Soupe aigre rustique au tamarin

April 6, 2014 16:38

(Baonghean) - Poussant silencieusement dans les terres humides au fond du jardin ou le long des fossés et des champs secs, le tamarinier, à la saison des fleurs violettes, est un arbre doux et bienveillant. Par temps chaud, un bol de soupe aux feuilles de tamarinier apaise la chaleur étouffante d'un après-midi d'été. Cet arbre est aussi doux que son nom, mais il évoque la nostalgie d'une époque révolue.

L'arbre, que personne n'avait planté, poussait dans des recoins cachés, offrant discrètement son goût amer au bol de soupe du pays et servant de remède pour sauver les gens. Dans mes souvenirs du passé, à l'arrivée de l'été, sous les goyaviers aux larges feuillages, poussaient de minuscules et luxuriantes lianes de tamarinier. Les feuilles de tamarinier étaient vertes, avec trois pétales en forme de cœur, et les enfants du village les appelaient trèfles. Un matin, le soleil inonda le jardin et les lianes s'épanouirent soudain de fraîches fleurs violettes. Les fleurs à cinq pétales, aussi petites que des boutons, d'abord d'un blanc pâle, se teintèrent progressivement de violet. Sous le feuillage des goyaviers, des fourmis s'agitaient, transportant des feuilles sèches. Puis les fruits du tamarinier germèrent ; les enfants cachèrent une pincée de sel dans leurs paumes, en cueillirent les plus fermes, les trempèrent de sel et les grignotèrent. Les fruits du tamarinier étaient plus acides que les feuilles, et en manger beaucoup les rendit accros. Les lianes de tamarin poussaient et s'étalaient sur le sol, avec des tiges rouge clair et peu poilues. Les feuilles de tamarin avaient de longs pétioles fins et légèrement poilus. Les fleurs poussaient en grappes de 2 ou 3, parfois 4 violettes, parfois jaunes. Les après-midi d'été, alors que nous allions à la recherche de légumes sauvages, nous, les enfants, nous invitions parfois à cueillir des feuilles de tamarin pour les mâcher. Le goût amer des feuilles de tamarin après les avoir mangées laisse un arrière-goût très sucré.

Se souvenant du temps jadis, en mars, lorsque le soleil commençait à sécher et à chauffer, chaque fois qu'elle trouvait un poisson-serpent à rapporter à sa mère, la famille prenait un repas de soupe aigre au tamarin. Une fois le poisson cuit, sa mère le faisait mariner avec des oignons, du piment et des épices… puis le mettait dans une marmite, versait suffisamment d'eau (généralement quelques bols), laissait bouillir jusqu'à ébullition, puis ajoutait des feuilles de tamarin. Il n'y avait que quelques poignées de feuilles de tamarin, mais cela suffisait pour préparer une soupe aigre spéciale. La marmite de soupe était tout juste cuite et versée dans un vieux bol en plastique. Le bouillon était très clair, laissant transparaître chaque morceau de poisson-serpent blanc et lisse, la couleur verte fraîche des feuilles de tamarin, l'arôme des oignons et de la coriandre. La douceur du poisson-serpent mêlée à l'acidité du tamarin donnait à la soupe une saveur indescriptible, à la fois rustique et élégante. La soupe aigre-douce au tamarin n'est pas aussi acide que celle au tamarin ou à la carambole, mais fond délicatement sur la langue. Son arrière-goût caractéristique est loin d'être fade. Cette soupe rustique possède un goût très particulier : la douceur du poisson-serpent, la légère acidité des feuilles de tamarin et le piquant du piment. Chaque bouchée de riz est comme une douce brise du sud. C'est une saveur rustique, profonde et sucrée, typique d'une époque révolue. À défaut de poisson frais, utilisez des crevettes ou des anchois séchés pour préparer une soupe aux feuilles de tamarin, un plat rafraîchissant pour les journées d'été.

Par temps brumeux, le marché regorgeait d'anchois. Maman acheta une botte d'anchois frais, la déchira en deux, en retira les arêtes et les têtes, la lava à l'eau salée pour les faire rétrécir, puis la fit mariner avec des échalotes, du poivre et de la sauce de poisson, puis l'égoutta. La marmite d'eau bouillante bouillonnait et on y versa la botte d'anchois pour la cuisson. Une odeur de poivre et d'oignon mêlée à la chair sucrée des anchois montait à la surface, lui donnant des picotements au nez. Les feuilles de tamarin tendres et délicates cueillies dans le jardin furent lavées et ajoutées à la marmite de soupe dès qu'elle fut retirée du feu. Le repas semblait imprégné des senteurs du jardin et de la mer, autour de la marmite rustique et fraîche de soupe de poisson.

Bien que discrète, l'oseille est aussi un remède qui guérit de nombreuses maladies avec une efficacité inattendue. Je me souviens encore de mon enfance, où j'avais souvent de l'acné. Ma mère allait souvent au jardin chercher des plants d'oseille, les lavait, les écrasait pour en extraire le jus que je buvais, et appliquait la pulpe sur la zone enflée pour accélérer la guérison. L'oseille a un effet froid, c'est pourquoi elle est utilisée avec une grande efficacité pour traiter les affections cutanées telles que les ulcères, les furoncles et les brûlures.

Puis le bon vieux temps est passé, et pendant longtemps personne n'a parlé de la soupe aigre-douce au tamarin. Un jour de mars, par hasard, j'ai aperçu cette humble couleur violette dans le vieux jardin de mon ami, et la nostalgie de cette délicieuse soupe aigre-douce m'a envahi. Mon cœur aspirait à retourner en enfance, au vieux jardin avec ses jolis parasols verts à trois feuilles, ses délicats petits boutons de fleurs violettes mêlés à l'herbe…

Stylo violet

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