L'histoire d'un invalide de guerre « Handicapé mais pas inutile »

(Baonghean) - En visitant l'invalide de guerre Dinh Van Canh dans le bloc 3 de la ville de Dien Chau, en le voyant se déplacer avec agilité avec les deux mains sur deux chaises en plastique, puis travailler dur sur une pile d'outils mécaniques pour fabriquer des marches arrière pour des motos modifiées pour les handicapés, nous admirons vraiment la volonté et la détermination extraordinaires de cet invalide de guerre.

Sa vie ressemblait à un conte de fées avec une fin heureuse. Après quatre ans de combats sur le champ de bataille cambodgien, le garde-frontière Dinh Van Canh rentra au Vietnam amputé des jambes au-dessus des cuisses par des mines antipersonnel lors de l'attaque de la dernière base khmère rouge. De l'hôpital 115 de Saïgon, il fut transféré à la 200e unité de convalescence, puis, en 1984, au centre de convalescence Nghe An pour soldats gravement invalides.



Dinh Van Canh, invalide de guerre.

Le tournant de sa vie fut sa rencontre avec sa compatriote Pham Thi Lai, sa compagne actuelle, lors d'une visite et d'une rencontre entre amis. Compatissante et partageant la situation d'un soldat de retour de la guerre, elle accepta de l'épouser, alors qu'il avait 37 ans.

Marié en 1993, ce n'est qu'en 2007 qu'il a eu l'opportunité de quitter le Centre de soins pour invalides de guerre pour vivre avec sa famille dans la région. Quatre enfants sont nés l'un après l'autre, et la charge financière est tombée sur sa femme. Conscient de cela, il a toujours cherché des moyens d'augmenter les revenus de la famille, en effectuant de nombreux petits boulots, allant même jusqu'à vendre du tissu au marché.

Grâce aux connaissances mécaniques acquises pendant son service militaire, notamment sur des pièces comme les amortisseurs, les jantes, les engrenages, etc., il a essayé de trouver un moyen d'assembler une marche arrière pour un véhicule à trois roues destiné aux personnes handicapées. Au bout de cinq mois, il y est enfin parvenu : non seulement il voyageait confortablement, mais il pouvait aussi aider sa femme à transporter des marchandises.

De nombreuses personnes handicapées, à l'intérieur comme à l'extérieur de la province, ont entendu parler de lui et sont venues lui demander de l'aide, notamment des habitants de Thuong Tin (Ha Tay). Il a non seulement modifié des motos à trois roues avec marche arrière, mais il a également fabriqué des fauteuils roulants manuels, des voitures à bascule et des voitures électriques à trois roues fonctionnant à l'électricité et à des manivelles pour les personnes handicapées.

Depuis 1990, il a fabriqué environ 150 véhicules de toutes sortes, « à la fois pour gagner un revenu complémentaire et pour aider des personnes dans des situations similaires à se déplacer, à améliorer leurs conditions de vie, à s'intégrer à la communauté et à devenir utiles ». Il soutient principalement les personnes en difficulté, ne percevant que de l'argent pour les matériaux, et non des salaires. Outre sa carrière de mécanicien, il aide également sa femme à gérer une agence de distribution de bières et de boissons gazeuses ainsi qu'un restaurant, dont le revenu moyen après déduction des frais est d'environ 100 millions de dongs. La propriété actuelle, située sur la route nationale 1A, a été construite par lui et sa femme de toutes pièces, avec détermination, compassion et partage… Incarnant un conte de fées dans la vie réelle, Dinh Van Canh a eu l'honneur de recevoir un certificat de mérite du ministère du Travail, des Invalides et des Affaires sociales, récompensant les bénéficiaires de cette politique qui ont surmonté des difficultés pour obtenir des résultats exceptionnels dans leur travail, leurs études et leur vie professionnelle.

Khanh Ly