C'est au tour de la Grande-Bretagne et de la France de défier la Chine en mer de Chine méridionale.
S'exprimant lors du Dialogue de Shangri-La le 3 juin, les ministres de la Défense britannique et français ont annoncé qu'ils enverraient des navires de guerre en mer de Chine méridionale pour défier l'expansion militaire de Pékin.
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Les ambitions manifestes de la Chine en mer de Chine méridionale inquiètent le monde - Photo : Reuters |
Voici un nouveau développement notable lié à la mer de l’Est :La Grande-Bretagne et la France, deux membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU, ont concrétisé leur opposition à Pékin en suivant à l'unanimité les États-Unis dans la conduite de patrouilles de liberté de navigation en mer de Chine orientale.
Selon la ministre française de la Défense, Mme.Florence ParlyUne force opérationnelle française, accompagnée d'hélicoptères et de navires de guerre britanniques, se rendra à Singapour la semaine prochaine, après quoi la flotte se déplacera « vers certaines zones » de la mer de Chine méridionale.
Sans mentionner directement la Chine, Mme Parly a laissé entendre que la flotte entrerait dans des « eaux contestées » en mer de Chine méridionale et pourrait potentiellement se retrouver face à « une force militaire ».
« À un moment donné, une voix sévère s'éleva à la radio et nous demanda de quitter les “eaux souveraines” », a décrit la ministre Parly. « Mais notre commandant répondait calmement qu'il poursuivait sa route, car, selon le droit international, il s'agit d'eaux internationales. »
Mme Parly a souligné que même si la France n'est pas partie au conflit en mer de Chine méridionale, en effectuant des patrouilles régulières « avec ses alliés et amis », elle contribue à un ordre de droit.
"Je crois que nous devrions étendre encore davantage cet effort", a déclaré le ministre français, ajoutant que l'Europe mobilisait un large soutien pour les patrouilles en mer de Chine méridionale, avec des observateurs allemands également présents sur les flottes britannique et française.
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Le bâtiment de commandement et de débarquement Dixmude est le troisième navire de la classe Mistral à se rendre au Vietnam le 1er juin. Capable d'embarquer de nombreux hélicoptères, et à terme même des chasseurs à réaction comme le F-35, le Mistral de la Marine nationale est classé comme porte-hélicoptères. Photo : Duy Linh |
L'ambassadeur de France au Vietnam, Bertrand Lortholary, a souligné qu'en tant que pays doté de la deuxième plus grande zone économique exclusive au monde, garantir la liberté de navigation et d'aviation dans le Pacifique est dans l'intérêt de la France.
S'exprimant sur le pont de commandement du porte-hélicoptères Dixmude, en visite au Vietnam le 1er juin, l'ambassadeur Lortholary a affirmé : « En tant que l'un des cinq pays membres permanents du Conseil de sécurité des Nations Unies, la France a le droit et la responsabilité d'assurer la paix et la stabilité dans les eaux internationales.
Dans le contexte du conflit en cours entre plusieurs parties en mer de Chine méridionale, la présence de deux navires de guerre français au Vietnam cette fois-ci est une indication de la bonne volonté et de l'engagement de la France envers la responsabilité de maintenir la liberté de navigation et d'aviation dans la région.
L’Ambassadeur Lortholary a souligné que l’Europe en général et la France en particulier bénéficiaient de la garantie de flux commerciaux libres et stables dans la région Asie-Pacifique.
De son côté, le secrétaire britannique à la Défense, Gavin Williamson, a annoncé au Forum Shangri-La que trois navires de guerre britanniques seraient envoyés en mer de Chine orientale cette année pour « équilibrer les influences négatives » et maintenir l'ordre juridique à long terme.
« Nous voulons être clairs : tous les pays doivent respecter la loi ou en subir les conséquences », a averti le ministre Williamson.
Présents à Shangri-La, les représentants de Pékin se sont montrés plutôt calmes face aux projets britanniques et français, déclarant que la mer de Chine méridionale « est un lieu libre et ouvert à tous, et qu'il n'y a pas de limites à la liberté de navigation ».
« Mais les violations de la souveraineté de la Chine ne seront pas acceptées » - Lieutenant-général Ha Loi - Vice-président de l'Académie chinoise des sciences militaires et chef de la délégationChineajouter
Un autre, le colonel Zhou Bo, directeur du Centre de coopération en matière de sécurité du ministère chinois de la Défense nationale, a déclaré que la question devrait être de savoir si la Grande-Bretagne et la France ont l'intention d'entrer dans la zone des 12 milles nautiques autour des entités contrôlées par la Chine.
« Les entités chinoises ne sont pas situées sur les voies de navigation internationales normales, donc si elles pénètrent délibérément dans un rayon de 12 milles nautiques, la Chine considérera cette action comme une provocation », a averti M. Zhou.