La Corée du Sud s'associe à l'Asie centrale pour promouvoir la « nouvelle politique du Nord »

Phuong Hoa April 15, 2019 16:06

(Baonghean) - Du 16 au 23 avril, le président sud-coréen Moon Jae-in a entamé une visite de 8 jours dans trois pays d'Asie centrale : le Turkménistan, l'Ouzbékistan et le Kazakhstan.

Renforcer la coopération économique, consolider la confiance et consolider le partenariat stratégique sont les objectifs fixés par le dirigeant coréen lors de cette visite. Bénéficiant d'une situation géostratégique au cœur de l'Asie, les trois destinations du président coréen sont, selon les observateurs, des partenaires importants de la « Nouvelle politique Nord » promue par son pays.

Le président ouzbek Shavkat Mirziyoyev et le président sud-coréen Moon Jae-in lors d'une visite en Corée du Sud en 2017. Source : Getty

Ne soyez pas en retard !

Il est indéniable que les trois pays d'Asie centrale que sont le Turkménistan, l'Ouzbékistan et le Kazakhstan occupent une position géostratégique, tant sur le plan économique que militaire ; ils constituent le cœur de la région asiatique, entre la Russie et la Chine. Disposant de ressources abondantes, notamment pétrolières et gazières, ces pays d'Asie centrale sont devenus des zones d'intérêt particulier pour de grandes puissances comme la Russie, les États-Unis, la Chine, le Japon, etc., qui se livrent même une concurrence acharnée pour y exercer leur influence.

Il convient de noter que l'Asie centrale est une région historiquement fortement influencée par la Russie. Parallèlement, ces dernières années, la Chine a rapidement développé ses échanges commerciaux avec Pékin. Ou, à l'instar des États-Unis, Washington souhaite depuis 1999 faire de cette région une « route de la soie », transformant l'Asie centrale en une région économique dynamique, reliant l'Afghanistan aux pays d'Asie centrale et du Sud… Face à une course de plus en plus acharnée, il est clair que la Corée du Sud ne peut pas rester inactive !

Cette visite dans les trois pays d'Asie centrale constitue le premier déplacement du président Moon Jae-in dans la région depuis son entrée en fonction en 2017. Un programme riche et dense est prévu pour ce voyage de huit jours. Lors de sa première étape, le Turkménistan, le président Moon Jae-in tiendra un sommet avec le président Gurbanguly Berdimuhamedow, afin de discuter des mesures visant à promouvoir la coopération et la prospérité bilatérales.

Lors de la deuxième étape en Ouzbékistan, une réunion visant à renforcer le partenariat stratégique aura également lieu avec le président Shavkat Mirziyoyev. Profitant de cette occasion pour renforcer la confiance et la coopération mutuellement bénéfique avec le nouveau gouvernement kazakh, le président Moon Jae-in rencontrera également le nouveau président du pays, Kassym-Jomart Tokayev.

Juste avant la visite, le bureau présidentiel sud-coréen a également annoncé que ce voyage visait à développer des relations durables et à long terme entre la Corée et les trois pays d'Asie centrale. L'un des ponts importants réside dans le lien historique et culturel avec l'importante communauté coréenne locale.

Gagnant-gagnant

Le président sud-coréen Moon Jae-in et l'objectif de renforcer les relations avec ses partenaires d'Asie centrale. Source : Yonhap

Les pays d'Asie centrale sont riches en ressources naturelles, mais leur territoire est en réalité montagneux et désertique. Par conséquent, pour améliorer leur capacité de production, les gouvernements de ces pays doivent se concentrer sur la formation des ressources humaines ainsi que sur les équipements et les infrastructures nécessaires à leur adaptation. Consciente de cette nécessité, la Corée n'a pas manqué l'occasion de devenir un partenaire efficace des pays de la région.

