Comment l'opinion publique mondiale a-t-elle réagi lorsque les États-Unis se sont retirés de l'accord sur le nucléaire iranien ?
L'opinion publique mondiale a immédiatement réagi à l'annonce du président américain Trump de son retrait de l'accord nucléaire historique avec l'Iran.
Le président américain Donald Trump a annoncé son retrait de l'accord sur le nucléaire iranien et a rétabli les sanctions contre l'Iran tôt le matin du 9 mai, heure du Vietnam.
La décision unilatérale des États-Unis risque de plonger le Moyen-Orient dans une nouvelle escalade des tensions, alors que l'Iran menace de reprendre son programme nucléaire. L'opinion publique américaine et la communauté internationale ont réagi à cette décision.
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| M. Trump présente un document qu'il a signé, relatif à l'Iran. Photo : NBC News. |
Immédiatement après l'annonce de Donald Trump, l'ancien président américain Barack Obama et son vice-président Joe Biden — qui avaient participé à la signature de l'accord nucléaire avec l'Iran et les cinq autres puissances — ont qualifié cette décision de « grave erreur » qui a nui à la réputation de l'Amérique sur la scène internationale.
Selon l'ancien vice-président américain Joe Biden, les États-Unis seront isolés et les Américains présents dans la région seront en confrontation avec l'Iran. Parallèlement, la communauté internationale, au lieu de condamner l'influence croissante du pays dans la région, se montrera favorable à l'Iran. M. Biden a déclaré qu'un nouvel accord avec l'Iran est illusoire, car la communauté internationale a consacré de nombreuses années de négociations pour parvenir à un tel accord.
De nombreux membres démocrates du Congrès américain ont également exprimé leur déception face à la décision du dirigeant iranien. Ils ont affirmé qu'il serait erroné pour les États-Unis de se retirer de l'accord sans fournir de preuves de violations de celui-ci par l'Iran, et ont déploré l'absence, de la part de Washington, d'un plan détaillé pour le remplacer.
Du côté des alliés des États-Unis en Europe, le Royaume-Uni, la France et l'Allemagne restent déterminés à poursuivre la mise en œuvre de l'accord sur le nucléaire iranien. Sur Twitter, le président français Emmanuel Macron a déclaré : « Les pays européens coopéreront collectivement dans un cadre plus large afin de contrôler les activités nucléaires de l'Iran, la période post-2025, son programme de missiles balistiques et la stabilité au Moyen-Orient, notamment en Syrie et au Yémen. »
L'Union européenne (UE) a exprimé sa déception face à la politique unilatérale des États-Unis et a affirmé que, tant que l'Iran respecterait l'accord, elle y resterait partie prenante. C'était également la position du secrétaire général de l'ONU, António Guterres, exprimée immédiatement après la déclaration du président américain.
« Le Secrétaire général a toujours affirmé que l’accord sur le nucléaire iranien représente une avancée majeure en matière de non-prolifération nucléaire et de diplomatie. Il a instauré la paix régionale et internationale. Il est essentiel que toutes les préoccupations relatives à la mise en œuvre de cet accord soient prises en compte dans le cadre de ses dispositions. Les questions qui ne sont pas directement liées à l’accord sur le nucléaire iranien doivent être traitées sans compromettre sa préservation et sa mise en œuvre », a déclaré Stéphane Dujarric, porte-parole du Secrétaire général.
Les alliés asiatiques des États-Unis, tels que le Japon et l'Australie, ont réagi pour la première fois. Le ministre japonais des Affaires étrangères, Taro Kono, a affirmé qu'il poursuivrait le dialogue avec les parties concernées afin de préserver l'accord et suivrait de près les conséquences de la dernière décision de l'administration américaine. De son côté, le Premier ministre australien, Malcolm Turnbull, a exprimé ses regrets quant à la décision annoncée des États-Unis et a appelé les autres signataires de l'accord à respecter leurs engagements.
« Nous regrettons la décision américaine, même si cette possibilité avait été évoquée il y a longtemps par le président Donald Trump. Nous exhortons toutes les parties à continuer de respecter l’accord et nous ferons tout notre possible pour le soutenir », a déclaré M. Turnbull.
Le ministère russe des Affaires étrangères a également publié une déclaration ferme condamnant la décision unilatérale du président américain. Il a affirmé que l'accord sur le nucléaire iranien est un accord multilatéral, approuvé par le Conseil de sécurité des Nations Unies dans sa résolution 2231 en 2015. Le plan d'action mis en œuvre dans le cadre de cet accord est une réussite de la communauté internationale tout entière, contribuant au renforcement de la sécurité et de la paix régionales et internationales, ainsi qu'au maintien du régime de non-prolifération nucléaire.
La Russie estime que les États-Unis ont une fois de plus agi à l'encontre de l'avis de la majorité des pays du monde. Par opportunisme et étroitesse d'esprit, Washington a violé les normes du droit international. Le ministère russe des Affaires étrangères est désormais ouvert à la coopération avec les parties à l'accord sur le nucléaire iranien et continuera de développer activement les relations bilatérales et le dialogue politique avec ce pays du Moyen-Orient.
Au Moyen-Orient, la Syrie, alliée de l'Iran, a également réagi à cet incident. Le ministère syrien des Affaires étrangères a déclaré que la décision du président Donald Trump était un acte susceptible d'accroître les tensions dans la région.
Parmi les rares pays ayant soutenu la décision américaine, deux alliés de Washington et rivaux de Téhéran au Moyen-Orient, Israël et l'Arabie saoudite, ont immédiatement réagi. L'Arabie saoudite a annoncé sa volonté de collaborer avec les États-Unis et la communauté internationale pour contrer les programmes nucléaire et balistique iraniens, ainsi que l'influence de l'Iran dans la région. Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a qualifié la décision américaine de se retirer de l'accord sur le nucléaire iranien d'étape « historique » pour empêcher l'Iran de se doter de l'arme nucléaire.
Malgré les efforts des alliés européens pour maintenir le cap, les États-Unis ont pris une décision finale, relançant le dossier nucléaire iranien, le pays du Moyen-Orient ayant averti qu'il pourrait reprendre son programme nucléaire en cas de sanctions. Les autres signataires, à l'exception des États-Unis, se sont jusqu'à présent engagés à respecter l'accord nucléaire aussi longtemps que possible.



