Conseiller présidentiel turc : le prince héritier d'Arabie saoudite a le sang d'un journaliste sur les mains
Le conseiller d'Erdogan a souligné que les suspects du meurtre du journaliste avaient des liens étroits avec le prince héritier saoudien.
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane lors d'une conférence sur l'investissement à Riyad le 23 octobre. Photo :AFP |
« Il est honteux que le prince héritier Mohammed ben Salmane soit impliqué dans cette affaire. Au moins cinq membres de l'équipe qui a perpétré le meurtre étaient les bras droits de Salmane. Ils n'auraient pas pu agir sans son consentement », a écrit Ilnur Cevik, conseiller du président turc Recep Tayyip Erdogan, dans un éditorial du journal local Yeni Birlik.
« Même si le président américain Trump sauve Salman, aux yeux du monde, il sera toujours un suspect avec le sang de Khashoggi sur les mains », a écrit Cevik.
Cevik est l’un des nombreux conseillers d’Erdogan et n’est pas un conseiller éminent.ReutersIl s'agit du commentaire le plus direct jamais prononcé par un conseiller d'Erdogan sur le lien entre le prince héritier saoudien et la mort du journaliste.
On ignore si l'article reflète les opinions d'Erdogan. Le président turc s'est adressé au Parlement le 23 octobre, soulignant la nécessité de traduire en justice tous les responsables – des donneurs d'ordre aux exécutants.
Jamal Khashoggi, critique du gouvernement saoudien, a disparu le 2 octobre après être entré au consulat saoudien à Istanbul pour obtenir des documents de mariage. Riyad a d'abord affirmé ignorer où se trouvait Khashoggi, mais a admis plus de deux semaines plus tard qu'il avait été tué au consulat après une violente altercation. Dix-huit personnes ont été arrêtées et cinq hauts fonctionnaires ont été licenciés, dont Saud al-Qahtani, un proche collaborateur du prince héritier.
L'explication de l'Arabie saoudite a été accueillie avec scepticisme et critiques de la part de la Turquie et de l'Occident, le président américain Trump déclarant le 23 octobre qu'il s'agissait de « la pire dissimulation de tous les temps ».