Rappelons que fin 2017, le gouvernement coréen a décidé d'accorder un prêt de 500 millions de dollars sur trois ans à l'Ouzbékistan par l'intermédiaire du Fonds de coopération pour le développement économique (EDCF). Les deux parties ont également convenu que la Banque d'import-export de Corée apporterait un soutien financier de 2 milliards de dollars à des projets de coopération bilatérale en Ouzbékistan. Récemment, le 27 mars, la rencontre entre la ministre coréenne des Affaires étrangères Kang Kyung-wha et le vice-Premier ministre ouzbek Elyor Ganiev à Séoul a également permis de poursuivre l'élaboration d'une feuille de route pour renforcer la coopération économique bilatérale entre les deux parties. L'Ouzbékistan est également le pays qui compte la plus grande population coréenne, soit environ 200 000 personnes.

Parallèlement, les deux parties ont renforcé leur coopération avec le Turkménistan dans de nombreux domaines, notamment économique, avec de nombreux projets de plusieurs milliards de dollars. Parmi les exemples les plus marquants, on peut citer le contrat de modernisation des infrastructures de raffinage de pétrole au Turkménistan, d'une valeur de 940 millions de dollars, ou encore le contrat de construction d'une usine de production de gaz dans ce pays, d'une valeur de 3,89 milliards de dollars, signé en 2015. Le gouvernement turkmène espère également que davantage d'entreprises coréennes participeront aux projets de développement du champ gazier de Galkynysh, qui possède les deuxièmes plus grandes réserves au monde. Fortes de ces bases solides, rien n'empêche les parties de conclure de nouveaux contrats et accords entre la Corée et les pays d'Asie centrale lors de la visite du président Moon Jae-in !

Objectifs stratégiques multiples

Outre la coopération économique, les pays d'Asie centrale, dont le Turkménistan, l'Ouzbékistan et le Kazakhstan, participent à la « Nouvelle politique du Nord », lancée par le président Moon Jae-in lors du 3e Forum économique oriental qui s'est tenu en septembre 2017 à Vladivostok, en Russie. Selon le président sud-coréen, la Corée du Nord entretient des relations diplomatiques avec cinq pays d'Asie centrale. Le renforcement des relations avec ces pays est donc un moyen pour la Corée du Sud de solliciter davantage de soutien sur la question nucléaire nord-coréenne. D'autant plus que le dossier nord-coréen a récemment suscité de nombreux signaux positifs de la part de nombreuses parties prenantes.

Parallèlement, du côté des pays d'Asie centrale, depuis l'effondrement de l'Union soviétique en 1991, de nouveaux pays de l'espace post-soviétique ont mis en place la Communauté des États indépendants (CEI). L'objectif de ce mécanisme est de créer une institution capable de résoudre les problèmes de sécurité, d'économie et d'énergie dans la région, tout en échappant progressivement à l'influence de la Russie. Il est donc compréhensible que ces derniers temps, des pays d'Asie centrale emblématiques comme le Kazakhstan aient constamment renforcé leurs relations avec les États-Unis, l'Union européenne (UE) ou la Chine. Bien entendu, le partenaire sud-coréen, première économie développée de la région, constitue également un choix judicieux pour les pays d'Asie centrale souhaitant diversifier leurs relations et conclure des accords de coopération afin d'accroître leur autonomie dans tous les domaines.

Cependant, d'un autre côté, selon les analystes, malgré l'avantage géostratégique d'être au cœur des luttes d'influence, les pays d'Asie centrale doivent redoubler de prudence, évitant ainsi de tomber dans un cercle vicieux et de s'exposer au risque d'instabilité des confrontations entre grandes puissances. Par conséquent, non seulement lors de cette visite du président sud-coréen Moon Jae-in, mais aussi lors de nombreuses autres poignées de main, les pays d'Asie centrale ne seront peut-être pas trop partisans d'une partie. Profiter de l'occasion et privilégier des accords de coopération bénéfiques, sans pour autant être trop dépendants, peut être considéré comme la démarche la plus judicieuse pour les pays d'Asie centrale dans le contexte actuel !

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