mari fou
(Baonghean) - C'était une nuit d'orage. Elle avait de la fièvre, il courait dans tous les sens pour s'occuper d'elle. À minuit, sachant que la situation n'était pas bonne, malgré la pluie et le vent, il la porta à l'hôpital. Tout en courant, il n'arrêtait pas de l'appeler. Il n'avait pas d'argent, il emprunta de l'argent et n'en avait que pour une journée à l'hôpital. Le lendemain matin, il dut vendre son sang pour lui acheter des médicaments. Les jours où elle était malade, il devait gagner de l'argent d'une main, lui préparer du porridge et des médicaments de l'autre. Pour gagner de l'argent, il devait travailler plus dur, épuisé par les veillées tardives et les levers matinaux, et aussi par la vente de son sang. Le jour où elle se rétablit, il s'effondra.
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Illustration : Hong Toai |
Il est tombé de son vélo sur le chemin du retour parce qu'il avait des vertiges...
Cet accident ne lui coûta pas la vie, mais lui arracha bien des larmes lorsqu'il eut trois ans. Autrement dit, il ne savait rien, aimait rire et pleurer, et ne savait plus à quoi il pensait ! Apprenant qu'il était malade, toute sa famille tenta par tous les moyens de la convaincre de l'abandonner et de revenir vivre avec les siens. N'ayant pas le courage de le laisser seul, elle fut abandonnée par sa famille. N'ayant d'autre choix que de vivre avec lui dans une maison froide.
Tellement désolée pour lui, elle dut vendre le terrain sur lequel ils vivaient pour payer ses soins. Elle courut d'un hôpital à l'autre, mais son état ne s'améliorait toujours pas. N'ayant d'autre choix, elle dut l'envoyer en hôpital psychiatrique. Une semaine plus tard, ses larmes recommencèrent à couler lorsqu'elle le vit debout devant la maison, l'appelant. Même s'il n'avait que trois ans, il se souvenait encore du chemin qu'il avait emprunté pour la retrouver.
Elle était si faible qu’elle l’a serré dans ses bras et a pleuré.
Elle s'est juré qu'elle ne l'emmènerait nulle part.
Elle le serra fort dans ses bras, comme si elle avait peur qu'il disparaisse à nouveau...
Dès lors, partout où elle allait, il la suivait. Il mangeait très bien et était grand et costaud. Vu de dos, il semblait plein d'énergie. Mais ce n'est qu'en lui parlant qu'on comprenait. Chaque matin, il lui portait un panier de poissons pour qu'elle les vende au marché, puis il se promenait. À 11 heures précises, il revenait le lui porter. Il était doux et, dès qu'il voyait quelqu'un faire quelque chose de lourd, il se précipitait pour l'aider. C'est pourquoi tout le monde au marché l'aimait beaucoup. On lui donnait souvent des gâteaux et des fruits, et celui qui était le plus riche lui donnait de l'argent. Il mettait tout dans son sac. Il gardait tout pour elle.
Peu importe les plaisanteries des gens, il souriait et disait oui. Mais si quelqu'un lui disait quelque chose par inadvertance, il était prêt à lui donner un coup de poing. Une fois, il s'est mis en colère et a battu quelqu'un à mort juste parce qu'il l'avait complimentée sur sa beauté. Il n'a arrêté que lorsqu'elle est venue le prendre dans ses bras.
Sur ce marché, personne n'ose rivaliser avec elle pour une place de vente, car chaque fois que quelqu'un se dispute avec elle ou se bat pour des clients, il est toujours là, debout devant elle, tenant un bâton en bois à la main, prêt à les combattre.
Tout le monde avait peur, ils se sont dit pourquoi s'embêter avec une personne folle alors ils ont laissé tomber.
Depuis le jour où il l'avait reniée, son père avait développé une addiction à l'alcool. Il devint de plus en plus dépendant. Puis il mourut. Lorsqu'il apprit la nouvelle, elle pleura. La voyant pleurer, il la serra fort dans ses bras et pleura à son tour. Après avoir pleuré, elle l'emmena dans une boutique d'or pour vendre le collier qu'il lui avait offert à leur mariage. La voyant retirer le collier, il le lui reprit. Il savait qu'elle l'aimait tellement qu'il ne voulait pas qu'elle le vende !
Elle sourit :
« Je le vends à ma mère pour les funérailles de mon père. Quand j'aurai du travail, je t'en achèterai un plus grand et plus beau. » Il finit par lâcher prise et sourit. À partir de ce moment-là, il ne rapporta plus que des gâteaux et des bouteilles d'eau à sa sœur, mais ne lui donna plus jamais d'argent.
Je ne sais pas si c'est parce qu'il ne prend pas ses médicaments ou pour une autre raison, mais ces derniers temps, il souffre d'épilepsie. À chaque crise, il a la bouche pleine d'écume. Après la crise, il se met à frapper et à frapper quiconque se trouve à proximité, mais lorsqu'elle le prend dans ses bras, il retrouve son calme. On lui a conseillé de l'emmener à l'hôpital. Le médecin a dit qu'il était devenu gravement malade mentalement. On l'a placé en isolement. Elle lui a menti en lui disant de le sortir. On l'a mis là. Il n'arrêtait pas de pleurer, de la serrer dans ses bras, et il lui a fallu beaucoup de temps pour le laisser partir.
Des larmes coulaient sur son visage. Elle dut courir aussi vite que possible pour ne pas l'entendre l'appeler.
Chaque mois, elle venait lui rendre visite. Elle ne faisait rien, se contentait de le regarder, pleurait à chaudes larmes, puis rentrait chez elle. Il était pareil : dès qu'il la voyait, il voulait rentrer. À plusieurs reprises, elle a voulu le ramener chez elle, mais n'a pas pu. Puis un jour, l'hôpital a annoncé son décès : lors d'une crise, il s'était cogné la tête contre un mur et était décédé.
Ils ont dit qu'avant de mourir, il n'arrêtait pas de l'appeler.
Elle s'évanouissait encore et encore...
Le jour où elle est allée l'enterrer, l'hôpital lui a donné son sac contenant ses affaires. À l'intérieur se trouvaient toutes ses photos. Sous les vêtements se trouvait une boîte contenant un collier en argent, ainsi qu'un morceau de papier avec son nom griffonné dessus !
Ses larmes coulaient.
Ce jour-là était également le 14 février. Cette année-là, elle venait d'avoir 23 ans.
Nouvelle de Tieu Tu HK