International

Une nouvelle phase pour les relations russo-syriennes ?

Phuong Hoa October 16, 2025 07:30

Le président syrien par intérim, Ahmed al-Charia, est en visite en Russie où il devrait avoir une rencontre importante avec le président Vladimir Poutine à Moscou. Il s'agit de la première visite de M. al-Charia en Russie depuis la chute du régime de l'ancien président Bachar al-Assad en décembre 2024. Ce voyage revêt une forte importance symbolique et devrait marquer le début d'une nouvelle ère dans les relations bilatérales russo-syriennes.

Conception établir cuivre brillant nouveau

Anh 1
Le président intérimaire syrien Ahmed al-Charia a transmis de nombreux messages à la Russie cette fois-ci. Photo : AFP

Il est important de rappeler que l'ancien président syrien Bachar al-Assad était un allié de longue date du président russe Vladimir Poutine. Notamment, le président par intérim Ahmed al-Charia – ancien chef de la branche syrienne d'Al-Qaïda – a pris la tête des forces rebelles, contrôlé la capitale Damas et formé un nouveau gouvernement à la fin de l'année dernière, mettant ainsi fin à de nombreuses années de règne de M. Assad. Dès lors, les relations russo-syriennes, déjà anciennes, se sont tendues depuis l'arrivée au pouvoir de M. al-Charia. L'ancien président Bachar al-Assad avait dû fuir en Russie pour y trouver refuge après la chute de son régime.

D'après certaines informations, la Russie aurait par la suite refusé la demande du nouveau gouvernement de Damas d'extrader M. al-Assad vers la Syrie pour qu'il réponde de nombreux crimes, notamment des meurtres, des actes de torture et la disparition de milliers de Syriens. Le nouveau dirigeant syrien de l'époque aurait déclaré avoir proposé à la Russie de maintenir une présence militaire en Syrie en échange de l'extradition de M. al-Assad. Bien que Moscou ait rejeté cet accord, M. al-Charia a néanmoins laissé entendre que son gouvernement n'excluait pas une future coopération militaire avec la Russie, compte tenu de la dépendance de l'armée syrienne aux armements russes.

Toutefois, des signes positifs sont apparus depuis, la Russie ayant entrepris de nouer des relations avec les nouveaux dirigeants syriens, notamment en apportant son soutien diplomatique au pays après les frappes aériennes israéliennes sur le territoire syrien. Rappelons qu'en février dernier, le président Poutine s'est entretenu par téléphone avec M. al-Charia, réaffirmant son soutien à « l'unité, la souveraineté et la stabilité » de la Syrie. En juillet, M. Poutine et le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, ont reçu à Moscou le ministre syrien des Affaires étrangères, Assaad al-Shibani.

Anh 2
Le président syrien Ahmed al-Charia et le président russe Vladimir Poutine (à gauche). Photo : NORTH PRESS

L'objectif de « régulariser les relations et d'ouvrir un nouveau chapitre avec la Syrie post-Assad » a été clairement démontré lors de la visite d'une importante délégation russe en Syrie début septembre. Cette délégation était conduite par le vice-Premier ministre Alexandre Novak, principal conseiller du président russe Vladimir Poutine en matière d'énergie. Elle comprenait également d'autres personnalités de haut rang, telles que l'envoyé spécial Alexandre Lavrentiev, le vice-ministre de la Défense Yunus-Bek Evkourov et le vice-ministre des Affaires étrangères Sergueï Vershinine. La délégation russe a été chaleureusement accueillie par le secrétaire général de l'administration présidentielle syrienne, Maher al-Charia. Le vice-Premier ministre russe Novak a décrit cette visite comme une initiative visant à renforcer la coopération entre les deux pays dans les domaines de l'énergie, de la défense, de la politique et de la reconstruction. Il a par ailleurs souligné que les relations devaient désormais être « fondées sur le respect et conçues pour permettre au peuple syrien de bâtir son avenir ». Il a également déclaré que le sommet russo-arabe prévu en octobre à Moscou, avec la participation du président syrien par intérim Ahmed al-Charia, serait perçu comme un symbole de « réinitialisation stratégique » des relations avec la Russie.

