La nouvelle Constitution égyptienne : un vote pour la stabilité
Les 14 et 15 janvier, les électeurs égyptiens se rendront aux urnes pour un référendum sur un projet de constitution révisée - la première étape de la transition politique de l'Égypte depuis le coup d'État qui a renversé le président Mohamed Morsi il y a plus de 6 mois.
Les 14 et 15 janvier, les électeurs égyptiens se rendront aux urnes pour un référendum sur un projet de constitution révisée - la première étape de la transition politique de l'Égypte depuis le coup d'État qui a renversé le président Mohamed Morsi il y a plus de 6 mois.
Selon la Commission électorale centrale égyptienne, près de 53,5 millions de personnes sur une population totale de 85 millions sont éligibles pour voter, soit une augmentation de plus de 1,5 million d'électeurs par rapport au référendum constitutionnel organisé en décembre 2012.
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La police anti-émeute égyptienne patrouille dans une zone à l'est du Caire le 27 décembre. (Source : AFP/VNA) |
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Environ 14 000 juges, près de 7 000 observateurs de 59 organisations non gouvernementales nationales et étrangères et de 7 organisations internationales telles que la Ligue arabe et l'Union européenne participeront au suivi du processus de vote.
160 000 soldats et 100 000 policiers issus d'unités de combat et de forces armées de réserve seront mobilisés pour protéger les bureaux de vote et les installations clés dans tout le pays.
Le processus de rédaction d’une nouvelle constitution en Égypte s’est déroulé sans problème, commençant début septembre et se terminant le 1er décembre 2013 après l’approbation de quatre articles controversés du projet final de constitution.
Avec un total de 247 articles, le projet de constitution amendée est considéré par l'opinion publique comme garantissant mieux les droits fondamentaux du peuple et la séparation des pouvoirs entre les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire de l'Egypte.
Bien qu'il ait eu lieu assez tard par rapport au calendrier de six mois établi par le président par intérim Atly Mansour le 8 juillet, ce vote montre que la feuille de route de la transition politique en Egypte est sur la bonne voie, malgré la vague croissante de violence.
Cet événement particulièrement important est attendu par beaucoup de gens pour créer les prémisses de la fin de la grave crise avec les chapitres les plus sanglants de l'histoire de 5 000 ans du pays des Pyramides, et en même temps ouvrir une période de développement stable dans ce pays d'Afrique du Nord après près de 3 ans de souffrance du tremblement de terre du « Printemps arabe ».
Le vote a eu lieu dans un contexte d'instabilité sécuritaire croissante, avec une série d'attaques d'extrémistes islamistes contre les forces de sécurité, ainsi que des manifestations violentes qui ont lieu presque quotidiennement depuis que l'armée a ordonné l'éviction du président Mohamed Morsi des Frères musulmans (FM) début juillet.
Plus de 2 700 personnes ont été tuées dans des violences politiques, des affrontements ethniques et des attaques terroristes dans la période post-Morsi.
Qualifier les Frères musulmans d’organisation terroriste – la force la mieux organisée d’Égypte, vieille de 85 ans, qui a remporté toutes les élections depuis le renversement de l’ancien président Hosni Moubarak – donne au gouvernement un mandat plus fort pour réprimer ses membres.
L'opinion publique craint vraiment que la marginalisation ne soit la force motrice qui poussera la vague de protestations violentes des islamistes à s'élever et les poussera à consacrer tous leurs efforts à la lutte « à mort » contre le gouvernement « putschiste ».
Le référendum est donc considéré comme un test important pour le gouvernement égyptien.
Si les autorités parviennent à organiser un scrutin libre et transparent sans aucun incident de sécurité, elles pourraient revendiquer la victoire dans leur lutte contre les Frères musulmans, qui ont mené une campagne incessante pour boycotter les élections ou voter contre la nouvelle constitution.
De plus, si la nouvelle constitution est approuvée avec un taux d'approbation et de participation bien plus élevé que le vote constitutionnel tenu fin 2012, ce résultat renforcera la légitimité de la « révolution » du 30 juin, et constituera en même temps un passeport pour les forces libérales et laïques pour prendre le pouvoir « légitimement » après les élections présidentielles et parlementaires prévues avant le milieu de l'année.
Cela signifierait une fin tragique pour les Frères musulmans et leurs alliés loyalistes radicaux.
Leur avenir politique est pratiquement terminé après avoir été renversé par l'armée selon « la volonté du peuple » et avoir subi une autre défaite « convaincante » lors de ce vote.
Selon les analystes, cette hypothèse est tout à fait envisageable. Les résultats des deux derniers sondages d'opinion montrent que près de 80 % des personnes interrogées sont prêtes à voter et que plus de 70 % des électeurs soutiendront la nouvelle constitution, considérée comme bien supérieure à la précédente, rédigée par les islamistes.
En outre, la participation électorale devrait également être plus élevée grâce au récent amendement à la loi sur les droits politiques, qui permet aux électeurs de voter en dehors de leur zone de résidence enregistrée.
D’un autre côté, après près de trois ans de troubles et de violences politiques, religieuses et ethniques, les électeurs égyptiens placent de grands espoirs dans la stabilité.
De plus, « du riz complet, des vêtements chauds » ou « la liberté, le pain et la justice sociale » sont les désirs les plus immédiats des habitants du pays des Pyramides, et non les agendas religieux extrémistes des forces islamiques.
Selon VNA