Chute des prix mondiaux du pétrole et impact sur l'économie mondiale

November 6, 2014 10:42

(Baonghean.vn) - Les prix du pétrole brut aux États-Unis et sur les marchés mondiaux ont continué de chuter ces derniers jours, atteignant un niveau historiquement bas depuis 2012. Quelle est la raison d'une telle chute et quel sera l'impact de la dévaluation de cet « or noir » sur l'économie mondiale ?

Les données du New York Mercantile Exchange ont montré qu'à la fin du 3 novembre, le prix du pétrole brut pour livraison en décembre avait chuté de 1,98 dollar pour s'établir à 78,56 dollars le baril. Il s'agit du plus bas niveau de ce carburant depuis mi-2012. Le Brent a également perdu 1,38 dollar pour s'établir à 84,28 dollars. Ainsi, rien qu'en octobre, les prix du pétrole brut ont chuté de 12 %, soit la plus forte baisse mensuelle depuis mai 2012. Depuis le début de l'année, les prix du pétrole ont chuté de 20 %. De nombreux facteurs ont entraîné la chute du prix de l'« or noir ». Tout d'abord, des facteurs provenant des économies américaine et chinoise. Le dollar américain a connu une hausse continue la semaine dernière, atteignant même son plus haut niveau en sept ans face au yen japonais et son plus haut niveau en deux ans face à l'euro. Auparavant, lorsque le dollar se dépréciait, les prix du pétrole augmentaient. Aujourd'hui, lorsque le dollar s'apprécie, les prix du pétrole baissent. L’histoire mondiale de l’énergie montre également que chaque fois que le dollar augmente, les prix du pétrole brut diminuent.

Par ailleurs, l'annonce par la Chine que la capacité de production des usines de la deuxième économie mondiale était tombée en octobre à son plus bas niveau en cinq mois en raison de la baisse des commandes et de la hausse des taux d'intérêt a également contribué à la baisse des prix du pétrole. Les investisseurs craignent que l'économie chinoise perde de son élan et que la croissance du PIB de cette année ait du mal à atteindre l'objectif de 7,5 %.

Un autre facteur est que la demande a tendance à diminuer tandis que l'offre augmente, car des pays exportateurs de pétrole instables comme la Libye, l'Irak, le Soudan du Sud et le Nigéria ont créé la surprise en maintenant leur production pétrolière même lorsque la situation intérieure est instable ou qu'il y a un excédent de pétrole alors que la demande est faible. En Irak, malgré l'instabilité causée par la lutte contre l'État islamique (EI), les exportations de pétrole de la région sud sont sur le point d'atteindre un niveau record en octobre, avec 2,55 millions de barils par jour (le record était de 2,58 millions de barils par jour). De même, la Libye, pays d'Afrique du Nord toujours en proie à des troubles, notamment depuis le renversement du dictateur Mouammar Kadhafi, a également relancé sa production pétrolière à 900 000 barils par jour fin septembre et devrait atteindre 1,5 million de barils par jour d'ici la fin de l'année. De plus, le Nigéria et l'Angola ont également augmenté leur production pétrolière.

Une autre raison de la chute des prix du pétrole est la décision de l'Arabie saoudite de réduire le prix du pétrole vendu aux États-Unis, une mesure qui viserait à concurrencer le pétrole de schiste de la première économie mondiale. Cela indique que l'Arabie saoudite, premier fournisseur mondial de pétrole, est davantage intéressée par le maintien de ses parts de marché que par la réduction de sa production pour maintenir les prix du pétrole. Cependant, certains pensent également que les États-Unis et l'Arabie saoudite auraient conclu un accord « secret » visant à réduire les prix du pétrole afin de mettre la pression sur les économies de leurs rivaux, la Russie, l'Iran ou même le Venezuela, ces pays étant fortement dépendants des exportations énergétiques. Il est impossible de déterminer avec certitude les calculs de chaque partie, mais il est clair que l'économie russe pourrait être affectée par une forte baisse des prix mondiaux du pétrole. Chaque baril de pétrole perdant 1 dollar américain représente une perte budgétaire de 2 milliards de dollars américains. Les responsables du ministère russe des Finances estiment que la baisse des prix du pétrole réduira la croissance du PIB du pays de 2 %.

La chute des prix du pétrole affectera également le Venezuela. En effet, le pays doit maintenir le prix du pétrole à 110 dollars le baril pour couvrir ses dépenses budgétaires et équilibrer les prix des biens importés, contribuant ainsi à stabiliser la situation sociale. Si les prix du pétrole restent bas pendant une longue période, le Venezuela pourrait être contraint d'envisager de vendre ses réserves d'or ou de proposer des conditions plus attractives pour l'échange de pétrole contre des prêts auprès de partenaires internationaux, notamment chinois. D'un autre point de vue, les experts estiment que la chute des prix du pétrole inquiétera les économies dépendantes des recettes d'exportation, mais qu'elle constituera au contraire un facteur bénéfique pour l'économie mondiale, favorisant la croissance et créant ainsi un équilibre économique mondial. Selon le Fonds monétaire international (FMI), un carburant bon marché stimule la production, car une variation de 10 % des prix du pétrole entraînera une fluctuation du PIB mondial d'environ 0,2 %.

On constate donc que la hausse ou la baisse des prix du pétrole dépend de nombreux facteurs. Outre les facteurs techniques tels que l'offre et la demande, les prix du pétrole constituent également un atout économique majeur pour les grandes puissances, notamment dans le contexte actuel de tensions mondiales. Il est donc très difficile d'établir des prévisions à long terme sur les prix du pétrole, qui est non seulement un carburant indispensable à la croissance mondiale, mais aussi une ressource stratégique dans le conflit géopolitique mondial.

Huyền Chi

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