L'Europe veut échapper au cauchemar de « l'austérité »
Le Premier ministre italien effectue une tournée dans plusieurs pays européens pour faire pression en faveur d'un plan de relance économique régional.
À l'issue de son entretien avec le président français François Hollande, le Premier ministre italien Enrico Letta a déclaré qu'il restait fidèle à l'objectif de réduction de la dette fixé par l'Union européenne pour son pays. Toutefois, selon M. Letta, la détermination à mettre en œuvre les politiques d'austérité doit désormais s'appliquer aux politiques de croissance.
Partageant ce point de vue, le président français François Hollande a déclaré qu'il était désormais temps pour l'Europe de se tourner vers la croissance économique et l'emploi, en particulier pour les jeunes, qui constituent la majorité du chômage record en Europe en raison de la crise de la dette publique de ces dernières années.
Mais à Berlin, en Allemagne, l'appel de Letta, principal créancier de l'UE, a reçu une réponse plus prudente. La chancelière Angela Merkel a déclaré : « Pour nous, en Allemagne, consolidation budgétaire et croissance ne sont pas contradictoires, elles vont de pair. Nous pouvons à la fois renforcer la compétitivité et créer davantage d'emplois. Notre proposition de stabilité budgétaire à moyen terme est actuellement débattue au Bundestag. Nous y soulignons que la lutte contre un chômage record est un enjeu crucial pour l'Europe. Nous voulons nous assurer que, malgré nos investissements, les entreprises puissent opérer librement et être prêtes à créer davantage d'emplois. »
Après l'Allemagne et la France, M. Letta est aujourd'hui à Bruxelles, en Belgique, pour rencontrer les dirigeants européens, les exhortant à mettre en œuvre des politiques de développement économique dans toute la région.
Selon les analystes, la tournée européenne de M. Letta est une initiative de lobbying visant à promouvoir une politique de croissance. Cette proposition, initialement formulée par la France, a été maintes fois écartée, les conditions budgétaires des pays en difficulté ne permettant pas de concilier l'augmentation des dépenses pour stimuler l'économie et le resserrement des finances publiques pour maintenir la dette publique à un niveau sûr. La justification de la promotion de la croissance est claire, mais la question qui se pose est de savoir si les pays européens en difficulté sont prêts à accueillir un vent nouveau.
Selon VOV-DT