Aider les zones montagneuses à sortir durablement de la pauvreté
(Baonghean) - Les districts montagneux du pays, ainsi que celui de Nghe An, sont des zones pauvres. Le potentiel est important, mais de nombreuses lacunes subsistent, de sorte que ce potentiel n'a pas encore généré de richesse ni de revenus.
Lors de plusieurs visites et séances de travail dans certains districts montagneux, le plus haut dirigeant de la province a souligné et reconnu les lacunes. Il y a un manque d'infrastructures (électricité, routes, écoles, gares), un manque d'investissements, un manque d'entrepreneurs, et même un manque de mécanismes et de politiques appropriés… Toutes ces lacunes sont réelles, mais je crains qu'elles ne soient insuffisantes. Il reste quelques lacunes, visibles et invisibles, faciles et difficiles à identifier, mais cruciales pour la réduction de la pauvreté en zone montagneuse, qui n'ont pas été signalées. Et donc, bien sûr, il n'y a pas detrouver des solutions pour combler ces lacunes.
Premièrement, le manque de connaissances économiques nécessaires est évident pour nous tous, héritage de l'histoire. Le niveau économique de la majorité des minorités ethniques vivant dans les montagnes est au stade d'une économie naturelle, autosuffisante. Avec un tel niveau de connaissances économiques, nous aurons au mieux de quoi manger. En cas de sécheresse ou d'inondation, la faim est inévitable. Avec un tel niveau, il est impossible de réveiller le potentiel et il est également difficile d'assimiler tous les investissements, même ceux qui ne sont pas fournis en capital ou en semences.
En fait, certains programmes de soutien aux populations Dan Lai et Khmu de notre province l'ont prouvé. Investir dans la construction de routes dans les communes, l'électrification des foyers, fournir des capitaux, des semences et des animaux… sont nécessaires, mais leur efficacité sera très faible sans investissements simultanés pour améliorer le niveau de vie de la majorité de la population.
Deuxièmement, certaines conditions essentielles font défaut pour aider les districts montagneux à passer d'une production autosuffisante à une production marchande, tout en améliorant le niveau économique des populations. Ces conditions essentielles sont : la planification et l'aménagement des zones de production marchande ; l'organisation de coentreprises pour la production, la transformation et la consommation des produits ; l'organisation des marchés ; des politiques préférentielles spécifiques pour attirer les investissements en montagne. Il est nécessaire d'adopter une conception et une prise de conscience fondamentales selon lesquelles la pauvreté peut être réduite rapidement et durablement en transformant l'économie des districts montagneux d'une économie naturelle autosuffisante en une économie marchande.
Troisièmement, il manque une équipe de cadres clés, au niveau des districts et des communes, dévoués et compétents en économie et en organisation d'une économie de marché et d'une économie de base. À mon avis, c'est là le manque le plus fondamental. Compte tenu de l'enthousiasme et des qualifications actuels des cadres clés des districts montagneux, tant locaux que provinciaux, il est difficile de relancer l'économie de ces régions. J'ajouterais également que la rotation des cadres provinciaux à des postes clés dans les districts montagneux ces dernières années doit être examinée et évaluée objectivement et correctement. Par la suite, si nécessaire, il faudra modifier les concepts, les perceptions, les objectifs et les buts… et enfin, comment faire revenir les cadres provinciaux afin que cela soit bénéfique à court et à long terme pour le district, la province et les tactiques et stratégies.
Dans une certaine mesure, l'envoi de cadres provinciaux au district est totalement inapproprié, contrairement à ce que pratique le gouvernement central depuis longtemps. Pour envoyer des cadres provinciaux à des postes clés au district, il est essentiel qu'ils aient la passion et les qualifications nécessaires pour collaborer avec l'appareil politique du district afin de relancer l'économie. Certains estiment que la province envoie des cadres au district non pas pour le district, mais uniquement pour les cadres. Ce point sera abordé ultérieurement, lors de la discussion sur la politique de rotation des cadres.
Quatrièmement, il manque une orientation appropriée pour les districts montagneux en général et pour chaque district en particulier. La province a déployé de nombreux efforts pour aider les communes et districts montagneux, notamment en assignant des départements et sections provinciaux (par l'intermédiaire du Comité du Parti des agences provinciales) pour aider directement telle ou telle commune, et en assignant des gardes-frontières, des officiers et des commandants de poste aux fonctions de secrétaires adjoints ou de secrétaires du Parti de telle ou telle commune. Le district envoie des fonctionnaires pour aider un ménage A ou B à éliminer la pauvreté, puis à construire tel ou tel modèle (principalement des modèles économiques familiaux). Ces actions sont efficaces, mais seulement au niveau local, au niveau des ménages. Quant à la question de la province, du Comité provincial du Parti, du Comité populaire, des départements et sections provinciaux, concernant les orientations à donner aux districts montagneux et la manière de les orienter… la situation n'est probablement pas très différente de celle des districts de plaine. Un jour, j'ai rencontré un camarade, chef du département de la propagande d'un district montagneux, qui m'a demandé : « À quoi sert la propagande dans notre district et comment ? » Il m'a répondu brièvement : « Nous exécutons tout ce que la province nous confie. » Cela signifie que le département de la propagande du district travaille d'en haut et non à partir de la réalité locale. De par ses spécificités, chaque district montagneux doit disposer d'une direction, d'une direction et d'une organisation adaptées. Le district lui-même ne peut pas le faire ; la province doit l'aider. Cependant, il semble que la province n'ait donné que des instructions générales, comme tous les autres districts. En bref, dans les districts montagneux, la province doit évaluer très précisément ce qui vaut vraiment la peine de sortir de la pauvreté, ce dont ils disposent et ce qui leur manque. Ensuite, aider le district à combler ses lacunes pour qu'il puisse se relever et sortir de la pauvreté par ses propres moyens.
Truong Cong Anh