Mouvement unique
(Baonghean) - Dans le vieux village, rares sont les personnes aussi généreuses que Nu, l'arrière-petite-fille. Elle doit parler à tous ceux qu'elle rencontre. Elle parle fort et longuement, longuement et maladroitement, et elle prend les mauvaises choses pour des bonnes. Du coup, quiconque se confie est considéré comme un « raté » ! Hier après-midi, elle était la neuvième victime de la semaine.
Elle n'arrêtait pas de parler d'un voyage en avion pour rendre visite à sa fille. Les nouveaux voyageurs sont comme ça : ils aiment prendre des photos, regarder par le hublot et raconter des histoires. Heureusement, son histoire n'était pas si terrible. En gros, elle fulminait contre un certain homme dans l'avion.
Il a demandé :
-Ils l'ont agressée sexuellement ?
-Ça siffle !
-La musique est l'âme de la vie !
-Le problème c'est qu'il siffle droit sur moi !
-Torturer les oreilles brillantes de la belle femme ?
-Le problème ne vient pas des oreilles, mais du nez.
-Problème respiratoire?
-L'odeur du poisson pourri !
-Et l'a forcée à « évacuer » ?
-C'est lui qui s'est enfui !
-Les insulter ?
-Pas si inculte que ça !
-Que fait-elle ?
-Sifflez-le en retour !
Génial ! Génial ! Il porta la main à son nez et, à sa surprise, le masque était toujours intact.
Oh, le vieil homme était en admiration devant cette arrière-petite-fille Nu. Cette arrière-petite-fille Nu avait dix ans, dix ans, dix décennies ! Dans la vie, on ne remarque souvent que l'odeur de poisson pourri des autres, mais combien peuvent percevoir l'odeur de poisson pourri en soi ? Cette arrière-petite-fille Nu, dans le quartier du vieil homme, non seulement le savait, non seulement l'admettait, mais en faisait même une arme pour remporter la victoire. Les gens comme elle sont rares, très rares. J'aimerais qu'elle soit… qu'elle soit… !
Crabe des champs