Tensions commerciales entre les États-Unis et la France : « Pourquoi cela se produit-il » ?
(Baonghean.vn) - Les tensions au sein de l'alliance franco-américaine ont commencé à s'intensifier à nouveau au cours du week-end, lorsque le président Donald Trump a averti qu'il imposerait des taxes sur le vin français, principal produit d'exportation de Paris.
Cette mesure serait une réponse à l'imposition par la France, au début du mois, d'une taxe sur les entreprises et les technologies implantées dans le pays, dont de nombreuses grandes entreprises américaines comme Google, Apple, Facebook et Amazon. L'opinion publique s'interroge, à la lumière de la taxe sur les technologies numériques et, désormais, peut-être, de la taxe sur le vin, sur les raisons de ces tensions commerciales entre les États-Unis et la France.
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L'alliance franco-américaine est confrontée à de nombreuses difficultés. Photo : AP |
Macron initie - Trump combat !
Il est facile de comprendre la dernière décision du président américain Donald Trump lorsqu'il a annoncé qu'il répondrait à la France par une taxe sur le vin parisien. Avec sa politique de « l'Amérique d'abord », exigeant l'équité avec tous ses partenaires, qu'ils soient proches ou non, le président Trump prouve au monde que l'Amérique n'exclut personne.
Et la France aussi ! Dans sa déclaration, M. Trump a souligné que des réponses appropriées seraient apportées. Auparavant, le porte-parole adjoint de la Maison Blanche, Judd Deere, avait également déclaré que l'administration américaine étudiait des mesures contre Paris et que la France appliquait des mesures fiscales « injustes » et « discriminatoires » à l'encontre des entreprises américaines.
Si l'administration Trump choisit de cibler le vin, cela porterait un coup dur aux exportations françaises, les États-Unis étant de loin le premier marché d'exportation de vin français. En 2018, les exportations de vin français vers les États-Unis ont représenté environ un quart des exportations totales de vin du pays, soit environ 3,6 milliards de dollars.
Du côté français, selon les calculs, la nouvelle loi fiscale appliquée par ce pays taxera à hauteur de 3 % les services numériques des entreprises et des sociétés dont le chiffre d'affaires annuel est d'au moins 750 millions d'euros. Cette mesure devrait générer environ 560 millions de dollars américains supplémentaires par an pour le budget du pays.
Mais peut-être pas seulement pour le profit, la France avait aussi certains calculs en « risquant » de déclencher des tensions commerciales avec son allié américain.
Les observateurs affirment que depuis de nombreuses années, le gouvernement français n'est pas en mesure de proposer des mesures viables pour faire face au fait que de nombreuses entreprises américaines aux revenus énormes évitent toujours de payer des impôts en Europe, et pas seulement en France.
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Plusieurs grandes entreprises technologiques et multinationales américaines sont concernées par le décret fiscal français. Photo : The Week |
Parallèlement, les négociations sur l’imposition d’une taxe technologique commune dans le cadre de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) progressent également très lentement.
Il est compréhensible que les États-Unis soient également un membre clé de cette organisation, et qu’accepter de créer un mécanisme commun de taxation mondiale des technologies n’apporterait aucun avantage à Washington !
Ainsi, malgré l'affirmation de l'administration du président français Emmanuel Macron selon laquelle elle supprimerait la taxe sur la technologie si un accord international sur un mécanisme fiscal commun était conclu par tous les pays membres de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) d'ici la fin de 2020, jusqu'à présent, il n'y a eu aucun signe d'amélioration dans les négociations.
Même la décision de la France d'imposer des tarifs douaniers semble être « contre-productive » puisque le gouvernement américain réagit fortement, considérant qu'il s'agit d'une mesure qui provoque des tensions commerciales bilatérales.
Qui gagne – qui perd ?
L'opinion publique doit se demander pourquoi, alors que certains pays européens comme l'Italie, le Royaume-Uni, l'Autriche ou l'Espagne ont également pris des mesures pour imposer des taxes sur les services technologiques, seule la France a rencontré de fortes réactions de la part des États-Unis.
On peut expliquer que, dans le contexte d'une Allemagne occupée par la transition du pouvoir, la France - l'une des deux locomotives restantes de l'Europe - aura certainement du mal à trouver un partenaire pour unir ses forces à ce moment-là.
Dans un contexte de tension croissante dans les relations entre les États-Unis et l'UE, où les États-Unis ont menacé d'imposer une taxe supplémentaire de 4 milliards de dollars sur les marchandises en provenance d'Europe au début du mois, l'avertissement adressé à la France constitue également un nouveau « coup psychologique » pour toute la région.
L’Europe ne doit pas « risquer » une confrontation commerciale avec Washington, et les États-Unis ne feront aucune concession dans le processus de négociation d’un accord commercial entre les deux parties.
L'attaque psychologique du président Trump semble commencer à porter ses fruits lorsque, dans sa dernière déclaration, la France a cherché à « apaiser » les États-Unis. Ainsi, le ministre français de l'Économie et des Finances, Bruno Le Maire, a affirmé que son pays ne visait absolument pas les entreprises américaines, mais souhaitait seulement parvenir à un accord avec Washington sur la taxation des géants technologiques lors du sommet du G7 fin août !
Sans compter que, grâce à cette déclaration, M. Trump semble avoir gagné du terrain auprès des électeurs américains du secteur technologique, qui nourrissent également une forte antipathie envers le dirigeant américain. Car, ces derniers temps, le président Trump multiplie les déclarations critiquant, voire menaçant de poursuites, des entreprises comme Google ou Facebook.
Ainsi, changer de ton et protéger sa « famille » des partenaires extérieurs montre que quelles que soient les actions entreprises par M. Trump, il n’oublie pas l’objectif de marquer des points et de se présenter à la présidence l’année prochaine.
Cependant, du côté français, ce pays n'est pas complètement désavantagé lorsque des informations récentes montrent que le président Macron a invité son homologue russe Vladimir Poutine à visiter la France et à avoir des entretiens de haut niveau le 19 août.
La réunion devrait se tenir dans la résidence d'été du président sur la côte méditerranéenne, quelques jours avant que la France accueille le sommet du G7.
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Le vin français : le produit ciblé par le président Donald Trump pour faire pression sur l'administration d'Emmanuel Macron. Photo : AP |
Et juste avant cela, fin juin, le Premier ministre français Edouard Philippe avait également accueilli et s'était entretenu avec son homologue russe Dmitri Medvedev.
Il s'agit du premier dirigeant russe de haut rang à se rendre en France depuis le voyage du président russe Poutine à Versailles, en banlieue parisienne, fin mai 2017.
De toute évidence, ne voulant pas seulement « relancer la relation dynamique et poursuivre le dialogue stratégique avec la Russie » comme l’a déclaré le président Macron en sa qualité de président du G7, le gouvernement de Paris veut probablement aussi envoyer un message au président Donald Trump selon lequel ce pays entretient toujours de bonnes relations en dehors de son allié américain.
Pour l'instant, il est difficile de savoir si l'avertissement du gouvernement américain concernant l'imposition de taxes sur le vin en France se concrétisera. Nous savons seulement que, d'ici le sommet du G7 en France fin août, les parties disposeront encore de nombreux moyens de pression et de négociation.
Car il est certain que des sujets tels que la taxe mondiale sur les services technologiques ou les décrets fiscaux américains sur une série de produits agricoles européens resteront des sujets brûlants sur la table des négociations. Et la réponse à la question de savoir quel camp sera contraint de faire des concessions ne peut être précise !