La stratégie de défense américaine met en garde contre les « menaces » de la Russie et de la Chine

Le secrétaire à la Défense Jim Mattis serre la main du président Donald Trump à son arrivée au Pentagone, à Arlington, en Virginie, aux États-Unis. Photo : REUTERS

Selon l'agence de presse AFP, ces évaluations ont été faites par M. Mattis alors qu'il faisait des annonces spécifiques sur la vision future du Pentagone dans le document de stratégie de défense.

« Nous sommes confrontés à des menaces croissantes de la part de puissances révisionnistes comme la Chine et la Russie qui cherchent à façonner un monde conforme à leur modèle de gouvernement », a déclaré le secrétaire américain à la Défense.

« Notre armée reste très forte, même si notre avantage concurrentiel a diminué dans tous les domaines de la guerre – air, terre, mer, espace et cybernétique – et continue de diminuer », a ajouté Mattis.

Le président Donald Trump et son administration craignent que l’armée américaine souffre d’années de coupes budgétaires et de divisions des forces, nécessitant un redémarrage complet pour restaurer ses capacités idéales.

Pour les années à venir, la stratégie de défense du Pentagone se concentre sur l’augmentation de la taille de l’armée, l’amélioration de la préparation et de la coopération avec les alliés, tout en continuant à maintenir les opérations militaires dans de nombreuses régions d’Europe, du Moyen-Orient et d’Asie.

Selon le secrétaire américain à la Défense, avec cette stratégie, il espère créer des changements rapides et à grande échelle au sein de l’armée américaine.

« Nous devons utiliser des approches innovantes, des investissements soutenus et une discipline d’exécution pour créer une force conjointe adaptée à notre époque, capable de rivaliser, de dissuader et de gagner dans un environnement de sécurité de plus en plus complexe », a-t-il déclaré.

L'annonce de la stratégie de défense américaine a immédiatement suscité une réaction de la part de la Russie. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a qualifié cette stratégie de « provoquant des conflits ».

S'exprimant lors d'une conférence de presse à l'ONU, M. Lavrov a déclaré : « Il est regrettable qu'au lieu d'un dialogue normal, au lieu d'utiliser les fondements du droit international, les États-Unis tentent de démontrer leur leadership par des stratégies et des positions agressives. »

Danger en mer de l'Est

La nouvelle déclaration de M. Mattis sur sa stratégie de défense s'inscrit dans la continuité de la stratégie de sécurité nationale annoncée par le président américain le mois dernier. Partageant les mêmes vues que le président américain, M. Mattis continue de se concentrer sur le rôle de la Russie et de la Chine dans le contexte sécuritaire mondial.

« La Chine est un concurrent stratégique qui utilise une économie prédatrice pour intimider ses voisins tout en militarisant des éléments de la mer de Chine méridionale », a écrit Mattis.

« La Russie a violé les frontières des pays voisins et a utilisé son droit de veto sur les décisions économiques, diplomatiques et sécuritaires de ses voisins », a déclaré M. Mattis à propos de la Russie, tout en mentionnant la menace à la paix posée par l'Iran et la Corée du Nord.

La Russie et la Chine se sont opposées avec véhémence à la stratégie de sécurité nationale de Trump, Pékin accusant Washington d'avoir une « perspective de guerre froide » et Moscou l'accusant d'être « de nature impérialiste ».

La stratégie de défense de M. Mattis appelle également à une plus grande coopération avec les alliés des États-Unis : « Nous attendons de nos alliés européens qu'ils respectent leur engagement d'augmenter les dépenses de défense et de moderniser leurs armées pour renforcer l'alliance en réponse à nos préoccupations communes en matière de sécurité. »

Le sénateur John McCain, président de la commission des forces armées du Sénat, a salué le contenu de la stratégie récemment publiée par M. Mattis pour prendre « les bonnes décisions ».

« Une ère de compétition entre grandes puissances a émergé, et cette stratégie a donné la priorité à cette réalité », a déclaré McCain.

Mais la stratégie de défense de M. Mattis ne fait aucune mention du changement climatique, un problème qui a été reconnu comme un risque pour la sécurité nationale sous Barack Obama.

M. Trump a déclaré que le changement climatique n’était qu’une rumeur et a décidé de retirer les États-Unis de l’accord historique sur le changement climatique conclu à Paris en 2015.