L'UE organise un sommet extraordinaire alors que des tensions internes commencent

L'UE risque une division interne. Photo : Consilium EU

L'UE organise un sommet extraordinaire alors que des tensions internes éclatent au sujet de la guerre en Ukraine

Les dirigeants de l'Union européenne ont tenu un sommet spécial de deux jours à Bruxelles le 30 mai pour discuter de la guerre en Ukraine, des questions d'énergie et de défense, alors que l'unité du bloc sur la manière de répondre à la guerre en Ukraine montre de plus en plus de signes de fissures.

Dans la lettre d'invitation envoyée aux chefs d'État des 27 États membres de l'Union européenne, le président du Conseil européen, M. Charles Michel, a annoncé que lors du sommet spécial de deux jours à Bruxelles, les dirigeants européens discuteront de quatre sujets importants, dont : la guerre en Ukraine, la politique de défense, la politique énergétique et la sécurité alimentaire.

Parmi ceux-ci, les développements de la guerre en Ukraine ainsi que les politiques de l'Europe envers la Russie et l'Ukraine seront les questions centrales, occupant la majeure partie du temps de discussion, en particulier le sixième paquet de sanctions que l'Union européenne envisage d'imposer à la Russie.

À l'heure actuelle, après près d'un mois de préparation et de discussions, les pays de l'UE ne sont pas encore parvenus à un consensus sur la mesure la plus forte de ce train de sanctions, à savoir un embargo total sur le pétrole russe. Dans son dernier projet révisé, daté du 27 mai, la Commission européenne a proposé un scénario qui permettrait aux pays de continuer à importer du pétrole russe par oléoducs, mais interdirait les importations par voie maritime.

Il s'agit d'une proposition présentée par la France pour surmonter les objections de la Hongrie, pays enclavé de l'UE dont 65 % des importations pétrolières proviennent de Russie via l'oléoduc Droujba. Cependant, si l'UE adopte ce projet, d'autres pays pourraient s'y opposer, estimant que la Hongrie bénéficie d'un traitement plus favorable.

S'exprimant à la Foire de Hanovre le 29 mai, le ministre allemand de l'Economie, Robert Habeck, a estimé que la solidarité dont l'Union européenne a fait preuve au début de la guerre en Ukraine commençait à faiblir.

La semaine dernière, le président du Conseil européen, Charles Michel, a également admis que maintenir la solidarité entre les pays européens n’était pas facile.

« Nous nous efforçons de travailler de manière créative et constructive pour élaborer des projets et des propositions visant à défendre l'unité européenne. Ce n'est pas facile, c'est très difficile, mais nous ne baissons pas les bras. Nous avons beaucoup discuté et j'espère sincèrement que nous pourrons à nouveau démontrer cette unité. Ce sommet extraordinaire des 30 et 31 mai sera un moment crucial pour le démontrer », a déclaré le président du Conseil européen.

Outre l'accord sur l'embargo pétrolier russe, les dirigeants européens devront également discuter, lors de ce sommet extraordinaire, des mesures de soutien financier, militaire et humanitaire à l'Ukraine. Les pays de l'UE devront ensuite discuter de nouvelles priorités en matière de politique de défense, d'augmentation des investissements dans les équipements de défense et de réduction de l'écart de dépenses militaires entre les pays membres.

En matière d’énergie, les dirigeants européens discuteront du plan « RePowerEU », qui vise à réduire la dépendance de l’UE aux approvisionnements en pétrole, gaz et charbon russes.

Enfin, la question de la sécurité alimentaire sera également évoquée, dans le contexte de la guerre en Ukraine, qui entraîne une pénurie de blé, d'engrais et de semences et menace de plonger certaines régions du monde, comme l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient, dans la famine. L'Europe craint qu'une famine en Afrique du Nord ne l'expose à de nouvelles vagues de réfugiés.