La politique russe s'échauffe avec la campagne présidentielle

La campagne présidentielle en Russie s'intensifie, alors que les candidats commencent à introduire des slogans de campagne pour le vote du 18 mars.

Selon les sondages préélectoraux, le président russe sortant Vladimir Poutine a toujours bénéficié d'une cote de popularité élevée et stable, autour de 70 %.

Huit candidats sont en lice pour le Kremlin, dont le président sortant Poutine. La campagne a débuté le 17 février.

Le candidat du parti de l'Union populaire panrusse, Sergueï Babourine, a mis l'accent sur les Russes de souche et privilégié les valeurs familiales. Son slogan de campagne, « Un choix russe pour la Russie », visait à séduire les électeurs soucieux de leur nationalité.

Le candidat à la présidentielle et chef du Parti libéral-démocrate, Vladimir Jirinovski, s'est engagé à garantir les prix à la consommation des « biens essentiels » et à éliminer complètement la pauvreté et le chômage. Parallèlement, la candidate à la présidentielle, Ksenia Sobchak, a également annoncé le 21 février avoir recueilli 150 000 signatures en soutien à ses nouvelles activités politiques clés. Bien que ses attentes pour la prochaine élection présidentielle soient modestes, Mme Sobchak s'est engagée à garantir la réalisation rapide de ses objectifs politiques.

« Je me présente à l'élection présidentielle en sachant pertinemment que mes chances de gagner le 18 mars sont minces. Cependant, nous avons un objectif plus ambitieux : faire entendre notre voix et préparer les élections de 2024 », a souligné Mme Sobchak.

Le président russe Poutine se présente comme candidat indépendant et bénéficie d'un large soutien populaire, même s'il est dans les derniers mois de son mandat. « Un président fort, une Russie forte » est le slogan de sa campagne.

Le 26 février, quatre candidats à la présidentielle russe participeront à un débat en direct sur la radio russe. Le premier débat télévisé aura lieu le 27 février. Tous les candidats, à l'exception du président sortant Poutine, y participeront.

La présidente de la Commission électorale centrale, Ella Pamfilova, a appelé les candidats à mener des campagnes électorales transparentes et équitables : « Je souhaite à tous les candidats du succès et que la campagne électorale soit efficace dans le respect mutuel, le respect des électeurs et pour la plus grande transparence et équité possible. »

Selon les observateurs, rien n'empêche le président sortant Poutine d'être réélu pour un nouveau mandat et la course se limitera aux deuxième et troisième places. Selon les instituts de sondage, le président Poutine bénéficie toujours de la meilleure cote de popularité et maintient un écart important avec les candidats suivants.

Au 1er janvier 2018, on comptait plus de 108,9 millions d'électeurs inscrits en Russie et 1,87 million à l'étranger. La Commission électorale centrale russe travaille en coordination avec le ministère des Affaires étrangères pour éliminer les électeurs « doubles », c'est-à-dire ceux qui résident à l'étranger mais sont inscrits dans le pays. La Russie ouvrira 95 000 bureaux de vote à travers le pays. Parallèlement, les électeurs à l'étranger pourront voter dans 380 bureaux de vote répartis dans 145 pays.

Le ministre russe des Communications et des Médias, Nikolaï Nikiforov, a déclaré que la Russie accordait une attention particulière à la sécurité de l'élection présidentielle. Le gouvernement russe pourrait envisager des mesures de contrôle interdisant aux instances dirigeantes de recruter librement des équipes de cybersécurité externes, ainsi qu'exigeant le strict respect des réglementations relatives à la connexion des sources d'information et des infrastructures importantes aux réseaux informatiques publics, principalement à Internet.