Mise en garde contre les complications liées à l'utilisation arbitraire de la médecine orientale pour traiter la varicelle

Les parents ne doivent pas utiliser de remèdes traditionnels pour traiter la varicelle chez les enfants. Photo : TL

C'est la saison de la varicelle. Les hôpitaux ont enregistré de nombreux cas, tant chez les enfants que chez les adultes. Outre la médecine occidentale, beaucoup se tournent vers la médecine orientale pour soigner la varicelle et éviter les cicatrices.

Sur un forum pour enfants, plusieurs mères se sont transmis un remède contre la varicelle à base de feuilles de mûrier, associées à d'autres plantes médicinales orientales comme le souchet rond et la réglisse. Le tout est ensuite bouilli pour obtenir une infusion à boire. D'après ce qui circule sur Internet, il suffit de répéter l'opération pendant deux jours consécutifs pour que les boutons de varicelle disparaissent progressivement.

Concernant ce sujet, le médecin Vu Quoc Trung, de l'Association vietnamienne de médecine orientale, a déclaré que le recours à la médecine orientale pour traiter la varicelle reste possible, mais exige une grande prudence. Les parents ne doivent pas administrer de médicaments à leurs enfants de leur propre initiative, ni utiliser de remèdes par voie orale ; leur utilisation doit impérativement se faire sur prescription ou après consultation d'un médecin spécialisé en médecine orientale.

Selon la médecine traditionnelle, la varicelle est causée par la chaleur et le vent qui pénètrent dans les poumons par la bouche. Dans les cas bénins, la varicelle apparaît de façon sporadique, accompagnée d'une légère fièvre, d'une petite toux, d'un écoulement nasal clair et d'une alimentation normale. Le traitement consiste alors à éliminer la chaleur et le vent. C'est pourquoi beaucoup de gens prétendent encore qu'un simple bain ou une infusion de feuilles de mûrier suffit à guérir la maladie. Or, c'est totalement faux.

En médecine orientale, il existe une recette de décoction contre la varicelle qui utilise des feuilles de mûrier, mais elle doit être associée à de nombreuses autres plantes. Par exemple, cette recette contient les ingrédients suivants : 12 g de feuilles de mûrier, 16 g de feuilles de bambou, 8 g de réglisse, 6 g de menthe, 10 g de racines de roseau, 10 g de chèvrefeuille et 8 g de périlla. Faire bouillir et boire une dose par jour.

De plus, les feuilles de mûrier ne se cueillent pas simplement et ne se font pas bouillir pour obtenir des bienfaits ; elles doivent être soigneusement sélectionnées. Il faut les choisir jeunes, les hacher, les faire sécher à l’ombre, puis les mélanger à d’autres herbes pour préparer une infusion à boire quotidiennement.

Dans les cas les plus graves, lorsque la varicelle s'étend considérablement, devient violet foncé, la zone autour des boutons est rouge foncé, et s'accompagne d'une forte fièvre, d'un visage rouge et de vésicules sur la muqueuse buccale, la préparation doit être complétée par les ingrédients suivants : 8 g de pivoine rouge, 8 g de fruits de gardénia grillés, 16 g de pissenlit, 12 g de kinh nhan, 12 g de te sinh dia et 8 g de forsythia. Faire bouillir la préparation et boire une dose par jour, répartie en trois prises. Boire chaud 30 minutes après les repas.

Le Dr Truong Huu Khanh, chef du service des maladies infectieuses et de neurologie (Hôpital pour enfants n° 1, Hô Chi Minh-Ville), a indiqué que la varicelle est présente toute l'année, avec une incidence souvent plus élevée chez les enfants en hiver et au printemps. La maladie ne présente généralement pas de symptômes graves, hormis les vésicules, mais peut entraîner de sérieuses complications, allant d'une infection cutanée au niveau des vésicules à une septicémie, une encéphalite, voire le décès.

Au cours du processus de traitement, les médecins ont rencontré de nombreux cas d'enfants présentant des complications dues à l'utilisation arbitraire par de nombreux parents de la médecine orientale d'origine inconnue ou à la transmission entre eux d'expériences de traitement par la décoction de feuilles pour la boisson, le bain, en particulier avec une barbe naissante.Selon le Dr Huu Khanh, cette méthode est non scientifique car elle peut facilement provoquer des infections cutanées chez les enfants et aggraver la maladie.

De plus, beaucoup pensent que l'exposition à l'eau ou au vent aggrave la maladie. À l'inverse, certains croient que couvrir les boutons naissants permet une guérison rapide. Tout cela est faux. Une transpiration excessive et une mauvaise hygiène corporelle provoquent des démangeaisons, favorisent l'infection des vésicules et laissent des cicatrices. Chez les enfants, la fièvre peut également augmenter car la chaleur corporelle ne peut s'évacuer.