Des experts commentent le dernier bombardier furtif américain B-21

« Le B-21 est une arme du XXIe siècle à tous égards, dotée d'une furtivité, d'une avionique, de capteurs et d'une propulsion supérieurs. Son architecture ouverte lui permet d'être facilement modernisé, tant au niveau logiciel que matériel. Il est légèrement plus petit que le B-2 Spirit, mais il ne faut pas oublier que la technologie des armements a également progressé depuis la fin des années 1980. Surtout, il est désormais capable de pénétrer les réseaux de déni d'accès et de zone (A2/AD) chinois et russes sans être détecté, afin de déployer des armes plus sophistiquées », a déclaré Malcolm Davis, chercheur principal à l'Institut australien de politique stratégique.

Timothy Heath, expert principal du centre de recherche américain RAND Corporation, a déclaré que le bombardier furtif de 6e génération aura un impact considérable sur la région Asie-Pacifique.

Le bombardier B-21 Raider a été dévoilé en Californie, mais de nombreux détails restent encore inconnus. Photo : Reuters

« Le B-21 offrira aux États-Unis une plus grande flexibilité pour répondre aux imprévus opérationnels en Asie-Pacifique. Par exemple, les États-Unis n'auront plus besoin d'une base près de Taïwan pour envoyer des bombardiers en soutien en cas d'incident près de l'île autonome. Le B-21 pourra effectuer des missions telles que le recueil de renseignements, la reconnaissance et la surveillance, et assurer la coordination avec d'autres aéronefs. Cela fait du B-21 une plateforme flexible et précieuse qui renforcera la dissuasion américaine sur le terrain », a-t-il ajouté.

Cependant, selon l'expert Davis, bien que la Chine ne possède pas d'avions de 6e génération, le pays développerait un nouveau type de bombardier appelé H-20, « similaire au B-2A américain ».

Aucune information n'est disponible concernant le H-20, mais le Pentagone estime son rayon d'action à plus de 8 500 km. « De toute évidence, la Chine suivra de très près le B-21 et pourrait tenter d'intégrer certains de ses principes de conception au H-20, ou du moins à ses versions futures », a ajouté Davis. « La compétition est permanente. »

Heath a déclaré que les missiles chinois pourraient contribuer à réduire l'écart en matière de capacités de frappe, car « la Chine dispose de nombreux missiles à longue portée, tels que le missile balistique à portée intermédiaire DF-26, capables d'effectuer une mission de frappe à longue portée similaire et très difficiles à intercepter ». Cependant, Heath a souligné que malgré les capacités avancées du B-21, un inconvénient majeur subsiste : son coût de production élevé, susceptible de limiter le nombre d'appareils produits.