyens de mettre un terme aux actions agressives du président Trump, qui devrait connaître ses limites ».
Le rival du bloc Islah au Parlement, le bloc Bina, dirigé par le chef de milice Hadi al-Amiri, a également protesté contre la visite de Trump. Dans un communiqué, le bloc Bina a souligné : « La visite de M. Trump constitue une violation flagrante des normes diplomatiques, témoignant du mépris et de l’hostilité dont il fait preuve dans ses relations avec le gouvernement irakien. Cette visite soulève de nombreuses questions sur la nature de la présence militaire américaine sur le sol irakien et ses véritables objectifs, ce qui pourrait constituer une menace pour la sécurité de l’Irak. »
Falih Khazali, ancien chef de milice devenu politicien et allié de Bina, a accusé les États-Unis de vouloir accroître leur présence en Irak. « Les dirigeants américains ont été vaincus en Irak et veulent y retourner à tout prix, et nous ne le tolérerons jamais », a déclaré Khazali.
Bien qu'il n'y ait pas eu de violence généralisée en Irak depuis la défaite du groupe autoproclamé État islamique (EI) l'année dernière, les États-Unis maintiennent environ 5 200 soldats dans le pays pour former et conseiller les forces irakiennes contre le groupe militant.
Dans un communiqué, le cabinet du Premier ministre Mahdi a indiqué que les autorités américaines avaient préalablement informé les dirigeants irakiens de la visite de Trump. Selon ce communiqué, le Premier ministre irakien et le président Trump se seraient entretenus par téléphone au lieu de se rencontrer en personne en raison de désaccords sur le déroulement de la réunion. L'agence de presse Reuters a cité des parlementaires irakiens affirmant que les deux parties étaient en désaccord sur le lieu de la réunion. Le président Trump souhaitait la tenir à la base militaire d'Aïn al-Assad, mais M. Abdul Mahdi a rejeté cette proposition.
Pendant ce temps, le chef du groupe de milice soutenu par l'Iran Asaib Ahl al-Haq, M. Qais al-Khazali, a affirmé que le parlement irakien prendrait la décision d'expulser les forces américaines du pays.