L'Allemagne dénonce le danger du cyberespionnage chinois
L'agence de renseignement allemande a averti que la Chine utilisait les médias sociaux pour exploiter illégalement les informations des responsables et des citoyens allemands, et se dit sceptique quant à la volonté de la Chine d'interférer dans la politique allemande.
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Illustration : SLC |
Le Service fédéral de renseignement intérieur allemand (BfV) a publié le 10 décembre une liste de faux comptes de réseaux sociaux, qui auraient été créés par les agences de renseignement chinoises pour collecter des informations sur des responsables et des hommes politiques allemands.
Le rapport a averti ces personnes du risque de perdre des informations importantes et précieuses via les réseaux sociaux.
« Les services de renseignement chinois semblent être très actifs sur les réseaux sociaux tels que LinkedIn et tentent de rechercher des renseignements par ce biais, notamment en collectant des données sur les habitudes, les intérêts et les tendances politiques des utilisateurs », indique le rapport.
Au cours de cette étude de neuf mois, le BfV estime que plus de 10 000 Allemands auraient été contactés et ciblés par les services de renseignement chinois, se faisant passer pour des consultants, des recruteurs ou des chercheurs, principalement via le réseau social LinkedIn. Le BfV précise que ce nombre pourrait augmenter.
Les comptes mentionnés dans le rapport du BfV ont tous en commun l'utilisation de titres « grandioses » et de photos illustrant le style de vie extravagant et luxueux des imitateurs. Cependant, les informations fournies par les personnes concernées sont inexactes. Par exemple, le compte de Laeticia Chen, qui prétend être la directrice du Centre chinois de politique et d'économie internationales, utilise des photos de marques de mode comme photo de profil.
L'étude a révélé que certains Allemands entretenaient même des liens avec des « hommes politiques et diplomates de haut rang » de plusieurs pays européens. C'est totalement faux et le BfV a mis en garde les Allemands contre toute suspicion de connexion sur les réseaux sociaux.
L'avertissement de l'Allemagne continue de susciter l'inquiétude des services de renseignement américains et occidentaux quant aux projets de collecte d'informations de la Chine. Les États-Unis ont déjà exprimé leur inquiétude face aux soupçons selon lesquels la Chine recruterait des citoyens américains pour servir d'espions.
Selon Dan Tri