Si la Géorgie rejoint l’OTAN, elle deviendra un lieu où les États-Unis et la Russie démontreront leur puissance.

Mme Nino Burjanadze. Photo : ITAR-TASS

« L'adhésion à l'OTAN signifie que nous accueillerons deux forces militaires s'affrontant sur notre petit territoire. Tout conflit mineur entre elles serait catastrophique pour la Géorgie. Nous faisons ce que d'autres pays s'efforcent d'éviter. Nous tentons de transformer notre petit territoire en une démonstration de force entre deux éléphants nucléaires », a-t-elle déclaré.

L'ancienne présidente du Parlement géorgien a également souligné l'importance d'un dialogue direct avec la Russie, déclarant qu'elle accueillerait favorablement une telle démarche de la part du nouveau Premier ministre géorgien, Giorgi Gakharia. « Je serais ravie de la voir, mais cela n'arrivera que si le Premier ministre se concentre sur les intérêts nationaux », a-t-elle ajouté.

Le 10 septembre, l'ancien secrétaire général de l'OTAN, Anders Fogh Rasmussen, a accordé une interview à l'agence de presse géorgienne Imedi, proposant que la Géorgie rejoigne l'OTAN selon un plan qui n'appliquerait pas l'article 5 du Traité de l'Atlantique Nord sur la sécurité collective aux problèmes actuels de l'Abkhazie et de l'Ossétie du Sud. Selon l'ancien secrétaire général, ce type de plan d'adhésion a été utilisé par l'OTAN lorsque l'Allemagne a rejoint l'alliance, alors que celle-ci était encore divisée en Allemagne de l'Est et Allemagne de l'Ouest. L'article 5 stipule : « Les Parties conviennent qu'une attaque armée contre un ou plusieurs de leurs États membres en Europe ou en Amérique du Nord sera considérée comme une attaque contre eux tous et elles conviennent donc qu'en cas d'une telle attaque armée, chaque Membre, exerçant son droit de légitime défense individuelle ou collective en vertu de l'article 51 de la Charte des Nations Unies, viendra en aide à la ou aux Parties ainsi attaquées en prenant, unilatéralement ou de concert avec d'autres, les mesures qu'il jugera nécessaires, y compris le recours à la force armée, pour rétablir et maintenir la sécurité dans la région de l'Atlantique Nord. »

La Géorgie coopère avec l'OTAN depuis la fin des années 1990, tandis que le défunt président géorgien Edouard Chevardnadze (1928 - 2014) avait exprimé le désir du pays de rejoindre l'alliance lors d'un sommet à Prague en novembre 2002. Cette intention a été confirmée plus tard par son successeur Mikheil Saakashvili.

Le nouveau gouvernement géorgien est arrivé au pouvoir après l'élection de la coalition Rêve géorgien en octobre 2012 et poursuit sa politique d'adhésion à l'OTAN, tout en considérant « la normalisation progressive des relations avec la Russie comme un objectif primordial sans compromettre l'intégrité territoriale de la Géorgie ».

Le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, s'est rendu à Tbilissi en 2015 et 2016, lorsqu'il a assuré aux dirigeants géorgiens que le pays deviendrait membre de l'OTAN, bien qu'il ait admis qu'il ne pouvait pas établir de calendrier précis pour l'acceptation du pays dans l'alliance.