Des combattants de l'EI sont sur des bateaux de migrants entrant en Europe

Le conseiller du gouvernement libyen, Abdul Basit Haroun, a déclaré que des passeurs cachaient des combattants de l'EI sur des bateaux remplis de migrants.

Les pays européens luttent contre le problème migratoire pour éviter d’éventuelles tragédies en mer et dans le désert lors du voyage de personnes originaires de certains pays africains à la recherche d’une vie meilleure en Europe.

Cette crise migratoire ne suscite pas seulement des inquiétudes quant aux conséquences économiques et sociales, elle place également l’Europe au premier plan des préoccupations sécuritaires, les responsables libyens ayant averti le 16 mai que de nombreuses organisations criminelles en Méditerranée faisaient venir des combattants de l’État islamique en Europe.

Dans une interview accordée à la BBC britannique le 16 mai, le conseiller du gouvernement libyen Abdul Basit Haroun a déclaré que les passeurs cachent des hommes armés de l'EI dans des bateaux remplis de migrants, car la police européenne ne peut pas distinguer qui appartient à l'EI et qui est un réfugié ordinaire.

Sur des bateaux remplis de migrants comme celui-ci, il pourrait y avoir des hommes armés de l'EI (photo : AFP)

Selon M. Haroun, ces informations sont fiables car il a rencontré les propriétaires de bateaux de traite d'êtres humains dans certaines régions d'Afrique du Nord. L'EI manipule également les propriétaires de ces bateaux, les autorisant à opérer mais exigeant une réduction de 50 % des profits pour chaque voyage de passeurs. Sur les bateaux, les groupes rebelles sont souvent assis à l'écart et ne manifestent aucune crainte contrairement aux autres migrants. Les responsables libyens préviennent également que l'EI prévoit de commettre des attentats en Europe cette année.

Depuis le début de l'année, environ 51 000 personnes sont arrivées en Europe par la mer, dont 30 500 ont transité par l'Italie.

Environ 1 800 personnes ont péri en tentant de traverser la Méditerranée pour rejoindre l'Europe. L'Organisation internationale pour les migrations a récemment averti que l'Europe serait confrontée à des catastrophes humanitaires non seulement en mer, mais aussi sur terre. Le nombre de migrants africains traversant le désert du Niger pour rejoindre l'Europe pourrait doubler pour atteindre environ 100 000 cette année. Le nombre de migrants qui meurent dans le désert pourrait être similaire à celui des migrants qui meurent en Méditerranée.

« C'est un voyage difficile, avec de nombreuses étapes », a déclaré Giuseppe Loprete, chef de la mission de l'Organisation internationale pour les migrations au Niger. « Les migrants sont souvent victimes de violences physiques et psychologiques. Leurs cartes sont confisquées par les trafiquants et on leur vole leur argent. Nous effectuons des sauvetages en mer, mais dans le désert, c'est très difficile. La zone à couvrir est vaste. Nous ne disposons pas de statistiques définitives sur le nombre de morts dans le désert, mais nous pensons que le nombre est plus important que la tragédie en Méditerranée. »

L'accueil des migrants en Europe représente non seulement un fardeau économique et social pour les États membres de l'Union européenne, mais engendre également des désaccords et des conflits internes quant au partage des responsabilités en matière d'accueil. Le programme d'accueil des migrants secourus en Méditerranée, annoncé par la Commission européenne le 13 mai, devrait imposer des quotas pour répartir le nombre de migrants demandant l'asile entre les pays européens, en fonction du PIB, de la population et du taux de chômage de chaque pays.

Ainsi, l'Allemagne, la France et le Royaume-Uni seront les pays qui accueilleront le plus grand nombre d'immigrants. Le Premier ministre français, Manuel Valls, s'est prononcé le 16 mai contre le projet de l'Union européenne (UE). Selon lui, l'asile est un droit régi par les normes internationales et il est impossible d'imposer un quota au nombre de personnes acceptées comme réfugiés, car cela dépend du fait que les immigrants demandent ou non l'asile.

M. Valls a également souligné que l'accueil des migrants devait être réparti plus équitablement entre les États membres : « Je suis contre l'instauration de quotas d'accueil de réfugiés. Cela n'est pas conforme à la proposition française. Cependant, l'Europe doit se doter d'une politique d'asile et la France réforme son système pour le rendre plus efficace. Le projet de loi est actuellement examiné au Sénat. »

Le Premier ministre français a également appelé l'UE à renforcer son système de contrôle aux frontières afin de prévenir l'immigration clandestine, de plus en plus importante. Le Royaume-Uni a également annoncé précédemment son opposition au projet de l'UE d'attribuer des quotas aux pays membres pour l'accueil des réfugiés.

Selon VOV.VN