Négociations Iran-P5+1 : trop de lignes rouges
Selon les observateurs, le problème actuel réside dans la manière de concilier les lignes rouges.
Après une séance plénière solennelle le 20 novembre, l'Iran et le groupe P5+1 ont entamé aujourd'hui les discussions sur les détails d'un projet d'accord intérimaire sur le programme nucléaire iranien. Toutes les parties se sont assises à la table des négociations afin de « concilier les lignes rouges » et de parvenir à un compromis.
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| Des étudiants iraniens lors d'une manifestation pour protéger le programme nucléaire du pays devant l'usine d'enrichissement d'uranium de Fordo le 19 novembre (Photo : AFP) |
S'adressant aux journalistes après la séance plénière, Michael Mann, porte-parole de Catherine Ashton, haute représentante de l'UE pour les affaires étrangères, a décrit la réunion comme s'étant déroulée sans heurts. « C'était une séance très positive. Dans l'ensemble, les deux parties étaient déterminées à faire avancer les négociations et à parvenir à un accord cette semaine », a déclaré Mme Ashton.
Le troisième cycle de négociations devrait durer trois jours. Les parties espèrent parvenir à un accord intérimaire historique de six mois qui limiterait le programme nucléaire iranien. En contrepartie, les pays occidentaux allègeraient les sanctions contre ce pays du Moyen-Orient.
Les détails de la proposition n'ont pas été divulgués, mais selon M. Michael Mann, le monde entier sait clairement quels sont les principaux défis, en particulier la question de l'enrichissement de l'uranium, le droit de développer des armes nucléaires que l'Iran a toujours demandé à être reconnu, alors que l'Occident l'a rejeté parce qu'il soupçonne que ce pays essaie de construire une bombe nucléaire.
Les principaux sujets de discussion porteront donc sur l'arrêt de l'enrichissement de l'uranium, ainsi que sur le sort des 186 kg d'uranium enrichi à 20 % de l'Iran et du réacteur à eau lourde d'Arak.
Une source diplomatique occidentale a déclaré que le problème actuel réside dans la manière de concilier les lignes rouges alors que chaque partie fait continuellement des déclarations qui augmentent les tensions autour des négociations.
Le 20 novembre, juste avant la reprise des négociations à Genève, le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a réaffirmé que son pays ne ferait aucune concession sur les questions liées au droit au nucléaire. Dans son discours télévisé, l'ayatollah a également souligné les « lignes rouges » du programme nucléaire iranien, notamment l'enrichissement d'uranium sur le sol iranien et le refus de fermer l'usine souterraine d'enrichissement d'uranium de Fordo.
Le même jour, le président français François Hollande a exhorté l’Iran à fournir « des réponses et non des provocations », tandis que le secrétaire d’État américain John Kerry a rejeté tout accord qui permettrait à l’Iran de gagner du temps et de ne pas répondre aux préoccupations fondamentales de la communauté internationale.
« Les États-Unis n'accepteront pas un accord qui ne soit que temporaire. La question de savoir si l'Iran sera autorisé à enrichir de l'uranium ne sera pas soulevée dans l'accord intérimaire. Cela dépend de négociations, d'un processus. Nous n'en sommes qu'à la première étape pour déterminer si un premier pas peut être franchi », a souligné M. Hollande.
Selon des sources diplomatiques américaines à Genève, afin de rassurer les législateurs radicaux du Congrès qui souhaitent alourdir les sanctions contre l'Iran et apaiser Israël, un allié important dans la région, l'administration américaine ne peut offrir que des concessions « très limitées » à l'Iran. L'assouplissement des sanctions portera principalement sur la levée du blocus des comptes iraniens à l'étranger. De nombreux diplomates occidentaux se montrent également prudents lorsqu'ils évoquent la possibilité de parvenir à un accord avant la fin de la semaine, affirmant que les négociations comportent encore de nombreuses lignes rouges.
Selon VOV
