Les jeunes Vietnamiens sont plus susceptibles de posséder une maison que ceux des pays développés.

Dans de nombreuses régions du monde, la génération Y (aussi appelée Millennials, née entre 1981 et 1991) rencontre des difficultés pour accéder à la propriété immobilière. À Hô-Chi-Minh-Ville et à Hanoï, c'est l'inverse. Bien que leurs revenus ne leur permettent pas d'acquérir une maison, les jeunes possèdent néanmoins des biens immobiliers résidentiels grâce au soutien financier de leur famille, voire à un héritage.

Selon les résultats du recensement de la population et de l'habitat de mi-mandat du 1er avril 2014, le taux de propriété du logement était de 90,8 %, en légère baisse par rapport au taux de 92,8 % en 2009. Cependant, si l'on analyse plus en profondeur, ce taux est le résultat de la jeune génération qui hérite de biens immobiliers résidentiels de la génération précédente ou qui reçoit un soutien important lors de l'achat d'une maison.

Les revenus des jeunes ne suffisent pas à acheter une maison, mais ils possèdent néanmoins des biens immobiliers résidentiels grâce au soutien financier de leur famille ou à un héritage.

M. Hien a déclaré que sans cette aide, l'accession à la propriété pour les moins de 35 ans dans les grandes villes vietnamiennes serait très difficile. En effet, les revenus des jeunes ne permettent pas de payer les prix de l'immobilier dans des grandes villes comme Hanoï et Hô-Chi-Minh-Ville.

À Hanoï, le prix d'un appartement T2 de milieu de gamme varie de 3 à 6 milliards de VND, soit entre 140 000 et 200 000 USD. Les prix de l'immobilier à Hô-Chi-Minh-Ville sont légèrement plus compétitifs qu'à Hanoï, mais restent similaires. Compte tenu des prix élevés de l'immobilier, les revenus des jeunes Vietnamiens ne peuvent pas suivre, et le soutien familial constitue actuellement une contribution importante au potentiel financier des jeunes acheteurs.

Selon une enquête sur la capacité des jeunes à accéder à la propriété immobilière, menée dans les marchés développés, la situation est légèrement plus difficile qu'au Vietnam. En Australie, par exemple, les 25-34 ans ne représentent que 45 % du total des propriétaires (contre 58 % en 1986). Cela montre que le taux d'accession à la propriété chez les jeunes est en nette baisse.

Aux États-Unis, ce chiffre est de 31 % pour les moins de 35 ans, contre 39 % en 1995. Les moins de 35 ans ne possèdent que 5 % de tous les logements au Royaume-Uni et paient des loyers 4,5 fois plus élevés que les taux hypothécaires.

Sophie Chick, directrice de la recherche résidentielle chez Savills Sydney, estime que l'impact sur les jeunes acheteurs est dû au fait que l'accession à la propriété est de plus en plus concentrée parmi les générations plus âgées, qui ont déjà eu accès à la propriété, bénéficient d'hypothèques et n'ont pas été confrontées à la récente flambée des prix de l'immobilier.

Par conséquent, la jeune génération, aux ressources financières limitées, éprouve de plus en plus de difficultés à accéder à la propriété, dans un contexte où elle a besoin de davantage de ressources pour faire face à la hausse des prix de l'immobilier et à des apports plus importants. La génération Y (aussi appelée génération locataire) a dû reporter des événements importants comme le mariage et la naissance d'enfants, et l'une des conditions pour devenir propriétaire aujourd'hui est d'avoir deux revenus, malgré la faiblesse des taux d'intérêt après la crise financière mondiale.

Dans d'autres régions du monde, le secteur locatif privé constitue une option pour les millennials. Environ un tiers de la population des pays anglophones est encore locataire. En revanche, sur les marchés de la propriété, les loyers sont très élevés (par exemple, 50 % en Allemagne). Dans ces pays, l'accession à la propriété se concentrera également davantage parmi les groupes plus âgés.