L'UE divisée sur la coopération avec le monde musulman contre le terrorisme

January 20, 2015 17:27

Malgré l'affirmation de leur volonté de coopérer avec le monde musulman pour lutter contre le terrorisme, les ministres des Affaires étrangères des 28 pays de l'UE n'ont pas encore trouvé d'accord sur les modalités d'application.

Cependant, les analystes internationaux s’accordent à dire qu’il s’agit d’un choix risqué pour les Européens à un moment où les relations entre l’Occident et le monde islamique ne sont pas très apaisées.

La lutte contre le terrorisme international n’a jamais été facile, voire de plus en plus complexe et difficile, surtout lorsque la violence terroriste, qui a dépassé le contrôle de l’Europe, a atteint les frontières de ces pays.

 Ngoại trưởng Pháp Fabious (trái) cùng người đồng cấp Anh Hammond (giữa) bàn thảo với Cao ủy EU Mogherini về cách thức hợp tác với thế giới Hồi giáo chống khủng bố (Ảnh Reuters)
Le ministre français des Affaires étrangères Fabious (à gauche) et son homologue britannique Hammond (au centre) ont discuté avec la Haute-Commissaire de l'UE Mogherini de la manière de coopérer avec le monde musulman contre le terrorisme (Photo : Reuters)

Dix jours après les attentats sanglants de Paris, le ministre français des Affaires étrangères et les 27 autres États membres de l'Union européenne ont repris, le 19 janvier, les discussions pour trouver la manière la plus efficace de lutter contre le terrorisme.

La réponse apportée par les Européens est la coopération avec le monde musulman, une option qui, selon eux, peut vaincre le terrorisme à la racine.

Contrairement à la réunion des ministres de l'Intérieur de l'UE de la semaine dernière, cette réunion des ministres des Affaires étrangères n'a pas proposé de mesures spécifiques pour lutter contre la menace terroriste ou pour rassurer l'opinion publique.

Le point culminant de cette réunion a été la décision de l'Union européenne de réunir des gouvernements souvent perçus comme instables et pouvant être perçus comme ayant des positions différentes dans la lutte contre le terrorisme, comme la Turquie, l'Égypte, le Yémen, l'Algérie et les États du Golfe.

Selon la Haute Représentante de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Federica Mogherini, les attaques terroristes visent particulièrement les communautés musulmanes à travers le monde. La communauté internationale doit donc s'unir sur un front pour lutter contre cette menace commune.

« Ce dont nous avons besoin, c'est d'une coalition, d'un dialogue et d'une coopération, car nous sommes confrontés à la même menace, et je pense que c'est ce que nous devons promouvoir. Non seulement la coopération entre l'Union européenne et les pays arabes, mais aussi la coopération entre l'Union européenne et les communautés musulmanes et avec toutes les communautés minoritaires de l'Union européenne, ainsi qu'une coopération entre les pays de la région », a déclaré Mme Mogherini.

Mais la question est désormais de savoir quelle alliance et par quels moyens est la plus appropriée, compte tenu de la grande différence, voire du conflit, entre les positions et les idéologies de l’Europe et du monde islamique.

Les événements récents en France le démontrent clairement : suite à l’indignation suscitée par l’attaque terroriste contre la rédaction du magazine satirique Charlie Hebdo, les communautés musulmanes du monde entier, du Niger à la Palestine et à l’Iran, sont descendues dans la rue pour protester contre la France, principalement parce que le gouvernement de ce pays a permis au magazine Charlie Hebdo de continuer à publier des photos satiriques du prophète musulman Mahomet.

Non seulement jusqu’à cet événement, mais depuis longtemps, un « Front de rejet occidental » existe au Moyen-Orient et depuis le début de l’année 2011, les événements qui se déroulent dans les pays arabes semblent avoir ajouté de l’huile sur le feu des tensions entre l’Occident et le monde musulman.

Cependant, la première réunion des ministres des Affaires étrangères de l'UE depuis l'attaque contre les bureaux du magazine Charlie Hebdo n'a pas réussi à apporter de réponse convaincante, hormis un haut niveau de consensus sur deux questions : la nomination d'un expert en contre-terrorisme dans 12 ambassades de l'UE dans des pays "sensibles" et un plan de contre-attaque en arabe sur Internet pour contrer la propagande extrémiste.

Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a quitté Bruxelles sans faire de déclaration. Le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, a éludé la question, tandis que le ministre britannique des Affaires étrangères, Philip Hammond, s'est engagé à faire tout le nécessaire pour garantir la sécurité de l'Europe.

« Nous sommes déterminés à faire tout le nécessaire pour garantir une Europe à l'abri de la menace terroriste. Nous continuerons de débattre des défis posés par l'islamisme radical et d'y apporter des réponses », a déclaré M. Hammond.

Les réponses concrètes à la menace terroriste et les contre-mesures devront attendre la réunion des ministres de l’Intérieur de l’UE le 29 janvier, puis le sommet de l’UE le 12 février.

Toutes les options sont sur la table, comme l’échange systématique d’informations entre les forces de police et de renseignement, le contrôle effectif des espaces frontaliers de Schengen, la lutte intensifiée contre le trafic d’armes de guerre, le démantèlement des réseaux de recrutement de militants, le blanchiment d’argent ou la censure des contenus Internet.

Il s'agit de mesures visant à promouvoir la coopération entre les pays membres de l'UE et c'est peut-être ce dont les Européens ont le plus besoin en ce moment, car « chaud à l'intérieur, paisible à l'extérieur ».

Selon VOV.VN

Journal Nghe An en vedette

Dernier

x
L'UE divisée sur la coopération avec le monde musulman contre le terrorisme
ALIMENTÉ PARUNCMS- UN PRODUIT DENEKO