Les tendances qui devraient façonner le monde en 2023

Guerre Russie-Ukraine

Les prix de l'énergie, l'inflation, les taux d'intérêt, la croissance économique et les pénuries alimentaires mondiales devraient dépendre de l'évolution du conflit russo-ukrainien dans les mois à venir. Selon The Economist, l'issue immédiate sera probablement une impasse. Moscou poursuivrait sa campagne dans le pays voisin, espérant que les pénuries énergétiques et les changements politiques aux États-Unis affaibliront le soutien occidental, notamment l'aide militaire à Kiev.

L'Amérique divisée

Bien que le Parti républicain de l'ancien président Donald Trump n'ait pas obtenu les résultats escomptés aux élections de mi-mandat de novembre 2022, il a repris le contrôle de la Chambre des représentants au Parti démocrate de l'actuel président Joe Biden. Cela devrait aider les conservateurs à compliquer la tâche, éclipsant ainsi le programme de M. Biden pour les deux dernières années de son mandat.

Par ailleurs, les divisions au sein de la politique américaine et de l'opinion publique concernant l'avortement, le droit aux armes et d'autres sujets brûlants devraient continuer de s'accentuer après une série de décisions controversées de la Cour suprême. L'entrée officielle de M. Trump dans la course à la présidentielle de 2024 risque de « jeter de l'huile sur le feu ».

Le risque de récession menace le monde

Les observateurs estiment que les principales économies vont entrer en récession alors que les banques centrales augmentent les taux d'intérêt pour freiner l'inflation post-pandémique, qui est encore plus affectée par les prix élevés de l'énergie.

La récession américaine devrait être relativement modérée, mais elle sera plus sévère en Europe. La douleur sera mondiale, car la vigueur du dollar pénalise les pays pauvres déjà touchés par la flambée des prix alimentaires.

Points chauds en ébullition

Selon de nombreux analystes, outre la guerre russo-ukrainienne, le monde doit également se montrer prudent face à l'explosion de certains foyers de tensions ailleurs. Parmi ceux-ci figurent les tensions dans la péninsule coréenne, alors que Pyongyang intensifie ses tirs de missiles ; la « poudrière prête à exploser » au Kosovo, province qui s'est séparée de la Serbie en 1999 et a déclaré son indépendance en 2008 ; les tensions entre les États-Unis et la Chine sur de nombreux sujets, notamment Taïwan ; les affrontements sino-indiens dans les zones frontalières, dans l'Himalaya…

Les alliances changent

Dans un contexte de bouleversements géopolitiques, le monde pourrait assister à un changement d'alliances. L'OTAN, relancée par la crise ukrainienne, accueillera deux nouveaux membres. L'Arabie saoudite signera les accords d'Abraham, un accord visant à normaliser les relations diplomatiques et à promouvoir la paix entre les pays du Moyen-Orient.

D’autres alliances d’importance croissante incluent le Quad des États-Unis, de l’Australie, du Japon et de l’Inde ; l’AUKUS des États-Unis, du Royaume-Uni et de l’Australie ; et l’I2U2, un forum reliant l’Inde, Israël, les Émirats arabes unis et les États-Unis.

La reprise du tourisme mondial

L'expression « tourisme de revanche » sera encore fréquemment évoquée en 2023, marquant l'augmentation du nombre de voyageurs voyageant pour compenser la période de restrictions et d'isolement due à la pandémie de Covid-19. Le tourisme mondial devrait connaître une reprise plus forte en 2022, lorsque la Chine mettra fin à sa politique « No Covid » et commencera à rouvrir ses portes aux touristes internationaux à partir du 8 janvier.

Les voyages à l'étranger des citoyens chinois, qui sont tombés à presque zéro au cours des trois dernières années, seront autorisés à reprendre avec la levée des limites sur le nombre de vols internationaux de passagers.

Impact sur la lutte mondiale contre le changement climatique

En raison de la crise énergétique, certains pays se sont tournés vers les combustibles fossiles, considérés comme moins respectueux de l'environnement. Lors du sommet des Nations Unies sur le climat (COP27) de novembre 2022, les pays producteurs de pétrole ont bloqué les appels à l'abandon progressif des combustibles fossiles, alors même que l'objectif est de limiter la hausse de la température mondiale à 1,5 °C.

Toutefois, à moyen terme, les pays occidentaux, en particulier les États membres de l’Union européenne (UE), accéléreront la transition vers les énergies renouvelables comme alternative plus sûre aux carburants à base d’hydrocarbures.