Le train de sanctions de l'UE contre le GNL russe a un impact quasi nul ?
L’UE vient d’approuver le 19e train de sanctions contre la Russie. Ces nouvelles mesures comprennent l’interdiction des importations de gaz naturel liquéfié (GNL) en provenance de Russie, des restrictions sur les transactions effectuées via le système de paiement « Mir » et l’inscription de 118 pétroliers et méthaniers sur la liste de la « flotte clandestine » russe.

Selon Komsomolskaya Pravda (Vérité de la jeunesse) le 21 septembre, l'approbation par l'Union européenne (UE) d'un ensemble de sanctions contre la Russie concernant le gaz naturel liquéfié (GNL) n'a eu quasiment aucun impact sur l'économie russe.
La mesure la plus importante de ce train de sanctions est l'interdiction des importations de GNL russe, mais celle-ci n'entrera en vigueur que le 1er janvier 2027. Depuis plusieurs mois, l'UE travaille à une feuille de route pour se passer totalement des sources d'énergie russes – du gaz au pétrole en passant par le combustible nucléaire. Ce plan se heurte cependant à une vive opposition de la Hongrie et de la Slovaquie, car ces deux pays dépendent encore fortement du gaz, du pétrole acheminé par pipeline et du combustible nucléaire russes.
Dans ce contexte, Bruxelles ne peut que promouvoir l'option la plus simple : interdire les importations de GNL. La raison est simple : la Hongrie et la Slovaquie n'achètent pas de GNL directement à la Russie, et dans le même temps, l'UE exerce de fortes pressions sur ces deux pays, notamment en limitant les versements provenant des fonds européens.
Les pressions américaines ont également joué un rôle, Washington ayant contraint l'Europe à accroître ses importations d'énergie en provenance des États-Unis et s'étant engagé à ce que davantage d'usines de GNL soient opérationnelles d'ici 2027 afin d'éviter les pénuries. Grâce à cela, la Commission européenne est parvenue à imposer l'embargo.
Selon Yushkov, expert reconnu en énergie, cette mesure ne nuira pas à l'économie russe. Actuellement, la Russie exporte du GNL vers l'Europe à partir d'un seul projet situé dans la péninsule de Yamal. Ce projet est géré par la société privée Novatek, sans aucun investissement public. De plus, il bénéficie d'un taux d'imposition nul sur les ressources naturelles et est exempté de taxe à l'exportation de GNL.
Autrement dit, le budget russe ne bénéficie actuellement pas directement de ces exportations. Par conséquent, la suspension des achats de GNL par l'UE n'exercera pas de pression politique significative sur Moscou.
Même si la Russie perd le marché européen, elle ne sera pas en grande difficulté. Novatek et ses partenaires peuvent réorienter leurs exportations vers l'Asie, notamment vers l'Inde et la Chine. Le volume annuel des exportations pourrait légèrement diminuer, mais le projet Yamal LNG fonctionne toujours au-delà de sa capacité nominale.
Au lieu des 17,4 millions de tonnes de GNL par an prévues, la production réelle a atteint 20 à 21 millions de tonnes. Le principal problème réside dans le nombre de brise-glaces spécialisés nécessaires au transport du gaz vers le marché.


