Comment lutter contre le gaspillage sans programme d'action ?
Trop de ministères, de collectivités locales, de sociétés et d'entreprises générales n'ont ni programmes ni rapports, ce qui suscite de nombreuses inquiétudes quant à leur mise en œuvre réelle.
Lors de sa 23e session, la Commission permanente de l'Assemblée nationale, examinant le rapport sur les résultats de la politique d'économie et de lutte contre le gaspillage menée par le gouvernement en 2017, a déclaré que des progrès considérables avaient été réalisés par rapport à 2016. L'application des résolutions du Parti et de l'Assemblée nationale a été menée avec plus de rigueur, grâce à de nombreux efforts déployés dans des domaines tels que la gestion budgétaire, l'acquisition d'équipements et l'exploitation des ressources. Les activités d'inspection, d'examen et d'audit ont été renforcées et de nombreuses infractions ont été constatées et corrigées.
Outre les résultats obtenus, le Comité permanent de l'Assemblée nationale a également souligné la situation de gaspillage et de perte dans la gestion et l'utilisation des biens publics, des finances publiques et des ressources, qui restent inefficaces, et ce gaspillage se manifeste sous différents angles.
Toutefois, le point marquant de la séance de discussion a été la critique formulée par la Commission permanente de l'Assemblée nationale à l'encontre des ministères, des collectivités locales, des entreprises et des sociétés d'État pour leur absence de plans d'action et de rapports sur la mise en œuvre de mesures d'économie et la lutte contre le gaspillage. De nombreux délégués ont qualifié ce problème de « manque de sérieux ».
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| Le Comité permanent de l'Assemblée nationale estime que la sensibilisation de certains secteurs est insuffisante et que certains cas ne sont pas traités avec la diligence et le sérieux requis. |
De nombreuses voix se sont élevées pour exprimer des doutes quant à l'exactitude et au contenu du rapport présenté par le ministre des Finances, Dinh Tien Dung, au nom du Comité permanent de l'Assemblée nationale.
Le rapport gouvernemental étant fondé sur la synthèse et l'analyse de rapports provenant de différentes unités, le manque de données précises peut facilement conduire à des évaluations et des jugements erronés. De plus, il est difficile de cerner précisément les points à améliorer ou les bonnes pratiques à mettre en avant en matière de gestion budgétaire et de lutte contre le gaspillage.
De plus, de nombreuses unités qui ne disposent ni de rapports ni de plans d'action sont considérées comme celles qui gèrent et utilisent de nombreuses ressources minérales et biens publics – des domaines prioritaires qui doivent s'attacher à mettre en œuvre des mesures d'économie et à lutter contre le gaspillage conformément à la loi.
Même le président du Comité des pétitions, Nguyen Thanh Hai, a relevé « deux points particuliers » : un rapport sur la pratique de la frugalité et la lutte contre le gaspillage existe, mais… il ne contient aucune donnée. De plus, une unité a envoyé par erreur un rapport datant de 2016 !
« Se contenter d'affirmer que la gestion de 12 projets fragiles du secteur de l'industrie et du commerce est effectuée selon les principes du marché ne répond pas aux attentes des délégués et des électeurs. Ce problème a été soulevé il y a deux ans ; les électeurs veulent désormais savoir quels progrès ont été accomplis, avec quelle efficacité les projets ont été mis en œuvre et comment les dommages ont été réduits », a déclaré Nguyen Van Giau, président de la commission des affaires étrangères.
Le président de la commission des affaires étrangères, Nguyen Van Giau, s'est interrogé : si le programme n'a pas été publié, le respect des instructions et la mise en œuvre de la loi doivent être sérieusement revus, car avec une telle perception, comment cela sera-t-il mis en œuvre dans la pratique ?
Quant à Tran Van Tuy, chef du comité de travail de la délégation, il a déclaré sans ambages qu'un rapport dépourvu de telles données démontre que la prise de conscience de l'importance de la frugalité et de la lutte contre le gaspillage n'est pas encore profondément ancrée dans la société. Il est impératif de clarifier ce point, car il est facile de faire un rapport, mais si celui-ci est incomplet, comment peut-on espérer une mise en œuvre ?
Le Comité permanent de l'Assemblée nationale a émis des critiques, et le ministre des Finances a également affirmé qu'il ferait rapport le même jour au Premier ministre sur les unités qui ne disposent pas d'un programme de révision des responsabilités de leurs dirigeants.
Grâce à cette franchise, le prochain rapport sera assurément complet, précis et substantiel, à partir duquel des tâches et des solutions seront proposées plus précisément, ainsi qu'une orientation forte afin que le travail de mise en œuvre de la frugalité et de lutte contre le gaspillage puisse progresser.



