Le riz « circule » illégalement vers la Chine

Les exportations de riz du Vietnam ont diminué de 13% en volume et de 17% en valeur au cours des 9 premiers mois (atteignant seulement 5,2 millions de tonnes pour une valeur de plus de 2,3 milliards de dollars) par rapport à la même période en 2012. On s'attend à ce que le chiffre d'affaires des exportations de riz en 2013 soit difficile à atteindre car l'offre mondiale de riz est excédentaire et une grande quantité de riz national est massivement exportée vers la Chine.

Le Vietnam manque de riz pour l’exportation en raison d’exportations massives non officielles vers la Chine.

M. Truong Thanh Phong, président de l'Association vietnamienne de l'alimentation (VFA), a déclaré que le chiffre d'affaires des exportations de riz prévu pour 2013 atteindrait environ 7,5 millions de tonnes, mais qu'en réalité, il sera difficile d'atteindre ce chiffre. Bien que le chiffre d'affaires de ce produit ait considérablement diminué par rapport à l'objectif depuis le début de l'année, le Vietnam n'a toujours pas exporté de riz ces derniers mois. La raison en est que le volume de riz exporté vers la Chine par des canaux non officiels via les provinces frontalières du nord est trop important.

Selon des statistiques incomplètes de la VFA, depuis le début de l'année, la quantité de riz exportée vers le marché chinois par des voies non officielles s'élève à environ 1 200 000 tonnes. Actuellement, les exportations de riz aux postes-frontières nord, notamment à celui de la province de Lao Cai, sont très actives.

L'enquête de la VFA montre également que, si début octobre, la quantité de riz exportée vers la Chine aux postes-frontières des provinces du nord n'était que d'environ 5 000 tonnes par jour, elle atteint actuellement 8 000 à 10 000 tonnes par jour. Au poste-frontière de Lao Cai, une trentaine d'entreprises, sans licence d'exportation, collectent néanmoins du riz pour l'exportation. Le prix du riz à l'exportation aux postes-frontières est d'environ 9 000 VND/kg et ne requiert pas de normes de qualité élevées.

« Actuellement, certaines entreprises du Nord se rendent au Sud et demandent à des entreprises ayant des contacts dans l'exportation de riz d'exporter en consignation. Toutes les procédures relatives aux marchandises sont gérées par l'expéditeur ; le destinataire n'a qu'à signer le contrat d'exportation. Cela conduira à une situation où, bien que le contrat soit enregistré auprès de l'association, il n'existera aucune statistique sur le volume des exportations. Si cette situation perdure, le remboursement des taxes dans l'industrie alimentaire sera aussi chaotique que celui du café », s'inquiète M. Phong.

Pour limiter cette situation, M. Phong a déclaré que le ministère de l'Industrie et du Commerce devrait demander aux provinces frontalières du nord d'exiger des entreprises exportatrices qu'elles s'enregistrent auprès du service local de l'Industrie et du Commerce afin d'éviter les fausses exportations à des fins de règlement fiscal. Parallèlement, la VFA a également conseillé aux entreprises du sud de ne pas signer de contrats de consignation à l'exportation, car cela porterait atteinte à la réputation des entreprises exportatrices légitimes.

Selon baocongthuong-PH