Des journalistes internationaux rendent compte de la « zone de mort » de Mossoul

June 21, 2017 17:51

La mort de deux journalistes à Mossoul a une fois de plus suscité des inquiétudes quant à la sécurité des journalistes qui couvrent le champ de bataille le plus chaud du monde.

Quel que soit le danger, mettez-vous en danger

SelonAFP, une mine terrestre a explosé, tuant le journaliste irakien Bakhtiyar Addad, 28 ans, le 19 juin. Peu de temps après, le collègue français d'Addad, Stephan Villeneuve, est également décédé des suites de ses blessures.

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Des soldats irakiens combattent l'EI dans la vieille ville de Mossoul. Photo : Reuters

Les deux journalistes ont été tués alors qu'ils couvraient la bataille entre les forces spéciales irakiennes etESTDans la « zone de la mort » de Mossoul. Cette bataille est particulièrement acharnée lorsque l'EI n'hésite pas à utiliser les quelque 100 000 civils piégés ici comme « boucliers humains ».

Selon Reporters sans frontières (RFS), 28 journalistes ont été tués en Irak depuis 2014. RFS est également une organisation qui rend régulièrement compte des journalistes tués en Irak.

Christophe Deloire, secrétaire général de RSF, a affirmé que « l'Irak est l'un des pays les plus meurtriers pour les journalistes. L'Irak était l'un des trois pays où le nombre de journalistes tués dans l'exercice de leur profession était le plus élevé au monde en 2015 et 2016. »

De plus, couvrir les combats à Mossoul est particulièrement difficile, surtout dans les ruelles étroites de la vieille ville, où se cachent les militants de l'EI. Ziad Al-Ajili, membre de l'Observatoire irakien de la liberté de la presse, a déclaré que neuf journalistes – dont huit Irakiens – ont été tués à Mossoul depuis l'automne dernier.

Etienne Leenhardt, reporter en chef de France Télévisions, a déclaré : «Mossoul« Mossoul est l'endroit le plus dangereux au monde pour les journalistes. Impossible de prédire ce qui va se passer. Des snipers des deux camps se cachent dans les buissons, des drones larguent des explosifs sur leurs véhicules. Mossoul est un labyrinthe de ruelles peuplées. Il est presque impossible d'y voir grand-chose. »

Les journalistes, principales cibles de l'EI

« Mossoul est le dernier bastion de quelques centaines de terroristes de l'EI qui luttent désespérément pour défendre leur bastion », a déclaré Georges Malbrunot, correspondant chevronné du journal français Le Figaro.

Georges Malbrunot a été retenu en otage par des militants islamistes en Irak pendant quatre mois en 2004. Il est depuis retourné en Irak pour couvrir la guerre. « Les militants de l'EI cherchent à infliger un maximum de dégâts aux soldats et aux civils. La vie humaine n'a aucune valeur à leurs yeux », a déclaré Georges Malbrunot.

Partageant ce point de vue, le secrétaire général de RSF, Christophe Deloire, a déclaré que les pertes humaines et matérielles subies par les agences de presse dans leurs reportages sur la guerre en Irak, notamment depuis la prise de Mossoul par l'EI en 2014, sont particulièrement graves et très préoccupantes.

« L'EI veut débarrasser Mossoul des journalistes, ils les ont forcés à quitter la ville », a déclaré M. Deloire, ajoutant que l'EI détient toujours au moins dix journalistes en otage.

Selon Leenhardt de France Télévisions, la plupart des journalistes en reportage à Mossoul sont bénévoles. Ils doivent respecter scrupuleusement toutes les consignes de sécurité personnelle, comme le port du casque et du gilet pare-balles. Ils sont également équipés de dispositifs de localisation permettant de les retrouver en cas d'urgence.

Cependant, selon le journaliste Leenhardt, il y a eu des cas où ils ont dû annuler leurs plans initiaux : « Nous avons envoyé une équipe à Raqqa (Syrie) la semaine dernière, mais nous avons dû la retirer immédiatement parce que nous avons réalisé que nous ne pouvions pas la laisser prendre des risques inutiles. »

Le journaliste Leenhardt a toutefois affirmé que couvrir les combats restait indispensable : « Nous devons rendre compte du sort des civils, des calculs politiques et des conflits moraux dans la guerre. Nous ne pouvons manquer aucune information. »

Selon VOV

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