Les recherches sur la pilule contraceptive masculine ont été interrompues en raison d'effets secondaires

L’injection contraceptive masculine a été associée à la dépression, aux sautes d’humeur et à une augmentation de la libido.

Une injection contraceptive masculine ne sera pas commercialisée de sitôt, même si elle est efficace. Le Journal of Clinical Endocrinology & Metabolism rapporte qu'elle présente de nombreux effets secondaires similaires à ceux de la pilule contraceptive féminine.

Photo : newschannel5.com.

Selon US News, entre 2008 et 2012, dans le cadre d'une étude financée par les Nations Unies, 320 hommes âgés de 18 à 45 ans ont reçu des injections de 1 000 mg de testostérone et de 200 mg d'énanthate de noréthistérone, également appelé progestatif. Ces injections ont été administrées pendant 24 semaines consécutives afin d'empêcher le corps de produire sa propre testostérone et de limiter le nombre de spermatozoïdes. Par la suite, ils ont eu des rapports sexuels normaux en moyenne deux fois par semaine, en utilisant une combinaison de méthodes contraceptives non hormonales.

Fin 2011, 266 volontaires avaient terminé 24 semaines d'injections et quatre avaient mis leur partenaire enceinte. L'efficacité du contraceptif injectable masculin était ainsi estimée à environ 96 %. Cependant, les auteurs ont décidé d'interrompre prématurément le projet « pour des raisons de sécurité ».

« Les risques dépassent les bénéfices potentiels », a constaté le rapport publié dans le Journal of Clinical Endocrinology & Metabolism. Au total, 1 491 effets indésirables ont été signalés chez les volontaires, notamment des douleurs au point d'injection, des douleurs musculaires, une augmentation de la libido, de l'acné, des sautes d'humeur et une dépression.

De plus, après 52 semaines d'arrêt des injections, huit volontaires n'ont pas retrouvé leur fertilité, malgré un temps de récupération moyen de 26 semaines. En poursuivant le suivi de ces personnes, les scientifiques ont découvert que le nombre de spermatozoïdes ne revenait à la normale qu'après une très longue période. Un cas n'a pas encore complètement récupéré à ce jour.

Certains scientifiques ont déploré l'interruption de l'étude, les effets secondaires étant très similaires à ceux ressentis par les femmes sous contraception hormonale. « 20 à 30 % des femmes prenant la pilule sont suffisamment déprimées pour nécessiter une intervention, et l'étude a été interrompue car 3 % des hommes sont tombés malades », a déclaré à CNN Elisabeth Lloyd, professeure de biologie à l'Université de l'Indiana. Il est à noter que près de 39 % des effets secondaires n'étaient pas liés à l'injectable.

L'urologue Seth Cohen du centre médical Langone de l'université de New York a exprimé son inquiétude concernant les méthodes de contraception hormonales, mais espère que les experts continueront à travailler pour trouver un médicament sûr pour les hommes et les femmes.

Selon VNE