Définition goût épaule jeu

Cette visite en Russie intervient un mois seulement après le déplacement du président syrien al-Charia à New York (États-Unis) pour s'exprimer devant l'Assemblée générale des Nations Unies. Il y a déclaré que la Syrie « retrouve la place qui lui revient parmi les nations du monde » et a appelé la communauté internationale à lever les sanctions. « La Syrie écrit un nouveau chapitre de son histoire : un chapitre de paix, de stabilité et de prospérité. » Les discussions entre les hauts responsables des deux pays devraient porter sur les questions économiques liées aux investissements, le statut des bases militaires russes en Syrie et la question du rééquipement de la nouvelle armée syrienne.

ANh 3
Une délégation russe en visite en Syrie, conduite par le vice-Premier ministre Alexandre Novak, a rencontré le président syrien Ahmed al-Charia en septembre 2025. Photo : GOUVERNEMENT RUSSE

Il convient de noter que l’accès de la Russie à la base aérienne de Khmeimim et à la base navale de Tartous, sur la côte méditerranéenne syrienne, qui constituaient des points d’appui essentiels pour Moscou au Moyen-Orient et en Afrique, a été fortement restreint depuis la chute du régime de l’ancien président Bachar el-Assad. Dans ce nouveau contexte, les responsables syriens reconnaissent l’importance de leurs relations avec la Russie, mais insistent sur la nécessité d’un équilibre. Certains affirment sans ambages que toute présence étrangère doit véritablement servir la reconstruction de la Syrie, et non le maintien du contrôle. Les responsables syriens soulignent que Damas et Moscou sont capables de bâtir une relation « fondée sur la souveraineté, la justice et les intérêts communs », et insistent sur le fait que le soutien public de la Russie à la nouvelle voie politique de la Syrie serait « une mesure bénéfique pour la Syrie et pour toute la région ». Ainsi, pour Moscou, le principal défi consiste désormais à protéger ses installations militaires en Syrie sans donner l’impression d’empiéter sur la souveraineté syrienne ni de provoquer une nouvelle escalade israélienne.

Cette visite a souligné à la fois la continuité et l'évolution stratégique des relations russo-syriennes, selon les observateurs. Moscou reste déterminée à protéger sa présence militaire, à garantir ses contrats énergétiques et à reconstruire la Syrie, tout en tirant parti de ses relations diplomatiques avec Israël pour maintenir son influence dans la région. Cependant, Damas, sous le nouveau gouvernement, n'acceptera plus les conditions de quasi-subordination totale qui ont caractérisé l'ère Assad. En plaidant pour un carburant moins cher, une assistance technique accrue et un rééquilibrage du cadre militaire, les nouveaux dirigeants syriens manifestent une approche plus équilibrée et réciproque, attachée à la souveraineté.

Cette dynamique se transforme, semble-t-il, en une négociation entre deux parties aux intérêts convergents et aux attentes de plus en plus divergentes. La Russie souhaite éviter un scénario de « guerre froide » avec la Syrie, tandis que cette dernière aspire à une sécurité garantie sans pour autant renouer avec le patronage antérieur. Par conséquent, la visite du président intérimaire syrien en Russie n'est pas seulement cérémonielle et symbolique ; elle constitue également un test pour évaluer la capacité des deux pays à redéfinir leur partenariat bilatéral afin de l'adapter à la réalité d'un « ordre post-Assad » – un ordre dans lequel la Russie conserve un rôle important, mais n'est plus aussi inviolable qu'auparavant.

Journal Nghe An en vedette

Dernier

x
Une nouvelle phase pour les relations russo-syriennes ?
ALIMENTÉ PARUNCMS- UN PRODUIT DENEKO