Duterte : « J'avais l'habitude de tuer des criminels pour donner l'exemple à la police »
Le président philippin Rodrigo Duterte a déclaré qu'il avait lui-même tué plusieurs criminels lorsqu'il était maire de Davao pour donner l'exemple à la police.
Lors d'un événement organisé en début de semaine, M. Duterte a rencontré des hommes d'affaires et évoqué sa campagne controversée contre la drogue. Après avoir évoqué les efforts de la police, M. Duterte a indiqué avoir mené une campagne similaire à Davao, dont il a été maire pendant plus de 20 ans.
« À Davao, j'ai personnellement fait cela à plusieurs reprises (tuer des criminels). C'était une façon de leur montrer que si j'y parviens, pourquoi pas eux », a déclaré le président Duterte, cité par l'AFP.
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M. Duterte a lancé une répression brutale contre la criminalité à Davao avant de l'étendre à l'ensemble du pays lorsqu'il est devenu président. Photo : SCMP. |
« Ces années-là, je sillonnais Davao en voiture, patrouillant les routes pour repérer les problèmes. Je voulais absolument trouver des bagarres pour mettre quelques gars KO », a déclaré Duterte.
Le président Duterte a également rejeté les critiques formulées à l'encontre de sa campagne par des groupes de défense des droits de l'homme et même par le président américain Barack Obama. « Si l'on pense que je vais arrêter la campagne par peur de ces groupes ou de personnes comme Obama, je répondrai que je n'en ai jamais eu l'intention. »
En décembre 2016, près de 6 000 personnes avaient été tuées dans le cadre de la brutale campagne antidrogue menée dans le pays, dont beaucoup avaient été abattues par des justiciers, d’autres par des gangs rivaux.
Outre les morts dans les rues, plus de 35 000 personnes ont été arrêtées. Quelque 727 600 consommateurs de drogue et 56 500 trafiquants présumés se sont rendus, provoquant une surpopulation carcérale.
Pour éviter que les Philippines ne deviennent un « pays de la drogue », après son entrée en fonction le 30 juin, le président Duterte a lancé une guerre contre la drogue. Il a ordonné à la police et appelé la population à s'unir pour éliminer ceux qui trafiquaient et consommaient cette « substance blanche ».
Cette campagne a été fermement condamnée par l'Union européenne (UE), les Nations Unies, l'administration Obama et de nombreux autres responsables politiques internationaux. Le président américain a averti les Philippines que les exécutions extrajudiciaires constituaient une violation des droits de l'homme.
Selon Zing