Guerre à Gaza : facile à démarrer, difficile à terminer
(Baonghean) - La guerre dans la bande de Gaza s'intensifie. Ces deux derniers jours seulement, plus de 200 Palestiniens ont été tués, portant le nombre total de morts dans ce conflit à près de 600, en majorité des civils. Israël continue d'annoncer l'intensification de sa campagne militaire à Gaza. Parallèlement, le secrétaire d'État américain John Kerry et le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon se sont rendus en Égypte pour discuter avec les responsables du pays hôte de la promotion d'un accord de cessez-le-feu. Ces efforts diplomatiques permettront-ils de mettre rapidement fin au conflit israélo-hamas ?
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La guerre s'est intensifiée dans la bande de Gaza, avec des conséquences pour la population. Photo : AP |
Avec plus de 100 morts chaque jour, ces deux derniers jours ont été les plus sanglants depuis le début du conflit israélo-hamas il y a deux semaines. La guerre ne montre aucun signe d'arrêt, le ministre israélien de la Défense, Moshe Yaalon, ayant annoncé l'intensification de la campagne militaire contre les bases clandestines du Hamas. Le Conseil de sécurité des Nations Unies, bien qu'ayant convoqué une session d'urgence pour discuter de la situation dans la bande de Gaza, n'a fait que publier des déclarations de profonde préoccupation et appelé les parties à s'engager rapidement vers un cessez-le-feu. La communauté internationale espère donc que la visite du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, et du secrétaire d'État américain, John Kerry, en Égypte permettra de trouver prochainement une solution de cessez-le-feu à ce conflit qui fait de nombreuses victimes civiles. Cependant, la question se pose de savoir si le conflit actuel prendra fin prochainement, alors que ni le Hamas ni Israël n'ont fait de concessions et que la perspective d'une réconciliation entre Israël et le Hamas est encore très lointaine.
L'un des facteurs clés de la paix à l'heure actuelle est la position du Hamas, qui a récemment rejeté la proposition égyptienne de cessez-le-feu avec Israël et attend une nouvelle proposition des gouvernements du Qatar et de la Turquie. Si le rôle de médiateur de l'Égypte dans le conflit israélo-hamasien est moins efficace qu'en 2012, c'est parce que le gouvernement égyptien actuel a changé. Les Frères musulmans de l'ancien président égyptien Mohammed Morsi entretenaient auparavant des liens étroits avec le groupe militant palestinien Hamas ; il ne sera donc pas difficile pour l'Égypte de « discuter » avec le Hamas.
Entre-temps, le gouvernement actuel du président égyptien El Sissi a classé les Frères musulmans parmi les organisations terroristes et entretient de mauvaises relations avec le Hamas. Ce dernier peut donc difficilement croire que Le Caire défende ses intérêts lors des négociations. Par ailleurs, l'Égypte n'a accordé aucune concession ni aucun avantage au Hamas comme auparavant, de sorte que la proposition de cessez-le-feu du Caire a été rejetée par le Hamas. L'influence actuelle sur la direction politique du Hamas réside dans le Qatar, un pays pro-américain. Le facteur clé d'un cessez-le-feu ne peut donc pas être atteint. Le Hamas se bat pour obtenir un avantage négociable à la table des négociations, malgré la résistance actuelle de la bande de Gaza aux bombes et aux balles israéliennes.
Du côté américain, en classant le Hamas comme organisation terroriste, les États-Unis n'entretiennent aucun lien direct avec cette organisation et doivent donc passer par des intermédiaires comme l'Égypte et le Qatar. Par conséquent, les analystes estiment que ce voyage au Moyen-Orient du secrétaire d'État américain a peu de chances d'aboutir à une avancée significative. Parallèlement, Israël semble démontrer sa détermination à « déraciner » le Hamas en intensifiant sa campagne militaire aérienne et terrestre dans la bande de Gaza, malgré le risque d'être sévèrement condamné par la communauté internationale. Il est important de noter que les États-Unis ne soutiennent pas le Hamas.
Il est donc clair que, si les États-Unis et l'Égypte n'ont pas réussi à s'imposer face au Hamas et que le Conseil de sécurité de l'ONU n'a pas réussi à s'imposer face à Israël et au Hamas, la guerre actuelle à Gaza continuera de faire des victimes parmi la population. Les perspectives sont peu encourageantes, mais la visite simultanée du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, et du secrétaire d'État américain, John Kerry, devrait constituer un catalyseur pour inciter Israël et le Hamas à conclure un cessez-le-feu. Si cette guerre ne peut être stoppée immédiatement, les populations innocentes de la bande de Gaza en subiront à nouveau les conséquences.
Nguyen Cao Bien