Le Daily Mail indemnise l'épouse du président Trump à hauteur de 2,9 millions de dollars

Le Daily Mail est spécialisé dans les articles sur les célébrités et présente rarement des excuses. Pourtant, récemment, ce journal a non seulement publié des excuses à Melania Trump, mais lui a également versé 2,9 millions de dollars d'indemnisation. Pourquoi ?

L'épouse du président américain Melania Trump - Photo : The Daily Beast

La presse a rapporté le 12 avril que le Daily Mail avait accepté, devant la Cour royale de justice de Londres, de payer 2,9 millions de dollars de dédommagement et de publier des excuses à l'épouse du président américain Donald Trump.

Auparavant, Mme Melania avait intenté une action en justice contre le journal devant les tribunaux de Londres et de New York pour avoir publié un article diffamatoire à son sujet, après qu'un tribunal du Maryland ait refusé d'entendre l'affaire parce qu'il n'avait pas compétence.

Mme Trump a également réclamé 150 millions de dollars de dommages et intérêts, car l’article lui a coûté des contrats potentiels de plusieurs millions de dollars.

En août dernier, le Daily Mail a publié un article l'accusant d'avoir travaillé comme prostituée. L'article a ensuite été retiré.

Dans des excuses publiées le 12 avril, le Daily Mail écrivait : « Le site web et le journal du Daily Mail ont publié un article le 20 août 2016 sur Melania Trump, remettant en question la nature de son activité de mannequin et suggérant si elle fournissait d’autres services que le mannequinat. L’article précisait que Mme Trump et M. Paulo Zampolli, directeur de l’agence de mannequins pour laquelle elle travaillait, niaient ces allégations. »

« Nous reconnaissons que les allégations concernant Mme Trump étaient fausses et avons supprimé l'article. Nous présentons nos excuses à Mme Trump pour la gêne que cette publication a pu lui causer. Dans le cadre de deux procès intentés par Mme Trump contre nous, nous avons accepté de payer des dommages et intérêts et les frais de justice », a déclaré le Daily Mail.

Le journal américain The Daily Beast a commenté qu'il s'agissait d'un incident rare, car le Daily Mail présente rarement des excuses. Ce journal est actuellement l'un des journaux anglophones les plus lus au monde, avec plus de 220 millions de visites mondiales par mois.

Selon une analyse du Daily Beast, il convient de noter que les lois britanniques sur la diffamation permettent aux plaignants de gagner plus facilement qu'aux États-Unis.

Aux États-Unis, la liberté d'expression est protégée par le Premier Amendement, et les critères juridiques de « malveillance réelle » rendent certains cas de diffamation difficiles à prouver. Ces critères n'existent pas au Royaume-Uni.

Le président Donald Trump lui-même le sait. « En Grande-Bretagne, vous avez de bonnes chances de gagner », a-t-il déclaré. « Et des négociations et des excuses seront présentées. Ici, ils n'ont pas à s'excuser. »

Le président américain Donald Trump et son épouse - Photo : Reuters

« La plupart des preuves pertinentes à l’affaire ont été trouvées aux États-Unis ou en Slovénie, où elle est née, donc il n’y a pas de meilleure raison pour elle de porter plainte à Londres que d’avoir plus d’avantages en poursuivant au Royaume-Uni », a déclaré Mark Stephens, un avocat britannique spécialisé dans le droit des médias et de la diffamation.

Il a également déclaré qu’il n’y avait « pratiquement aucune chance » de perdre un procès en diffamation à Londres.

Selon Tuoi Tre