Heure de pointe

May 7, 2016 20:59

(Baonghean) - L'ambulance a fait hurler sa sirène sur une route aux nombreux feux de circulation. Il semblait que les gens n'y prêtaient pas attention et ne se déplaçaient pas sur le bord de la route. Ils continuaient néanmoins à faire leur travail : essayer d'arriver au travail, à l'école, à destination le plus vite possible, juste avant l'heure de pointe.

L'ambulance semblait impatiente, klaxonnant impuissante au milieu de la foule animée et n'ayant d'autre choix que d'avancer lentement, se faufilant entre chaque vélo, moto et voiture. La foule continuait d'avancer, le véhicule klaxonnait, comme s'il s'agissait de deux mondes différents.

Tranh minh họa: Hữu Tuấn
Illustration : Huu Tuan

Dans cette ville surpeuplée, les gens y sont habitués au quotidien. Ils sont habitués à voir des véhicules grimper sur le trottoir pour prendre de l'avance à cause des embouteillages, à foncer aux intersections même au feu rouge, aux collisions et aux disputes, se poursuivant parfois sur la route faute de pouvoir résoudre le problème. Ils sont habitués à sursauter lorsqu'un bus s'arrête brusquement à un arrêt. Ils sont habitués à attendre des dizaines de minutes, voire des heures aux heures de pointe. Ils sont habitués à arriver en retard au travail à cause des embouteillages… Et ils sont habitués à voir un camion de pompiers ou une ambulance hurler sa sirène sur la route sans même penser à l'urgence de leur mission.

Parfois, dans la vie, on oublie par inadvertance ce qui nous aide à croire et à espérer. Un immeuble est en feu, quelqu'un attend une ambulance, ou est allongé dans une voiture et a désespérément besoin de l'aide de personnes en blanc. Il peut s'agir d'un vieil homme qui a glissé et est tombé, d'une femme enceinte avec un problème fœtal, d'une personne victime d'un grave accident de la route, ou de toute personne dans un état critique. Et dans la voiture avec le patient, il y a sa famille, lui coupant chaque morceau d'intestin et attendant avec anxiété chaque mètre de la route. Peut-être pleurent-ils et lui tiennent-ils la main pour lui apporter un peu de chaleur et d'amour et prier pour qu'il arrive à l'hôpital au plus vite. Peut-être pensent-ils au pire, à leur plus grande surprise et à celle de leur famille. Mais chaque minute qui passe est une minute d'espoir. Ils ne cessent d'espérer à chaque instant, à chaque bout de route…

Il n'y a que nous, marchant imprudemment sur la route, brûlant les feux rouges sans réfléchir et finissant par négliger notre douleur et notre espoir. Nous ignorons que le simple fait de céder un peu le passage, de tourner légèrement le volant à droite, d'arriver un peu plus tard au travail ou à l'école, peut sauver quelqu'un. Ou plutôt, nous le savons, mais nous l'oublions souvent délibérément et, par habitude, nous ne pensons plus que c'est une bonne action opportune.

Quynh An

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