Marche douce
(Baonghean.vn) - Février est toujours un mois avec moins de jours, comme pour annoncer l'arrivée de mars plus tôt. Et quelque part dans la rue, le fleuriste a déjà attaché quelques bouquets de pamplemousses pour les vendre à ceux qui aiment se remémorer le bon vieux temps.
Février est toujours un mois avec moins de jours, comme pour accélérer l'arrivée de mars. Et quelque part dans la rue, le fleuriste a déjà attaché quelques bouquets de pamplemousses pour les vendre à ceux qui aiment se remémorer le bon vieux temps. Un passant a respiré ce parfum puissant et a chanté doucement : « Le parfum du pamplemousse trouble le cœur… »
La fleur née à la campagne, parfumée dans les cheveux des villageoises, éveille aujourd'hui le cœur des passants. Car quel citadin n'a pas eu en lui un esprit campagnard ? Car quel mois de mars ne donne pas envie au cœur de s'ouvrir à la passion ?
Les fêtes du Têt sont passées, les abricotiers et les pêchers ont enfin fleuri. Les échos des fêtes persistent, mais cette atmosphère animée et pétillante s'estompe peu à peu pour laisser place à la douceur du mois de mars. Telle une jeune fille timide, le mois de mars suscite la nostalgie et le regret, même en le regardant. Une douce nostalgie, vague mais profonde, imprègne le cœur. Une affection chaleureuse se répand à chaque respiration.
On dit que la météo cette année est vraiment étrange. Il y a des journées printanières aussi ensoleillées qu'en été, et d'autres plus froides qu'en hiver. Soudain, il fait chaud et humide, et la mousson est âpre. Mais on reconnaît encore la douceur du mois de mars, même si c'est un mois de mars inhabituel. Dans chaque brise printanière, on retrouve la chaleur et le mélange de multiples parfums : l'odeur de la terre, celle des jeunes bourgeons, celle des plantes qui poussent. Le printemps est vibrant et mûr dans chaque vent, chaque fleur de mars.
On vend des fleurs de pamplemousse dans la rue, mais pour ceux qui sont nés à la campagne, une fleur leur manque soudain. La fleur la plus simple et la plus humble, pourtant celle de l'enfance. La fleur xoan. Sa couleur violette simple, mais pleine de nostalgie. Une simple touche de violet à l'extrémité du bouton, mais si vous regardez l'arbre dans son ensemble, vous ne reconnaîtrez ni la forme du bouton ni celle de la fleur, mais seulement une couleur violette déchirante. Un jour, vous oublierez peut-être beaucoup de choses, mais la couleur xoan persistera toujours, où que vous alliez.
Et le parfum des fleurs de xoan, moins puissant que celui du pamplemousse, mais aussi envoûtant. Cette fleur étrange, douce par sa couleur et son parfum, ne s'oublie pas facilement. Le parfum du xoan est puissant, frais et délicat, mais une fois immergé, vous vous sentirez comme une araignée enlacée dans la toile la plus fine et la plus séduisante du monde. Tout est aussi léger qu'un doux rêve, et vous rêvez que cela reste ainsi pour toujours.
Mars est aussi le mois des cotonniers. On en trouve à plusieurs endroits de la ville de Vinh, rue Quang Trung, rue Truong Van Linh… Chaque mois de mars, la base de l'arbre est rouge vif, les pétales tombés. De nombreux photographes attendent avec impatience le moment où les flammes rouges scintillent sur les branches rugueuses. Chaque année, la floraison des cotonniers est un moment sacré pour les photographes qui se disent « fous de coton ». Après avoir photographié les cotonniers dans les rues, ils se disent de courir le long des champs de la rivière Lam. Les cotonniers centenaires sont en pleine floraison.
Sur le fond gris du ciel et des champs, un grand kapokier au tronc brun foncé et rugueux, parsemé de fleurs rouge flamboyantes, est toujours une image prisée des photographes. Les grandes fleurs de kapokier d'un rouge vif se détachent sur le fond brun foncé des branches. Derrière, le coucher de soleil de mars projette une couleur mystérieuse sur le ciel. Les photos sont prises en continu, mais aucune n'est aussi glorieuse que les clichés naturels originaux.
Marche dans la rue. Les pas commencent à se fondre dans le quotidien, après les soucis du Têt et l'effervescence des fêtes. La bruine rend la rue un peu plus floue, l'air est humide et frais. Dans ces moments-là, il serait agréable de s'asseoir au coin d'une rue et de siroter une tasse de café fraîchement infusé, chaud, amer mais parfumé. Enfilez une robe légère, enroulez un foulard léger autour de votre cou, et vous devenez une fille de mars savourant passionnément ses douces journées. Marchant sur le trottoir encore humide, vous réalisez soudain que mars est non seulement doux, non seulement excitant, mais aussi calme et élégant. Le ciel et la terre sont en harmonie. Vous vous surprenez à en devenir une note subtile mais indispensable.