Gardes rouges
Parler du Soviet de Nghệ Tınh, c'est parler de la direction du Parti, de l'alliance ouvrière-paysanne, c'est parler du gouvernement soviétique, de l'image du premier État ouvrier-paysan d'Asie du Sud-Est ; c'est parler de l'organisation des Forces d'autodéfense rouges, de leur rôle de protection du Parti, de protection du gouvernement soviétique, et de maintien de la sécurité et de l'ordre dans les villages où le gouvernement soviétique était établi.
Les locaux et les installations des agences du Parti, les comités exécutifs des communes du ministère de l'Agriculture, les organisations de masse, les réunions et autres structures du Parti sont tous patrouillés, gardés et strictement protégés par les Gardes rouges. Lors des rassemblements et des manifestations, lorsque les cadres prononcent des discours, propagent la révolution et appellent les masses à rejoindre la lutte, les Gardes rouges ont déployé d'importants cordons de sécurité.
Dans les villages sous administration soviétique, les Gardes rouges étaient chargés du maintien de la sécurité et de l'ordre, ainsi que de l'application stricte des règles, de la discipline et des directives de la cellule du Parti, de la commune de Bo Nong (organe gouvernemental primitif) et des organisations de masse. Parallèlement, ils avaient également pour mission de repérer et d'empêcher les espions, les hommes de main et les soldats de mener des attaques ou des actes de sabotage. Des Gardes rouges étaient en poste jour et nuit aux postes de garde et aux miradors situés à l'entrée du village, servant d'yeux et d'oreilles au comité du Parti, au gouvernement et aux villageois. Le signal était donné par le son continu des gongs ou le battement rapide des tambours, permettant ainsi à tous les villageois de s'organiser et de réagir promptement. Pour protéger les manifestations, les Gardes rouges étaient chargés des tâches suivantes : arrêter les éléments réactionnaires, garder et bloquer les routes susceptibles d'être empruntées par l'ennemi, et surveiller les déplacements des fonctionnaires des préfectures, des districts et des postes militaires. Lors des manifestations d'autodéfense rouges avec des armes artisanales primitives (lance, marteau, faucille, bâton...), occupant les chefs-lieux de district, les bureaux, les camps militaires, repoussant les soldats venus réprimer et protéger la lutte des masses, punissant les méchants laquais coloniaux qui devaient des dettes de sang au peuple, à la fois pour empêcher la commission de crimes et pour dissuader et avertir les éléments dangereux, et pour exercer le pouvoir du gouvernement soviétique.
Le 13 septembre 1930, au marché de Con (Thanh Chuong), le Comité provincial du Parti de Nghệ An organisa une cérémonie commémorative en hommage aux martyrs tombés la veille lors du massacre perpétré par les colonialistes français à Thaï Lao (Hương Nguyễn). Plus de 20 000 personnes y assistèrent. Le comité d'organisation mobilisa 1 000 Gardes rouges pour former une garde d'honneur. Ces derniers se tinrent en rangs serrés et solennels devant l'estrade portant l'inscription : « Cérémonie commémorative en l'honneur des soldats morts au combat pour protéger et défendre les droits du peuple opprimé d'An Nam ».
Lors de nombreux autres rassemblements, les Gardes rouges furent mobilisés et utilisés comme gardes d'honneur, symbolisant l'exercice du pouvoir par le gouvernement soviétique. La présence des Gardes rouges dans toutes les activités du gouvernement révolutionnaire durant cette période constitua un encouragement, une force de combativité et un soutien indéfectible pour les masses ouvrières et paysannes dans la lutte inégale contre l'ennemi.
Thai Binh (Synthèse)


