Des dizaines de morts lors de manifestations en Turquie

(Baonghean.vn) - Vendredi 10 octobre, un rapport du ministère turc de l'Intérieur a indiqué que des dizaines de personnes ont été tuées et des centaines d'autres blessées lors de manifestations contre le refus du gouvernement d'Ankara d'envoyer des troupes pour soutenir la ville de Kobané, en Syrie, contre l'organisation EI.

Manifestations kurdes contre la police à Ankara, Turquie, le 9 octobre. Photo : Adem Altan

Depuis lundi 6 octobre au soir, des manifestations pro-kurdes secouent la Turquie, notamment dans le sud-est à majorité kurde. Vendredi 10 octobre, le ministre de l'Intérieur a annoncé qu'au moins 31 personnes avaient été tuées et 360 blessées, dont 139 policiers. Depuis lundi, la police a arrêté 1 024 personnes et en a emprisonné 58. De nombreux bâtiments publics et commerces ont été gravement endommagés. « Les émeutes doivent cesser immédiatement et chacun doit prendre ses responsabilités pour mettre fin à de tels incidents », a souligné le ministre.

Après le refus du gouvernement d'Ankara d'envoyer des troupes pour aider la ville de Kobané, située à la frontière syro-turque et assiégée par l'EI depuis plusieurs jours, les Kurdes de tout le pays ont organisé des manifestations pour protester contre cette décision. Cependant, ces manifestations ont rapidement dégénéré en émeutes. On sait que de telles émeutes n'ont jamais eu lieu en Turquie ces dernières années. La plupart des victimes de ces émeutes étaient des Kurdes du sud-est de la Turquie.

Mardi, pour la première fois depuis 20 ans, un couvre-feu a été imposé dans six provinces du sud-est du pays, mais a été levé après 24 heures. Il est toutefois resté en vigueur dans la soirée à Diyarbakir, capitale kurde de Turquie. De jeudi soir à vendredi, de violentes manifestations ont éclaté dans plusieurs villes, notamment à Gaziantep (sud). Quatre personnes ont été tuées dans des affrontements à Gaziantep, 11 à Diyarbakir, six à Mardin, cinq à Siirt, une à Batman, Mus, Van, Adana et Istanbul.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a condamné jeudi les violences, les qualifiant de « sabotage » des pourparlers de paix entre Ankara et le PKK, promettant de prendre « toutes les mesures nécessaires » pour punir les auteurs.

Chu Thanh

Selon Libération 10/10